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Liban

À New York, Sleiman plaide pour que le Liban soit associé aux négociations sur la question des réfugiés

Le président Sleiman s’est entretenu avec la secrétaire d’État Hillary Clinton.

Le président de la République, Michel Sleiman, qui a prononcé hier l'allocution du Liban à l'Assemblée générale de l'ONU à New York, a mis l'accent sur la nécessité qu'une solution à la crise régionale ne se fasse pas au détriment du Liban ou sans ce dernier et ne conduise pas à l'implantation des réfugiés palestiniens sur le territoire national. Il a également souligné l'attachement du Liban à la résolution 1701 et à « libérer ses territoires occupés par Israël par tous les moyens légitimes et disponibles ».
« Malgré le rôle toujours grandissant et important que l'ONU joue sur le plan du développement socio-économique, il reste essentiellement et de loin une organisation politique créée pour maintenir la paix internationale et la sécurité, et préserver l'humanité du fléau des guerres et des conflits qui ont freiné son développement durant des périodes successives de l'histoire », a indiqué le président Sleiman au début de son allocution. « Dans ce contexte, l'ONU n'a pas hésité à œuvrer pour le règlement du conflit israélo-arabe depuis ses débuts, et à émis une série de résolutions visant à restituer leurs droits à leurs propriétaires et à consolider les piliers de la paix et du développement », a-t-il poursuivi.
« Cependant, ces efforts ont baissé et se sont évanouis face à l'intransigeance israélienne et son penchant fort et évident à adopter une politique d'expansion et de colonisation. En effet, jusqu'à présent, Israël refuse à rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire et à placer ses centrales nucléaires sous le contrôle intégral de l'AEIA. C'est pourquoi, à l'heure où nous voyons aujourd'hui une prise de conscience grandissante sur le plan international en faveur d'un besoin urgent de trouver une solution au problème du Moyen-Orient, dont la question palestinienne est au cœur, dans des délais fixes, et de redonner vie aux efforts visant à aboutir à une telle solution, l'expérience des décennies précédentes prouve qu'il est impossible d'aboutir à une solution actuelle et permanente au Moyen-Orient si cette dernière n'est pas globale et ne traite pas de tous les aspects du conflit sur toutes les pistes, et à moins que la communauté internationale ne fasse preuve de la détermination nécessaire pour passer du stade des déclarations de principe à celui du travail, pour assurer les moyens de pression appropriés afin d'aboutir à une mise en application favorisant les éléments d'une solution basée sur les résolutions internationales, la référence à la Conférence de Madrid et à l'initiative arabe de paix dans toutes ses dispositions, surtout celles qui assurent le rejet de toute implantation des réfugiés palestiniens dans les pays arabes hôtes, dont la situation ne permet pas une telle implantation », a-t-il souligné.
« Le Liban a en effet fréquemment déclaré qu'il n'acceptera aucune forme d'implantation des réfugiés palestiniens sur son territoire. Cela est dû aux raisons et aux considérations sur lesquelles j'ai mis l'accent hier au Conseil de sécurité, surtout dans la mesure où une telle implantation provoquerait des répercussions mettant en danger la sécurité et la stabilité. Il est important de noter que la question des réfugiés palestiniens ne peut être résolue uniquement à travers les négociations israélo-palestiniennes, d'une manière qui ignorerait le Liban ou tout autre pays hôte concerné », a ajouté le chef de l'État.
« Nous ne pouvons que réitérer, à ce stade, que c'est la communauté internationale qui assume la responsabilité d'assurer les conditions de vie et de bien-être aux réfugiés palestiniens, et cela en augmentant sa contribution au budget de l'Unrwa, qui a été créée spécifiquement à ces fins en 1949, ce qui garantirait une vie décente aux réfugiés sous la souveraineté des pays hôtes et avec leur assistance, loin de l'extrémisme et de la violence », a-t-il noté.

Soutien à la 1701 et à la Finul
 « Sur un autre plan, le Liban condamne encore une fois le terrorisme international, dont il a souffert à différents niveaux », a poursuivi Michel Sleiman. « Il coopère également avec la communauté internationale pour le combattre et soutient les positions appelant à explorer des moyens de le définir clairement et trouver une solution à ses causes profondes pour qu'il soit distingué clairement entre terrorisme et résistance légitime à l'occupation étrangère, qui est reconnue par la Charte de l'ONU et les résolutions qui en relèvent », a affirmé le chef de l'État.
« Alors que le Liban est attaché à la résolution 1701 du Conseil de sécurité et cherche à contraindre Israël à appliquer toutes ses dispositions, ce dernier maintient ses violations quotidiennes des espaces aérien, territorial et maritime libanais, violations décrites comme provocantes par le secrétaire général de l'ONU dans plusieurs de ses rapports. Plus que cela, les réseaux d'espionnage israéliens et le recrutement d'agents dans l'objectif de semer le trouble et déstabiliser le pays ont atteint un point nécessitant que la communauté internationale prenne une position ferme et contrecarre ces agressions israéliennes, ces menaces persistantes contre le Liban, son peuple et son infrastructure, et contraigne l'État hébreu à se retirer des territoires libanais toujours occupés dans les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie nord du village de Ghajar sans retard ou conditions préalables », a-t-il ajouté.
« À ce stade, il est important de noter que nous maintenons notre droit de récupérer ou de libérer nos territoires encore occupés par tous les moyens légitimes et disponibles. De plus, le Liban aspire à recevoir davantage d'aide financière et technique pour poursuivre le démantèlement des mines et des bombes à fragmentation qui ont été anarchiquement plantées par Israël dans les zones résidentielles durant l'attaque de juillet 2006 et son occupation du territoire
libanais », a-t-il poursuivi.
« Dans les cadres appropriés, le Liban n'épargnera aucun effort pour contraindre Israël à compenser toutes les pertes et tous les dommages qu'il a causés au Liban durant ses agressions successives », a souligné le président de la République. Et de poursuivre : « Le Liban voudrait également faire valoir son droit à disposer de ses ressources en eau, pétrole et gaz naturel (...) en conformité avec le droit international, surtout qu'il compte exploiter ses ressources dans les limites de sa zone économique exclusive, dont certaines des frontières ont été délimitées au Sud en concordance avec la carte soumise par le gouvernement libanais au secrétariat de l'ONU le 9 juillet 2010. »
« Si nous louons les efforts et les sacrifices des forces de la Finul opérant au Liban-Sud, que nous tenons à préserver, nous mettons à nouveau l'accent sur l'importance de la coordination et de la coopération entre l'armée libanaise et les forces internationales, en conformité avec les règles d'engagement, dans l'objectif d'assurer une application juste de la mission confiée à ces forces. En retour, nous n'obtenons que des positions israéliennes arrogantes et provocantes qui sont à l'origine des incidents qui se produisent de temps en temps sur la ligne bleue », a-t-il ajouté.
« Durant les dernières années, le Liban s'est efforcé de maintenir sa stabilité interne à travers le dialogue, en complétant l'application de l'accord de Taëf, en ayant recours aux institutions légales pour résoudre toute dispute, et en restant attaché aux résolutions du Conseil de sécurité et à la légitimité internationale. L'État libanais a tenu à respecter toutes les échéances constitutionnelles sans retard, qu'elles soient municipales ou législatives, et ces dernières se sont produites dans un climat de liberté, de transparence et de calme, en conformité avec les exigences de la démocratie et le principe de l'alternance du pouvoir. De plus, le Liban a déployé tous ses efforts pour prévenir toute agression externe en cherchant à contraindre Israël à appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité et en mobilisant toutes ses capacités dissuasives nationales dans le cadre d'une stratégie nationale de défense », a noté M. Sleiman.
« Alors que nous promettons de préserver cette détermination et cette approche, quels que soient les dangers, avec le soutien de la volonté libre et consciente du peuple libanais et le soutien des pays amis et frères, nous restons confiants dans le fait que le Liban restera toujours ouvert au dialogue et à l'interaction humaine des civilisations, loyal à sa mission, attaché au renforcement de la justice et de la loi malgré tous les défis et à la défense des valeurs de liberté, de démocratie et de convivialité, sur base desquelles il a été édifié », a-t-il conclu.
Avant de prendre la parole au Palais de Verre, le président Sleiman avait reçu en son lieu de résidence new-yorkais la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, en présence du sous-secrétaire d'État au Proche-Orient, Jeffrey Feltman. Mme Clinton a réitéré le soutien de son pays au Liban et à l'armée, et a rendu hommage au président Sleiman pour sa gestion des affaires libanaises. Elle a souhaité qu'un climat de calme continue de régner sur la scène interne, précisant que Washington n'appuierait aucune solution dans la région au détriment du Liban. De son côté, le président Sleiman a repris sa position concernant les violations israéliennes de la 1701.
Le chef de l'État a également rencontré le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, et le président irakien, Jalal Talabani. Il devait rencontrer en soirée le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, mais un changement de programmes a conduit à un report de la réunion à une date ultérieure.
Le président de la République, Michel Sleiman, qui a prononcé hier l'allocution du Liban à l'Assemblée générale de l'ONU à New York, a mis l'accent sur la nécessité qu'une solution à la crise régionale ne se fasse pas au détriment du Liban ou sans ce dernier et ne conduise pas à l'implantation des...

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