Rechercher
Rechercher

Liban - Reportage

À Shanghai avec le Liban, pour les Rencontres de la francophonie

À la veille de la fête de la Lune qui célèbre en Chine la fertilité, l'unité, la jouissance et le rassemblement, Shanghai n'est plus une ville mais une infinité d'étoiles qui scintillent de tous leurs feux. Avec ses 5 000 tours, ses 120 gratte-ciel, son Bund, ses 20 000 chantiers permanents, la « Perle de l'Orient » surprend, fascine, éblouit.

L’entrée, dans le plus pur style chinois, de l’une des facultés de l’université de Fudan.

Shanghai fascine comme son exposition universelle, ses campus universitaires, ses 20 millions d'habitants et la grâce de ses jeunes Shanghaiennes, fragiles poupées de porcelaine, dont les jupes fleuries, collées à leur peau par l'humidité de ce soir de septembre, peinent à se balancer,
Cette cité étonnante de l'empire du Milieu, qui affiche régulièrement depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres à rendre jalouses toutes les mégapoles de la planète, se veut aussi un exemple d'universalisme où se côtoient l'Orient et l'Occident avec leurs langues, leurs diversités, leurs civilisations et leurs identités très particulières.
À Shanghai, tout se conjugue dans une harmonie sans cesse renouvelée, enrichie d'échanges et nourrie de cultures, celle de la terre et des civilisations avec, à la clé, des récoltes couronnées de succès.
Ce n'est donc pas un hasard si le directeur du bureau Asie-Pacifique de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), Olivier Garro, a choisi Shanghai pour réunir une soixantaine d'experts francophones et débattre du « Français, langue d'études, de travail, de cultures » et... de réussite.
L'accueil est chaleureux, l'atmosphère est à la fête : musique, champagne, clair de (pleine) lune... et les rencontres se multiplient dans les magnifiques jardins et résidences des consulats belge et français.
Mais l'heure n'est pas qu'à la danse. Dans les ateliers de travail, le 21 septembre, animés par des intervenants de tous les continents, on a parlé économie, affaires et richesse de la langue. Diplomatie, droit, politique aussi, et justesse du mot, du verbe, toujours sous le signe de l'ouverture sur les civilisations.

Pourquoi Fudan ?
Communication, emploi, réseaux, recherche et travaux académiques à l'université de Fudan où l'on ne chôme pas. Une pause café ? D'accord ! Juste après l'inauguration du « Centre de documentation francophone », histoire de raviver l'image nostalgique de « l'académique voyageur et passionné », comme l'a si bien défini la linguiste et écrivain Julia Kristeva dans sa communication.
Pourquoi Fudan ? Parce que son histoire avec la langue française remonte au tout début du XX° siècle. C'est en 1905 que cette université a été fondée par les pères jésuites. Déjà imprégnée de culture française, elle ne tarde pas, quelques années plus tard, à créer un département de langue et de littérature en français, qui rayonne aujourd'hui dans des domaines aussi variés que la linguistique, les sciences humaines et sociales, l'économie et les sciences politiques.
Résultat : les accords se concluent, nombreux, avec des pays situés des deux côtés de l'Atlantique. Avec la France, bien entendu, la Belgique (l'Université libre de Bruxelles, l'Université catholique de Louvain, pour ne citer que ces deux établissements), avec le Canada (McGill, à Montréal).
Au total, il existe aujourd'hui plus de deux cents partenariats, qui favorisent les échanges et permettent à 3 000 universitaires étrangers, dont la majorité est francophone, de côtoyer les 40 000 étudiants de Fudan.
C'est qu'à Shanghai, les chiffres sont à l'image du pays, c'est-à-dire à donner le tournis, ajoutant une dimension particulière au gigantisme quotidien.
Il suffit pour cela de visiter l'Exposition universelle. Un ballet de millions et de milliards qui réunit, sur le thème « Une meilleure ville, une meilleure vie », 180 pays, 20 organisations internationales réparties sur une superficie de 5,28 kilomètres carrés. Avec un budget de près de 5 milliards de dollars et 100 millions de visiteurs attendus.
Ils seront 570 000 ce jour-ci à entrer dans les pavillons et rien ne réussira à les décourager. Ni les longues heures d'attente, ni la chaleur torride, ni la moiteur de cet été qui ne finit pas...

L'histoire du Liban
Pas loin de l'entrée de la porte 4 de l'Expo, le cèdre du Liban, pour ceux qui recherchent un peu d'ombre, avant de découvrir l'histoire du pays. Un rendez-vous unique avec la ville, le patrimoine, les sites et, passage obligé, la gastronomie.
Vous avez dit grande gastronomie ? Bienvenue dans la Ville romantique à la française, au 6 Sens, le restaurant qui domine le fleuve, l'Expo et les jardins, petit clin d'œil à Versailles et à la fraîcheur de ses jets d'eau.
La mission est simple : étonner et ravir. Elle est ambitieuse : Jacques et Laurent Pourcel, 3 étoiles Michelin - excusez du peu - offrent une réinterprétation de la grande cuisine française durant les six mois de l'exposition.
Envie de créativité, de couleurs, de développement durable ? Une seule adresse : le pavillon canadien, qui a choisi le thème de « La ville en vie ». Mais pas n'importe laquelle : une vie inclusive, verte, propre, écolo en un mot.
Les approches peuvent varier. Elles iront de l'« intersection entre le monde urbain et la campagne » pour la Suisse à la sculpture de la pierre, pour le Cambodge, en passant par « la mer et l'océan » pour les Seychelles. Sans oublier le sourire rayonnant de l'Afrique, qui attire dans ses pavillons 30 % des visiteurs. Une noble diversité, respectueuse de la nature, ouverte sur une fraternité nouvelle, solidaire, dans une parfaite harmonie.
Vaste programme ! Couronné par le pavillon chinois, où la culture traditionnelle de l'Orient cache dans sa diversité tout le mystère des signes et leurs secrets qui fascinent et font rêver... à un monde meilleur.
Il suffit d'y croire. Si « la diversité est l'avenir de la culture », comme l'a si bien dit dans son allocution d'ouverture Clément Duhaime, administrateur général de l'Organisation internationale de la francophonie, l'ambassadeur de France à Pékin, Hervé Ladsous, ajoute, lui : « C'est la langue française qui a réussi à relever tous les défis de la mondialisation. » Les exemples ne manquent pas : la francophonie, présente dans 70 pays et 750 universités, est une réalité. C'est la force nourricière que 220 millions de personnes ont choisi de partager dans le respect de la pluralité. Là où chaque mot de chaque langue garde son sens. Anne Cheng, sinologue et professeur au Collège de France, sait que « chaque individu saura garder sa liberté ».
Diversité, liberté et réussite, c'est aussi cela la magie de la langue française, vecteur incontournable d'un réseau harmonieux entre les générations, le temps et l'espace. De l'Orient à l'Occident... Et qui passe par Beyrouth.

Mona BAROUKI
Shanghai fascine comme son exposition universelle, ses campus universitaires, ses 20 millions d'habitants et la grâce de ses jeunes Shanghaiennes, fragiles poupées de porcelaine, dont les jupes fleuries, collées à leur peau par l'humidité de ce soir de septembre, peinent à se balancer,Cette cité étonnante de l'empire du Milieu, qui affiche...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut