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Liban

Sarkozy pourrait amorcer dès aujourd’hui une initiative française

La diplomatie française, qui a tenu à garder une distance respectable de l'initiative syro-saoudienne pour le règlement de la crise libanaise, pourrait entrer de plain-pied sur ce terrain maintenant que Damas et Riyad ont eux-mêmes constaté leur échec. Le président français, Nicolas Sarkozy, qui avait tenu à participer aux tentatives de conciliation relatives au Liban lors de son séjour à New York et à Washington - en prenant soin de ne pas intervenir au niveau de la médiation syro-saoudienne et en se contentant de s'aligner sur la position américaine de soutien au TSL et au gouvernement libanais d'union -, serait tenté dès demain de s'impliquer davantage au Liban dans le cadre d'un devoir d'ingérence face aux multiples dangers qui guettent le Liban du fait de la chute du gouvernement.
On apprenait hier de source politique française qu'au cours de son entretien avec le Premier ministre Saad Hariri qu'il accueillera à la mi-journée à l'Élysée, le chef de l'État français lui exprimerait sa vive inquiétude de voir la situation au Liban se détériorer rapidement et se déclarerait prêt à « faire quelque chose avant qu'il ne soit trop tard ».
Pour ceux qui connaissent bien le caractère du président français et son profond attachement au Liban et à sa stabilité, l'Élysée pourrait inciter la diplomatie française à s'impliquer directement cette fois-ci dans la crise libanaise. En faisant valoir qu'après avoir entendu les vues de l'opposition libanaise lors des visites à Paris du président Nabih Berry et du général Michel Aoun, la France peut maintenant faire mieux et plus vite. D'autant que le défilé de leaders libanais de tous bords à Paris se poursuivra dans les prochains jours et semaines, avec les visites respectives du président Amine Gemayel, de M. Samir Geagea, des députés Walid Joumblatt et Sleimane Frangié, et peut-être même d'autres personnalités libanaises.
Pour l'instant, la grande priorité pour la France serait de demander à toutes les parties libanaises de se conformer au cadre strictement constitutionnel de la crise ouverte hier, c'est-à-dire d'attendre les décrets d'acceptation de la démission du gouvernement et d'ouverture de consultations par le président Michel Sleiman. Et surtout de décider réellement de se reprendre en main et de s'abstenir de toute déclaration provocatrice. Dans l'éventualité d'une telle intervention amicale française, Paris ne ménagerait aucun effort auprès des pays amis concernés par l'avenir du Liban, de Washington à Damas, en passant par des pays européens, la Turquie et bien sûr l'Arabie saoudite.
Dans la journée, et avant que la chute du gouvernement libanais ne soit connue à Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes avait, lors de son point de presse électronique, réaffirmé la positon de la France.
À un journaliste qui lui posait justement une question sur d'éventuelles initiatives que pourrait lancer la France, il avait répondu : « La France rappelle son attachement à la stabilité du Liban et son soutien aux institutions libanaises et au gouvernement d'union nationale formé par M. Saad Hariri à la suite des élections législatives de 2009. La France encourage les Libanais à chercher ensemble une solution à la crise grave que traverse leur pays, dans le respect des institutions. La France appelle les Libanais à privilégier l'esprit de dialogue et de la responsabilité, et rappelle son attachement au travail du TSL et à son indépendance. »
La diplomatie française, qui a tenu à garder une distance respectable de l'initiative syro-saoudienne pour le règlement de la crise libanaise, pourrait entrer de plain-pied sur ce terrain maintenant que Damas et Riyad ont eux-mêmes constaté leur échec. Le président français, Nicolas Sarkozy, qui avait tenu à participer aux tentatives de conciliation relatives au Liban lors de son séjour...

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