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Liban - Médias

La petite histoire politico-juridique des deux « Voix du Liban »

Comme prévu, la Voix du Liban, Voix de la liberté et de la dignité (VDL) est passée mercredi à 0 heure sous le contrôle du parti Kataëb et a commencé à émettre sur la fréquence 100,3 ou 100,5 FM, tandis que l'autre Voix du Liban (VDL), dirigée par les héritiers de feu Simon el-Khazen, qui était directeur de la station, déménageait dans ses nouveaux locaux de Dbayé d'où elle poursuit ses émissions sous le même label. Dans un communiqué de presse, le parti Kataëb a annoncé hier son intention d'engager des poursuites contre la Société moderne d'information, qui gère la VDL tenue par les héritiers de Simon el-Khazen, pour usurpation de raison sociale.
L'origine du litige, rappelle-t-on, remonte aux années 90, à l'époque de l'approbation de la nouvelle loi sur l'audiovisuel qui imposait aux différentes chaînes de radio et de télévision relevant des partis et communautés du pays de former des sociétés au nom de particuliers afin de gérer les médias en question. La Société moderne d'information avait alors été mise sur pied pour officiellement prendre en charge la VDL, ce qui s'est pratiquement réalisé en 1998. L'ancien vice-président des Kataëb, Simon el-Khazen (décédé il y a quelque temps), qui dirigeait à l'époque la VDL au nom du parti, avait été nommé directeur général de la nouvelle société. En 2005, le parti Kataëb a signé avec la direction de la Société moderne d'information un contrat en vertu duquel le parti louait à la société en question, pour une période de cinq ans (expirant le 30 novembre 2010), les locaux de la radio à Achrafieh ainsi que la raison sociale, VDL. Ce contrat est donc venu à expiration le 30 novembre et les Kataëb ont demandé à la société de restituer au parti les locaux ainsi que la raison sociale. La Société moderne d'information (dirigée par les héritiers de Simon el-Khazen) a effectivement évacué les locaux et a déménagé à Dbayé, mais elle refuse de se départir de la raison sociale.
Dans le même temps, le parti a créé une autre société, la Société nouvelle pour l'information audiovisuelle (dirigée par le ministre Sélim Sayegh) à qui il a octroyé le droit exclusif d'utiliser les locaux d'Achrafieh et le label la Voix du Liban, Voix de la liberté et de la dignité. Le parti a ainsi décidé d'engager des poursuites judiciaires contre la Société moderne pour la contraindre de ne plus utiliser la raison sociale la Voix du Liban, conformément aux dispositions du contrat signé en 2005.
Il convient de rappeler dans ce cadre que la Voix du Liban avait été dans un premier temps ouverte par le parti Kataëb lors des événements de 1958. En ce sens, la VDL était le véritable précurseur des médias audiovisuels privés au Liban. La VDL avait cessé d'émettre avec la fin de la crise de 1958. Elle avait repris ses émissions après le déclenchement de la guerre civile de 1975.
La petite histoire de la VDL en 1958 et en 1975 a d'ailleurs été évoquée par l'un des fondateurs de la radio et l'un des principaux vétérans des Kataëb, Joseph Abou Khalil, lors de la cérémonie qui a marqué mercredi à 0 heure la reprise de contrôle de la VDL, totalement, par le parti. La cérémonie a eu lieu en présence du député d'Achrafieh, Nadim Gemayel, du député du Metn-Nord, Samy Gemayel, et de l'ensemble de l'équipe de la VDL. Il convient de noter à ce propos que sur la soixantaine de journalistes et techniciens qui étaient en charge de la radio, 54 ont décidé de rester fidèles à la station qui est passée sous le contrôle du parti.
Au cours de cette cérémonie, Joseph Abou Khalil a rappelé les débuts de la VDL en 1958, évoquant la mission nationale de la radio. Il a souligné que la loi sur l'audiovisuel qui avait été adoptée dans les années 90 stipulait effectivement que les chaînes de radio et de télévision devaient être indépendantes des partis et des communautés, mais il a relevé que dans la pratique, toutes les chaînes privées relèvent directement en réalité, d'une façon ou d'une autre, d'un parti, d'une communauté ou d'une faction politique déterminée.

 Le communiqué Kataëb
Dans la journée d'hier, le parti Kataëb a publié un communiqué soulignant que « la radio a commencé à émettre au moment prévu en présence de toute son équipe et sur base de ses programmes traditionnels en dépit de toutes les tentatives déployées afin de l'empêcher d'émettre ». « Elle a fait ainsi l'objet d'un brouillage au moment où elle a débuté ses émissions de même que les studios et l'équipement ont été la cible d'actes de vandalisme, en sus de l'usurpation de la raison sociale la Voix du Liban, affirme le communiqué Kataëb.
Le communiqué indique dans ce cadre que le parti se prépare à engager des poursuites contre la Société moderne d'information pour usurpation de raison sociale, précisant que le parti a octroyé à la Société nouvelle d'information audiovisuelle le droit exclusif d'utiliser le label VDL et d'exploiter les locaux d'Achrafieh.
Et le communiqué d'ajouter : « Il est connu que le parti Kataëb détient seul la propriété de la station de radio la Voix du Liban, avec tous ses éléments matériels et non matériels, y compris la raison sociale, dont la gestion avait été confiée à la Société moderne sur base d'un contrat de location signé entre le parti et la société en question qui était dirigée par le regretté Simon el-Khazen, qui était à l'époque vice-président du parti. Il y a quelques mois, le parti a adressé deux lettres à la Société moderne, l'informant qu'il n'avait pas l'intention de renouveler le contrat de location qui prenait fin le 30 novembre 2010. »

Comme prévu, la Voix du Liban, Voix de la liberté et de la dignité (VDL) est passée mercredi à 0 heure sous le contrôle du parti Kataëb et a commencé à émettre sur la fréquence 100,3 ou 100,5 FM, tandis que l'autre Voix du Liban (VDL), dirigée par les héritiers de feu Simon el-Khazen, qui était...

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