Rechercher
Rechercher

Liban - Commémoration

Nasrallah : Offrons un front uni si nous voulons écarter le spectre de la guerre israélienne

Un défilé a précédé le discours de Nasrallah.Photo Wissam Ismaïl

La Journée du martyr du Hezbollah a été célébrée cette année avec une ferveur particulière. D'abord parce que la vénération des martyrs fait partie de l'idéologie du parti chiite et ensuite parce que cette journée intervient à un moment où le climat général du pays penche vers l'entente. D'ailleurs, au premier rang des présents, réservé aux officiels, les représentants des responsables étaient à la meilleure place : Mohammad Khalifé pour le président Sleiman, Ali Hassan Khalil pour Nabih Berry et Ali Abdallah pour Saad Hariri. À leurs côtés, les principaux responsables du Hezbollah et les parents des martyrs, à leur tête le père de Imad Moghniyé. Rappelons que cette journée a été choisie à cause de la première opération de résistance contre l'armée israélienne le 11 novembre 1982, réalisée par Ahmad Kassir contre le QG israélien à Tyr.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a divisé son discours en deux parties, la première traitant la lutte contre Israël et la seconde axée sur le volet interne. Et pour la première fois, il a consacré une partie de son discours à la consommation de la drogue chez les jeunes, précisant que c'est une menace réelle qui cherche à détruire notre société.
Nasrallah a commencé par rendre hommage aux martyrs du Liban et de l'« oumma » et à ceux du Hezbollah en particulier « qui ont ouvert la porte de l'espoir et tracé avec leur sacrifice le chemin de la victoire ». Il a ensuite évoqué l'élection du président Barack Obama et les espoirs et l'attente qu'elle a générés dans le monde arabo-musulman. Mais, selon lui, ces espoirs se sont rapidement dissipés et il est devenu de plus en plus clair que les États-Unis sont engagés totalement aux côtés d'Israël. Nasrallah a affirmé qu'après les dernières manœuvres américano-israéliennes, les États-Unis sont devenus un partenaire direct sur le terrain avec Israël. De plus, aujourd'hui, l'administration américaine a demandé au nouveau gouvernement libanais une application totale des résolutions internationales, sans un mot de condamnation pour les violations israéliennes constantes de ces mêmes résolutions.
Face aux menaces israéliennes, il a invité les Libanais et l'« oumma » arabo-
musulmane, en général, à plus de cohésion, d'autant que le projet américano-israélien vise à susciter des conflits confessionnels pour protéger l'entité israélienne. Nasrallah a ainsi évoqué la guerre au nord du Yémen, refusant de lui donner l'étiquette de guerre confessionnelle. Il a ensuite précisé que le Hezbollah est avec la Turquie sunnite et le Venezuela communiste avant d'être avec l'Iran tant que ces pays appuient la cause palestinienne et la cause arabe contre l'ennemi israélien et les projets d'effritement. Nasrallah a déclaré que le Hezbollah accueille favorablement le sommet syro-saoudien dont le Liban a cueilli un des premiers fruits, appelant à un rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Il a encore invité le monde arabo-
musulman à revoir ses choix et à adopter l'option de la résistance au Liban et en Israël, au lieu d'un processus de négociations stérile depuis 18 ans.
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite relevé le fait que les dirigeants israéliens multiplient actuellement les menaces, mais il a estimé que cette tendance peut avoir deux explications, soit ils préparent le terrain à une nouvelle agression, soit ils veulent justement écarter cette possibilité en augmentant le danger que représenterait une nouvelle attaque pour les Israéliens eux-mêmes. Il a ajouté que si guerre il y avait, elle pourrait commencer cette fois par des missiles « au-delà, bien au-delà de Haïfa ». « Si nous voulons écarter le spectre de la guerre, nous devons offrir un front uni, car l'unité est un facteur essentiel à côté de la force militaire », a-t-il déclaré, précisant que si Israël comprenait qu'une nouvelle agression ne divisera pas le Liban, il pourrait renoncer à la mener. Il a ensuite minimisé la menace d'invasion terrestre, rappelant qu'en 2006, Israël avait engagé 40 000 soldats dans la bataille terrestre, sans gagner. « Ils peuvent envoyer toute leur armée et nous les vaincrons grâce à notre géographie et notre détermination... Nous sommes prêts »,
a-t-il lancé, avant d'ajouter : « Inchallah, c'est notre génération qui verra le retour de la Palestine, de la mer au fleuve... »
Abordant le dossier interne, Nasrallah a évité de commenter la formation du gouvernement, se contentant d'appeler les analystes à avoir les pieds sur terre et à ne pas avancer des thèses farfelues, comme le lien entre le dossier nucléaire iranien et le retard dans la formation du gouvernement. Il a aussi justifié l'acceptation par le Hezbollah de portefeuilles secondaires par sa volonté de faciliter la formation du gouvernement.
Nasrallah a affirmé que la réussite de ce gouvernement est dans l'intérêt du Liban et du Hezbollah en particulier. Il a annoncé que son parti est prêt à faire de son mieux pour que ce gouvernement soit une équipe de coopération, de cohésion et d'harmonie. Il a invité les différentes parties à laisser le pays respirer et le gouvernement s'occuper en premier de la situation sociale et de la lutte contre la corruption au sein de l'État. « Laissons le gouvernement travailler sans l'alourdir avec des dossiers épineux », a déclaré Nasrallah qui a précisé que la table de dialogue est là pour que ces dossiers y soient traités.
Notons que des tirs ont été entendus à Beyrouth et dans la banlieue sud pendant que le secrétaire général du Hezbollah prononçait son discours.

La Journée du martyr du Hezbollah a été célébrée cette année avec une ferveur particulière. D'abord parce que la vénération des martyrs fait partie de l'idéologie du parti chiite et ensuite parce que cette journée intervient à un moment où le climat général du pays penche vers...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut