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Liban

Un drone israélien détruit à Houla deux engins d’espionnage, l’armée et la Finul sur le pied de guerre

Dans la nuit de samedi à dimanche, une explosion a secoué la partie est du sud du pays, entre le village de Houla et de Maïss el-Jabal, dans la plaine de Wadi el-Jamal, aux alentours de minuit. Hier matin, au même endroit, c'est une autre explosion qui a secoué les lieux, à quelques centaines de mètres seulement d'un poste d'observation de la Finul. Une source militaire a d'abord précisé dans la journée d'hier qu'il s'agissait de deux bombes dont l'explosion avait été provoquée à distance par l'armée israélienne. « Le premier engin a explosé avant minuit la nuit dernière, dans une zone accidentée (dans le secteur) frontalier de Houla, et un second engin a explosé dans la même région (dimanche) matin », a dit la source à l'AFP.
Des éléments de l'armée libanaise et de la force de l'ONU (Finul) se sont déployés dans le secteur, a ajouté la source, précisant que selon les premières données « c'est l'armée israélienne qui a fait détoner les deux engins à distance à partir du territoire israélien ». Les engins ont pu être posés par les Israéliens, a-t-elle ajouté, précisant qu'une enquête avait été ouverte. Israël « craignait pour une raison ou une autre qu'ils soient découverts et a procédé à leur destruction à distance », a-t-elle encore souligné. Selon elle, l'armée libanaise, qui s'est déployée en force dans la région, « a repéré un troisième engin et l'a fait exploser dimanche matin ».
Il existe plusieurs versions des faits. Selon la chaîne de télévision du Hezbollah, al-Manar, le parti avait réussi samedi à déjouer « une tentative d'espionnage amorcée par l'ennemi israélien, et c'est prise de panique que l'armée israélienne a décidé de détruire, par le biais d'un drone de type MK, les deux récepteurs qui avaient été placés sur le réseau de télécommunications du Hezbollah ». Ce réseau traverse la localité de Khoullat Onok, située entre Houla et Maïss el-Jabal, à deux kilomètres seulement de la frontière israélienne et de la colonie de Menara. Une source informée a précisé dans ce contexte que les engins détruits ont pour fonction de récolter des informations, de les enregistrer, de détecter les mouvements physiques et de déclencher un signal d'alarme lorsqu'ils sont approchés de trop près. Selon al-Manar, c'est ce qui s'est produit samedi dernier puisque c'est lorsque des membres du Hezb tentaient de les désamorcer qu'un drone israélien a survolé la zone et a bombardé le site.
Tôt le matin, c'est également un drone qui a procédé à la destruction du deuxième engin, mais lorsque la Finul et l'armée sont arrivées sur les lieux, il restait encore un troisième engin qui a été démantelé « après l'arrivée d'experts » sur les lieux afin de l'examiner, pendant que, côté israélien, on pouvait entendre des tirs de semonce. Toutefois, selon une source militaire, l'armée qui s'est déployée en force dans la nuit de samedi à dimanche dans la région « a repéré un troisième engin et l'a fait exploser dimanche matin ». Sur la fonction de ce matériel, une source au sein des services de sécurité au Sud a indiqué à l'AFP que les engins détruits servaient « aux écoutes et à la surveillance des communications de la résistance », faisant référence au Hezbollah.
Une autre version veut que ces engins aient été posés durant la guerre de juillet 2006 et que, consciente qu'ils allaient être découverts par le Hezb, l'armée israélienne a décidé de les détruire, dans une initiative qui constitue une grave violation de la résolution onusienne 1701. Un comité conjoint de l'armée et de la Finul a par ailleurs entamé une enquête afin de déterminer les circonstances de cet incident. Alors qu'il se trouvait sur place, un drone de l'armée israélienne a survolé les lieux, ce qui a poussé l'armée libanaise à riposter. La source militaire précitée a ainsi indiqué que les batteries antiaériennes de l'armée avaient tiré dimanche matin en direction d'un « avion de reconnaissance israélien de type MK qui avait violé l'espace aérien libanais, survolant la région de Bint Jbeil au Sud ». « L'armée a tiré car l'avion se trouvait à portée de ses batteries », a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a réagi, estimant que le Hezbollah tentait « une fois de plus de détourner l'attention de la communauté internationale de ses violations continuelles de la résolution 1701 » de l'ONU. « Les incidents de ce jour prouvent la présence militaire du Hezbollah au Liban-Sud, particulièrement dans les zones rurales chiites, proches de la frontière avec Israël », a ajouté l'armée israélienne.

La Finul et l'armée libanaise
Après avoir indiqué, par le biais de son porte-parole Yasmina Bouziane, que la Finul ne disposait pas d'informations suffisantes au sujet des incidents de Houla, les Casques bleus ont publié un communiqué dans lequel ils ont indiqué hier soir qu'ils avaient « connaissance d'au moins deux explosions dans la zone », ajoutant qu'elles n'avaient pas fait de blessés, selon les informations dont elle dispose. « Selon les premières indications, les explosions ont été provoquées par des charges contenues dans des capteurs souterrains abandonnés qui avaient été placés là par les forces de défense israéliennes, apparemment pendant la guerre de 2006 », a souligné le communiqué. Le texte précise qu'une enquête a été ouverte.
L'armée a de son côté publié un communiqué dans lequel elle a indiqué que samedi dernier, aux alentours de 20h 20, « l'ennemi israélien a entrepris de faire exploser à distance un engin servant de capteur et de récepteur se trouvant dans la vallée de Houla en territoire libanais ». « Hier matin à 8h 15, l'ennemi israélien a procédé à la destruction à distance également, et au même endroit, d'un second engin du même type, poursuit le communiqué de l'armée. Peu de temps après, des unités de l'armée libanaise et de la Finul ont procédé au démantèlement des équipements utilisés pour faire fonctionner ces engins. Un comité conjoint de la Finul et de l'armée enquête pour connaître les circonstances qui ont entouré ces incidents. La batterie antiaérienne de l'armée s'est en outre mise en marche lorsque les drones de l'ennemi ont survolé les villages de Maïss el-Jabal et de Houla. Une enquête est actuellement en cours pour déterminer si d'autres engins ont été placés dans la région ».
Les villages de Houla et de Maïss el-Jabal ont connu hier une journée empreinte de prudence puisque les rues des deux localités étaient quasiment vides, notamment à cause des mesures prises par l'armée libanaise dans la région. Un bouclage du secteur avait en effet été imposé dans la nuit de samedi à dimanche et plus de 200 soldats de l'armée et de la Finul se trouvaient sur place. Des battues ont été effectuées afin de trouver tout équipement supplémentaire. Une intense activité militaire a pu être notée, côté israélien, tout le long des villages de Kfarkila, Markaba, Maïss el-Jabal, Blida et Houla.

Les réactions
Commentant les incidents de Houla, le Premier ministre sortant Fouad Siniora a indiqué que « ce qui s'est produit est une grave et manifeste violation de la 1701 ». Pour le Hezbollah, « la résistance reste un droit naturel et une nécessité pour lutter contre les attaques et défendre la terre ainsi que la dignité de l'homme ». Le parti chiite a mis en garde contre « les tentatives sionistes de tromper l'opinion publique internationale, surtout après l'explosion de Tayr Filsay ».
Le responsable du Hezbollah pour le Sud, Nabil Kaouk, a de son côté affirmé qu'Israël incarne « le mal absolu » et qu'il constitue « un danger permanent pour le Liban ».
Le vice-président du Conseil supérieur chiite, Abdelamir Kabalan, a quant à lui appelé les politiques à s'unir afin de contrer les « complots israéliens », pendant que le député Kassem Hachem affirmait que « ce qui s'est produit à Maïss el-Jabal est un message de l'ennemi qui veut montrer qu'il est prêt à en découdre ». Le député Ali Fayyad a demandé de son côté à l'ONU de déclarer « clairement » qu'Israël est en train de « violer la 1701 ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, une explosion a secoué la partie est du sud du pays, entre le village de Houla et de Maïss el-Jabal, dans la plaine de Wadi el-Jamal, aux alentours de minuit. Hier matin, au même endroit, c'est une autre explosion qui a secoué les lieux, à quelques centaines de mètres seulement d'un poste d'observation de la Finul....

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