Pour Boutros Harb, le ministre du Travail, il est « désolant » de voir que le TSL, supposé faire la lumière sur l'assassinat de grandes figures libanaises, soit « galvaudé » au point de devenir un sujet politique dont la « petitesse » est en totale contradiction avec le concept de la justice.
Il a à ce propos catégoriquement rejeté « la logique de l'intimidation », considérant que les Libanais n'avaient pas à être punis « par l'inculpation de quiconque » et que la vérité bénéficiera « à tous ».
Il est vrai que l'initiative syro-saoudienne semble vouloir calmer le jeu, il n'en reste pas moins que pour Boutros Harb, cette initiative « ne saurait se réaliser pleinement » sans une implication libanaise. Le ministre a rappelé à cet effet que le pays jouit de « d'un cadre juridique » qui régit les relations entre les citoyens, se désolant du fait que la situation actuelle se résume à « une série de conditions et de contre- conditions » qui font obstacle à l'action de la justice.
Le député Ammar Houry, du Bloc du Futur, a lui aussi évoqué l'initiative syro-saoudienne, la qualifiant de « fondamentale et d'irremplaçable », saluant également les efforts du Qatar et de la Turquie qui visent à renforcer le projet arabe.
À l'instar du ministre du Travail, M. Houry a invité les responsables libanais à prendre une part active dans la résolution de la crise, les appelant à prendre leurs responsabilités et à « se retrouver à Baabda » autour de la table de dialogue.
Il a en outre déclaré que la paralysie du Conseil des ministres lèse les citoyens « en premier lieu » et constitue par ailleurs « un manquement » à l'accord de Doha ainsi qu'aux engagements pris par le gouvernement.
Son collègue Ziad Kadri s'est, quant à lui, étonné que l'acte d'accusation puisse être « source de conflit », voyant en la justice et la vérité des synonymes de paix et de tranquillité.
Il a de plus rappelé que le TSL n'a pas été « imposé » aux Libanais mais qu'il a été adopté « à l'unanimité » autour de la table de dialogue depuis 2006, accusant le camp adverse d'être « revenu sur ses engagements ».
Pour le député Robert Ghanem, l'acte d'accusation ne peut provoquer de remous, parce que la stabilité et la justice « ne sont pas antithétiques ».
Samy Gemayel
Pour le coordinateur du comité central des Kataëb, Samy Gemayel, le compromis sur le sang des martyrs serait « indigne », assurant que son parti tient absolument à la justice et reste ferme sur ses positions.
Il a également souligné qu'il est « impossible » de demander à la jeunesse libanaise de se sacrifier pour son pays alors même que ceux qui les ont précédés sont tombés « sans bénéficier d'aucune forme de justice ».
Il s'est enfin déclaré prêt, au besoin, à initier « une action pacifique » dans la rue, déclarant à qui voulait l'entendre qu' « aucun parti » allié, à l'instar des Kataëb, n'accepterait de compromis.
Pour M. Okab Sakr, du bloc Liban d'abord, qui rencontrait le secrétaire général des Forces du 14 Mars, Farès Souhaid, le pays traverse « une période délicate » que tente d'apaiser « l'initiative syro-saoudienne », confortée par d'autres efforts régionaux.
Le député Sakr a lui aussi appelé les Libanais à « s'impliquer dans le processus de sortie de crise », et il a proposé la création de commissions parlementaires pour résoudre des problèmes endémiques qui divisent les Libanais, évoquant l'accueil favorable qu'a reçu cette proposition de la part de Michel Aoun.
Il a enfin préconisé de régler tous les problèmes dont souffre le Liban « devant le Parlement », dans la transparence, « une fois pour toutes ».
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