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Liban - Communautés

Visite pastorale triomphale pour Sfeir au Liban-Nord

Pour son 91e anniversaire, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir s'est offert une tournée pastorale au Liban-Nord, où il a notamment visité Tripoli, Halba, Kobeyate et Bayno, et posé la première pierre du siège d'été de l'archevêché maronite de Tripoli.

Le patriarche maronite accueilli à Tripoli par Mme Nayla Moawad et le mufti de Tripoli.Photo Naïm Assafiri

Pour son 91e anniversaire, et pour la première fois depuis son élection au patriarcat maronite, en 1986, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a effectué hier une importante tournée pastorale au Liban-Nord, où il a notamment visité Tripoli, Halba, Kobeyate et Bayno.
La tournée du patriarche a été entourée d'un faste exceptionnel par ses organisateurs et a été marquée par des accueils populaires triomphants, hauts en couleur. Elle a donné l'occasion au patriarche d'insister à nouveau sur la vocation du Liban d'être le lieu d'une convivialité islamo-chrétienne inconditionnelle et indépendante du nombre.
Accueillant à Halba le chef de l'Église maronite, le mufti du Akkar, cheikh Oussama Rifaï, a repris l'une des idées-forces du Premier ministre, Saad Hariri, qui avait affirmé, au cours de la dernière campagne des législatives : « Nous avons arrêté de compter. » Entendre, la loi du nombre ne joue plus, la parité islamo-chrétienne s'appliquera désormais au Parlement, quelle que soit l'importance numérique des chrétiens du Liban, par rapport au nombre total des Libanais.
Du reste, l'un des thèmes récurrents de la tournée pastorale du patriarche a été celui de l'enracinement des chrétiens dans leur région. À Kobeyate, le patriarche a inauguré les bureaux d'une compagnie informatique « Soft Solution », localisée sur place par son propriétaire, Nehmé Tok, dans l'intention expresse de créer des emplois et d'épargner à ses employés l'exode vers la ville.
La tournée patriarcale a commencé par une visite au siège de l'archevêché maronite de Tripoli, où le patriarche, accompagné, notamment, de l'archevêque maronite de Tripoli, Mgr Georges Aboujaoudé, s'est avancé dans une atmosphère de liesse populaire, sous une pluie de riz et de pétales de roses, au carillon des cloches et aux cris de bienvenue des femmes. Sur place, des représentants des principaux chefs politiques de la ville, d'Omar Karamé à Nagib Mikati, sans oublier le mufti de Tripoli, en personne, cheikh Malek el-Chaar, à la tête d'une délégation d'ulémas, ainsi que Mme Nayla Moawad et l'ancien député Misbah el-Ahdab.

« Sur les pas du prince de la paix »
Accueillant le patriarche, cheikh Malek el-Chaar l'a décrit comme étant « l'homme de l'entente et l'un des piliers du Liban ». « Les Libanais doivent rester conscients du fait que le Liban est un message au monde », a encore affirmé le mufti, se référant ainsi à un slogan forgé par le pape Jean-Paul II.
Le patriarche a également été décrit comme étant « le verrou de sécurité du Liban » par l'un des orateurs présents, Bassam Khodr Agha.
En cadeau symbolique, le patriarche devait recevoir des échantillons de savon parfumé, l'un des artisanats les plus typiques et les plus prospères de la capitale du Liban-Nord.
Le convoi patriarcal a ensuite pris le chemin de Halba, traversant des villages pavoisés de drapeaux libanais et de banderoles d'accueil sur lesquelles on pouvait lire : « Bienvenue à la conscience du Liban ». Le convoi devait s'arrêter dans le petit village maronite de Tleil, où le patriarche a été salué par des cavaliers en costume traditionnel.
À Halba, le mufti devait accueillir le patriarche en « homme de paix marchant sur les pas du prince de la paix ». « Les musulmans et les chrétiens du Akkar vous souhaitent la bienvenue », disait l'une des banderoles tendues sur place. À son tour, le patriarche devait prononcer quelques phrases de remerciements, où à côté de son insistance sur les constantes nationales, il devait prononcer trois mots extraits de la Constitution et chers à tous les habitants du Akkar : « Développement équilibré des régions. »

Kobeyate
L'arrivée du patriarche à Kobeyate devait être marquée par une extraordinaire ferveur populaire. Le programme de cette halte principale a commencé par la cérémonie de pose de la première pierre du siège d'été de l'archevêché maronite de Tripoli, suivie d'une messe célébrée en l'église miraculeuse de Notre-Dame de la purification. Dans son homélie, axée sur l'amour chrétien, le patriarche a rappelé que « si le Christ a dit du commandement d'amour qu'il était un commandement nouveau, c'est parce qu'en raison de la rapidité avec laquelle on l'oublie, il demeure nouveau ».
Avant de déjeuner à la table des carmélites, qui possèdent un couvent à Kobeyate, le patriarche devait bénir les locaux de l'entreprise « Soft Solution » et se rendre à l'hospice des vieillards tenu par Caritas, adressant un mot aimable à ses pensionnaires et à son personnel.
Le patriarche s'est ensuite rendu à Bayno, en passant par Andkit, dont il a reçu la clé symbolique, puis en empruntant une route tracée par Issam Farès, bénissant le site sur lequel doit s'élever le bâtiment d'un nouvel institut technologique qui sera rattaché à l'Université de Balamand, et longeant une région d'une beauté à couper le souffle, érigée par l'ancien ministre comme réserve naturelle.

Le développement, synonyme de paix
Bourgade grecque orthodoxe, village natal d'Issam Farès, qui met régulièrement à la disposition du patriarche son avion personnel, Bayno a réservé un accueil extraordinaire au patriarche. La cérémonie s'est tenue au domicile de M. Farès, en présence notamment de l'évêque du Akkar, Mgr Basilios Mansour, de Hala Farès, épouse d'Issam Farès, et de son fils Michel.
Dans un discours de bienvenue prononcé au nom du patriarche Hazim, Mgr Basilios a parlé du Akkar comme d'une région « dont les portes ne laissent passer que les vents de la concorde et de la modestie, et dont le seuil n'est franchi que par les hommes de bien ». Avec des accents pathétiques, il a demandé au patriarche d'user de son influence pour obtenir que Beyrouth s'occupe du développement des régions périphériques, dont les villages qui se vident de leurs habitants. Et d'insister aussi sur l'importance de la signature des décrets d'exécution de la décision en vertu de laquelle le Akkar a été érigé en mohafazat.
Pour sa part, en écho à cette urgence, un responsable municipal de la région, Sajih Attié, devait rappeler ces mots devenus proverbiaux du pape Paul VI dans l'une de ses encycliques : « Le développement est le nouveau nom de la paix. »
Après avoir pris livraison des clés de la ville et d'une icône de Notre-Dame de style byzantin, le patriarche s'est fait un plaisir de couper un gâteau d'anniversaire préparé par Mme Hala Farès, avant d'avoir un entretien téléphonique avec l'ancien ministre. Sur le chemin du retour, le patriarche devait s'offrir deux nouveaux et brefs bains de foule à Beit Mellat et Bkerzla.
Pour son 91e anniversaire, et pour la première fois depuis son élection au patriarcat maronite, en 1986, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a effectué hier une importante tournée pastorale au Liban-Nord, où il a notamment visité Tripoli, Halba, Kobeyate et Bayno.La tournée du patriarche a été entourée d'un...

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