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Liban - Diplomatie

Erdogan et Hariri dénoncent les menées guerrières d’Israël

Pour sa deuxième journée en Turquie, Saad Hariri a rencontré Recep Tayyip Erdogan à Ankara, qui s'est montré très sévère à l'égard des violations israéliennes perpétrées contre la souveraineté libanaise. Aujourd'hui, M. Hariri est attendu à Istanbul.

Saad Hariri s’est recueilli hier sur la tombe de Mustafa Kemal Atatürk. Photos Dalati et Nohra

Pour sa deuxième journée à Ankara, le Premier ministre Saad Hariri s'est entretenu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui s'est montré très ferme avec Israël. Après avoir réservé à M. Hariri un chaleureux accueil officiel, le Premier ministre turc s'est d'emblée demandé si Israël veut réellement la paix : « Est-ce que le gouvernement israélien est en faveur de la paix ou pas ? » s'est ainsi exclamé M. Erdogan. De son côté, Saad Hariri s'est voulu clair d'entrée de jeu : « Défendre le Liban n'est pas du terrorisme. Ce sont les attaques contre le Liban qui sont du terrorisme. »
La rencontre entre les deux hommes a débuté par une réunion à huis clos, puis celle-ci s'est élargie aux deux délégations. Une conférence de presse commune de MM. Hariri et Erdogan a suivi, au cours de laquelle ils ont tous les deux dénoncé les « violations » du territoire libanais par Israël et les raids israélien sur Gaza, affirmant qu'ils compromettent « les efforts de paix dans la région ». « Les attaques contre le Liban sont du terrorisme (...) Nous devons résister côte à côte aux plans de l'ennemi. Nous devons stopper Israël », a dit M. Hariri, pendant cette conférence de presse commune. M. Hariri a d'autre part mis l'accent sur le rôle primordial de la Turquie « dans la région et en ce qui concerne le processus de paix ». « Notre terre est sous occupation, et si Israël veut manœuvrer, il est libre de le faire, mais si en revanche il veut parier sur les dissensions au sein du peuple libanais, c'est un pari perdu d'avance », a souligné M. Hariri qui a ajouté qu'il faut se garder de donner des « prétextes à Israël qui lui permettront de déclencher une guerre » dans la région.
Durant les discussions qu'il a eues avec son homologue turc, M. Hariri a donc insisté sur les violations israéliennes de la résolution 1701 et n'a pas hésité à demander au gouvernement turc d'exercer des « pressions » sur Israël afin que soit mis un terme à ces entraves à la souveraineté libanaise. Il a également salué les efforts fournis tant par la Turquie que par les pays amis « arabes et européens » pour « mettre un terme aux violations d'Israël ». Ces efforts sont « nécessaires », a martelé M. Hariri, mais « doivent être complétés » et « la Turquie a un grand rôle à jouer dans ce contexte ».

Erdogan
Pour M. Erdogan, qui dirige un pays dont les relations avec son allié israélien se sont nettement refroidies depuis le début de l'an dernier, la Turquie « ne restera jamais silencieuse » face aux violations par l'aviation israélienne de l'espace aérien libanais, une action « inacceptable » et « menaçant la sécurité globale ». Le Premier ministre turc s'est aussi interrogé sur une attaque d'Israël dimanche dans la bande de Gaza, qui, selon l'armée israélienne, visait des extrémistes préparant une attaque. « Est-ce que le gouvernement israélien est en faveur de la paix ou pas ? Gaza a de nouveau été bombardée hier, pourquoi ? » s'est demandé M. Erdogan, qui a affirmé qu'il n'y avait pas eu auparavant de tirs de roquettes de ce territoire contrôlé par le mouvement radical Hamas vers le territoire israélien.
Les Israéliens « disposent de capacités (militaires) disproportionnées et ils s'en servent (...) Nous ne pouvons approuver une telle attitude », a martelé M. Erdogan, accusant l'État hébreu de ne pas respecter les résolutions de l'ONU à cet égard. « Israël viole plus d'une centaine de résolutions onusiennes », a noté le Premier ministre turc dans ce cadre.
Au sujet de l'Iran, le Premier ministre turc a une nouvelle fois reproché aux puissances occidentales de s'en prendre au programme nucléaire de Téhéran mais de tolérer d'autre part l'attitude d'Israël, seul État de la région à posséder, selon les experts, un arsenal nucléaire. « Israël dispose de l'arme nucléaire. Ceux qui mettent en garde l'Iran doivent faire de même pour Israël », a-t-il ajouté.
Abordant la visite de Saad Hariri à Damas, M. Erdogan l'a qualifiée de « très importante » avant de confier qu'il avait « demandé » au président syrien Bachar el-Assad de « se rendre au Liban afin de consolider les relations entre les deux pays ».

Baroud
Il convient de relever que le Liban et la Turquie ont par ailleurs signé hier une série d'accords de coopération, dans les domaines politique, économique et de développement, dont l'un supprime les visas entre les deux pays. Pour rappel, la Turquie a déjà supprimé les visas, en vertu d'accords mutuels, avec plusieurs pays arabes, dont la Syrie. Le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, qui fait partie de la délégation officielle de M. Hariri, a affirmé à cet égard que cette visite en Turquie est très importante, « tant eu égard à l'importance de la délégation libanaise qu'en ce qui concerne le timing et le rôle joué par la Turquie dans la région ». M. Baroud a ainsi affirmé qu'il convient de replacer cette visite « dans le contexte de toutes les autres visites effectuées précédemment et des canaux de communication ouverts avec la Turquie avec la visite du président de la République Michel Sleiman ». « Ce déplacement va nous permettre d'ouvrir de nouveaux horizons dans la coopération entre les deux pays », à plus d'un niveau, a ajouté M. Baroud. Aujourd'hui, M. Hariri est attendu à Istanbul, capitale économique du pays où il est prévu de rencontrer des hommes d'affaires turcs pour évoquer avec eux d'éventuels projets d'investissements au Liban.
Pour sa deuxième journée à Ankara, le Premier ministre Saad Hariri s'est entretenu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui s'est montré très ferme avec Israël. Après avoir réservé à M. Hariri un chaleureux accueil officiel, le Premier ministre turc s'est d'emblée demandé si Israël veut...

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