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Liban

Le retrait israélien projeté de Ghajar-Nord s’annonce lourd de conséquences pour le Liban

Un habitant de Ghajar exhibant des papiers d’identité syriens lors du sit-in organisé pour protester contre le retrait israélien projeté. Photo AFP

Le gouvernement israélien a approuvé mercredi le retrait de ses troupes de la partie nord du village divisé de Ghajar, à la frontière libanaise, pour en remettre le contrôle à la Finul, a indiqué une source officielle israélienne sans préciser de date.
« La commission ministérielle pour les questions sécuritaires a décidé mercredi d'accepter le principe d'une proposition de l'ONU et du commandant de la Finul qui prévoit le retrait des forces israéliennes de la partie nord du village de Ghajar et leur redéploiement au sud de la ligne bleue », a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Elle a chargé le ministère des Affaires étrangères de finaliser les arrangements provisoires conclus avec l'ONU et le commandant de la Finul, le général Alberto Asarta, pour avancer le dossier aussi vite que possible en préservant la sécurité des citoyens d'Israël et le quotidien des habitants du village », selon le communiqué.
Un porte-parole de la Finul a confirmé à l'AFP à Beyrouth que le général Asarta avait été personnellement informé de la décision par le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères.
« Nous attendons une notification officielle pour obtenir plus de détails. Il est également important d'avoir une date de retrait israélien de la zone », a souligné le porte-parole, Neeraj Singh.
« La conclusion de ces discussions sera présentée à l'approbation de la commission ministérielle pour les questions sécuritaires avant d'être appliquée », souligne le communiqué israélien. « Israël applique ainsi ses engagements pris dans la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU », selon le texte.

« Nous n'avons rien à voir avec le Liban »
Les habitants de Ghajar, des alaouites syriens, avaient obtenu à leur demande la nationalité israélienne et conservé également la nationalité syrienne. Ils ont exprimé à plusieurs reprises leur refus d'une partition du village.
Ils ont réagi à la décision israélienne en appelant par haut-parleurs à une manifestation dans le village contre le retrait, selon un correspondant de l'AFP.
« Nous n'avons rien à voir avec le Liban, dont nous sommes séparés par une frontière naturelle, la rivière Wazzani », a affirmé à la radio militaire israélienne le porte-parole de la mairie de Ghajar, Nagib Khatib, s'élevant contre ce retrait israélien « qui va couper les familles en deux ».
« Il est impossible que la Finul puisse contrôler la situation, et on ne peut pas exiger des habitants ou des enfants du secteur nord qu'ils soient soumis au contrôle des Casques Bleus pour se rendre à l'école, dans les dispensaires, le centre sportif et les institutions du village, tous situés dans la partie sud », a-t-il souligné.
Cette situation a fait l'objet hier d'un article du Guardian britannique, qui a mis en garde contre l'édification d'un nouveau « mur de Berlin » à Ghajar.
Lorsque le retrait aura lieu, « il n'y aura plus de troupes, ni de police ni de forces de sécurité israéliennes dans la partie nord du village puisque la Finul a déclaré la zone sous autorité libanaise en matière de sécurité », a expliqué à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor.
De fait, le problème que les autorités libanaises devront régler en priorité est le sort qui sera réservé aux habitants de la partie nord du village, dans la mesure où le Liban ne peut tolérer la présence sur son territoire de citoyens israéliens.

Les réactions
À Beyrouth, en l'absence d'une réaction gouvernementale officielle, le ministre de l'Information, Tarek Mitri, a déclaré à la LBCI que le Liban commenterait la décision israélienne dès réception d'une notification officielle, ce qui n'est pas encore le cas.
Toutefois, prenant les devants, le président de la Chambre, Nabih Berry, a publié un communiqué réservant un accueil mitigé à l'annonce israélienne. « En attendant de parvenir à une position libanaise unifiée sur la manière d'envisager la portée, les dessous et le timing de cette décision, nous continuerons à réaffirmer que la résistance est une nécessité nationale et panarabe pour faire face à l'agressivité d'Israël », déclare M. Berry.
Plus négatif, le chef du CPL, le général Michel Aoun, a estimé pour sa part que l'État hébreu traite les Libanais « comme de petits enfants ». « Ils nous jettent une poupée », a-t-il déclaré à l'Association de la presse diplomatique française à Paris.
Saluant la décision israélienne, la France a demandé que ce retrait s'effectue le plus tôt possible. « Cette décision va dans le sens d'une application des obligations de la résolution 1701 et du respect de l'intégrité territoriale du Liban », a rappelé la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages.
« Nous espérons que ce retrait interviendra effectivement dans les meilleurs délais », a-t-elle ajouté lors d'un point presse régulier.
À New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué lui aussi « la décision de principe » israélienne.
Washington a également fait part de sa satisfaction. « Les États-Unis saluent l'annonce (...) et invitent Israël et l'ONU à régler rapidement les détails techniques permettant de mettre en œuvre cette proposition », a déclaré dans un communiqué Philip Crowley, le porte-parole du département d'État.
L'objectif, souligne le communiqué, est de « protéger les droits des civils concernés » et, au-delà, de poursuivre la mise en œuvre de la résolution 1701.

Le gouvernement israélien a approuvé mercredi le retrait de ses troupes de la partie nord du village divisé de Ghajar, à la frontière libanaise, pour en remettre le contrôle à la Finul, a indiqué une source officielle israélienne sans préciser de date.« La commission ministérielle pour les questions...

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