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Liban - Réactions

Les condamnations pleuvent, la classe politique se désole

Les condamnations de l'épisode d'horreur de Ketermaya se sont multipliées hier, les politiques dénonçant aussi bien l'assassinat de la famille Merhi que la pratique de la vendetta qui a suivi.
Le chef de l'État, Michel Sleiman, a stigmatisé l'agression meurtrière dont a été victime l'auteur présumé du quadruple assassinat. « En dépit de l'horreur du crime exécuté par le suspect, et alors que les forces de l'ordre l'ont arrêté en moins de vingt-quatre heures, le comportement (des habitants) dont on a témoigné nuit à l'image du Liban, d'autant que l'État n'a pas tardé à dévoiler l'auteur du crime », a-t-il dit. M. Sleiman a donné ses directives aux ministres de l'Intérieur et de la Justice, Ziyad Baroud et Ibrahim Najjar, les sommant de poursuivre les auteurs du meurtre du criminel présumé et de sanctionner lourdement ceux qui ont manqué à leur devoir.
De son côté, le ministre de la Justice a dénoncé dans une intervention à la LBC « le crime odieux dont ont été victimes les deux petites-filles et leurs grands-parents ». Tout en affirmant sa compassion pour les proches de la famille assassinée, il a indiqué que « rien au monde ne peut constituer un fondement légal pour la réaction collective qui a eu lieu et qui ne manquera pas de ternir l'image du Liban dans le monde, tout en bafouant le prestige de la justice, de la loi et de la sécurité ». Et de poursuivre : « Un État institutionnel ne saurait accepter cet incident qui n'est pas moins dangereux que celui qui l'a précédé. Il ne pourra pas passer inaperçu », a-t-il dit. Tout en insistant sur la nécessité d'engager des poursuites contre les responsables, M. Najjar a précisé que les autorités judiciaires « disposent des noms des dix individus qui ont commis le crime ».
À son tour, le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, a indiqué dans un entretien accordé à une chaîne de télévision locale qu'« il n'est pas permis de se faire justice soi-même quand bien même il s'agirait d'une réaction à un crime aussi répugnant. Je comprends la colère des gens à Ketermaya, mais la seule façon de faire face à ce crime est de se fier à la loi et à la justice. Ce qui s'est passé avec le meurtrier présumé est un crime en lui-même ».
Pour sa part, le ministre de l'Information, Tarek Mitri, a affirmé que « le meurtre de la famille est horrible et la vengeance l'est encore plus ». S'adressant aux médias qui ont répercuté la tragédie en images et photos, le ministre a affirmé qu'il n'est pas en mesure de juger cette attitude. « Cependant, ce qui s'est passé au niveau des médias devrait devenir matière à réflexion et susciter un débat entre les journalistes qui doivent se mettre d'accord sur la déontologie du métier, de manière à concilier la liberté d'obtenir des informations et de les communiquer à l'opinion publique, et l'éthique professionnelle que les journalistes sont appelés à respecter », a-t-il ajouté. Notons que le ministre a reçu plusieurs plaintes qui lui sont parvenues du Liban et de l'extérieur concernant la publication de photos et d'images d'horreur.
La présidente de l'ordre des avocats de Beyrouth a adhéré aux dénonciations exprimées par les politiques, condamnant également les deux situations criminelles et le principe de la vendetta.
Le président de la municipalité de Ketermaya, Mohammad Hassan, a pour sa part déploré « l'erreur » qui s'est produite lors de la reconstitution du crime sur les lieux et « le manque de tact et de respect » dont ont fait preuve les autorités en se hâtant de venir sur les lieux « avant même d'avoir obtenu l'autorisation du parquet ». Il a également dénoncé « l'absence du rôle de l'État, qui, a-t-il dit, donne lieu à des problèmes dont souffrent les habitants de Ketermaya et les Libanais dans leur ensemble ».
Dans un communiqué, l'ambassade d'Égypte a enfin stigmatisé « l'assassinat d'un citoyen égyptien après qu'il eut été arrêté par la justice, ainsi que la publication et la diffusion des photos et images par les médias, une scène contradictoire avec l'image civilisée du peuple libanais ».
Le chef de l'État, Michel Sleiman, a stigmatisé l'agression meurtrière dont a été victime l'auteur présumé du quadruple assassinat. « En dépit de l'horreur du crime exécuté par le suspect, et alors que les forces de l'ordre l'ont arrêté en moins de vingt-quatre heures, le comportement (des habitants)...

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