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Liban

Geagea : La Saint-Maron ne se fête qu’à Beyrouth, et sous l’égide du patriarche

Le président du conseil exécutif des Forces libanaises, Samir Geagea, a affirmé hier qu'il n'y a « qu'un seul saint Maron », qui ne saurait se dédoubler entre Beyrouth et Brad (Syrie). « Les personnalités qui se sont rendues à Brad n'y ont pas été pour la Saint-Maron, mais pour des raisons politiques », a-t-il indiqué hier dans un entretien à la Future News. « Émile Lahoud s'est toujours considéré comme laïc, au sens soviétique du terme, du moins. Il a toujours fait peu de cas des manifestations religieuses, sauf lors de certaines manifestations officielles. Ce n'est donc pas pour la Saint-Maron qu'il a fait le déplacement avec les autres (Michel Aoun et Sleimane Frangié) jusqu'à Brad », a estimé M. Geagea. « Ils vont pour utiliser saint Maron comme couverture à une relation avec Damas qui les embarrasse un peu et cherchent à donner l'impression que maronitisme et Syrie font bon ménage pour justifier leur alliance avec la Syrie», a-t-il dit.
« La Saint-Maron ne se fête qu'à Beyrouth, sous les auspices du patriarche maronite, qui aura autour de lui tous les maronites, a souligné M. Geagea. À Brad, ce sont les alliés de la Syrie qui fêteront avec les services syriens et le président syrien ». Et de souligner, à l'adresse de la logique aounienne vis-à-vis de Damas : « Les chrétiens n'ont pas besoin de protecteurs. D'ailleurs, la vie n'est pas simplement une activité mécanique quotidienne. L'homme ne peut vivre réellement que dans la liberté et dans le respect de certaines valeurs », a-t-il noté, allusion à une impossibilité chrétienne de s'accommoder du type de régime en place à Damas.
Samir Geagea a par ailleurs affirmé qu'il reste fidèle au choix des électeurs lors des dernières élections, et qu'il ne change pas de convictions, ni au sujet des relations libano-syriennes ni des divergences entre 14 Mars et 8 Mars. « Certes, des contacts politiques doivent être établis avec tout le monde, surtout pour ceux qui ont une responsabilité officielle, mais jamais au détriment de nos convictions », a-t-il dit. Il a rendu hommage dans ce cadre aux propos récents du patriarche Sfeir selon lesquels des chefs de parti n'ont pas à se rendre à Damas dans la mesure où cela ne sert pas l'intérêt public, mais des intérêts privés. « De toute façon, après les propos d'Abou Moussa et ceux du président Assad, je ne vois rien d'encourageant pour me rendre personnellement en Syrie », a-t-il souligné.
Le chef des FL a par ailleurs insisté sur la symbolique du 14 février, « un moment fondateur », selon lui. « C'est vrai que nous n'avons pas suffisamment parlé au public du 14 Mars depuis les dernières législatives. C'est notre faute, a-t-il noté. Mais il faut réfléchir à ce qui serait advenu si le 14 Mars n'avait pas remporté les élections. Pour aboutir à des résultats, nous devons faire preuve d'une résistance pacifique de tous les jours. »
Il a ensuite longuement développé la logique selon laquelle « les armes du Hezbollah ne sont pas une source de force, mais de faiblesse pour le Liban », critiquant les derniers discours du président de la République, Michel Sleiman, qui « s'écartent selon lui de son statut de président consensuel et se rapprochent des thèses de l'autre partie ».
Pourquoi les armes du Hezb sont-elles une source de faiblesse ? Parce qu'en vertu de son idéologie, le Hezbollah se considérera impliqué dans toute confrontation éventuelle impliquant l'Iran « sans prendre l'avis de quiconque parmi les Libanais et au détriment de l'indépendance et de la souveraineté du Liban, qui passent très loin derrière dans les priorités ». Il n'a pas caché sa crainte de voir une telle confrontation se produire dans un avenir proche. « Or nous voulons à tout prix éviter la guerre, et, pour cela, la décision de guerre ne doit pas être entre les mains du Hezbollah, mais du gouvernement libanais, dans l'intérêt de tout le monde. »
C'est dans ce contexte, celui d'un « danger de guerre explosive », que Samir Geagea a appelé les Libanais à se rendre en masse le 14 février à la place des Martyrs, pour la souveraineté et l'indépendance du Liban et pour que la décision de guerre soit entre les mains de l'État.

Le président du conseil exécutif des Forces libanaises, Samir Geagea, a affirmé hier qu'il n'y a « qu'un seul saint Maron », qui ne saurait se dédoubler entre Beyrouth et Brad (Syrie). « Les personnalités qui se sont rendues à Brad n'y ont pas été pour la Saint-Maron, mais pour des raisons...

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