Rechercher
Rechercher

Liban - Animaux

Le jeune lion de La Quarantaine sauvé d’une mort certaine

Le jeune lion découvert dans un pet shop à La Quarantaine, pratiquement à l'article de la mort, a été sauvé hier grâce aux efforts de l'association Beta. Il se trouve désormais dans un refuge à Aley. Mais il n'est pas pour autant sorti d'affaire de manière définitive.
Il est affamé, il a le ventre anormalement gonflé, il ne peut même pas se tenir sur ses pattes frêles. Quand il a été découvert par l'association Beta grâce à un coup de fil anonyme (voir L'Orient-Le Jour du vendredi 28 août), le jeune lion souffrait d'une maltraitance atroce depuis une période indéterminée. Pour le sauver des crocs de son propriétaire, il a fallu passer par une procédure judiciaire et faire preuve d'ingéniosité. Finalement, il a pu être délivré de son triste sort par une décision du procureur général du Mont-Liban, prise dans la nuit de jeudi à vendredi.
Helena Husseini, vice-présidente de l'ONG de protection des animaux Beta, raconte à L'Orient-Le Jour les péripéties de cette longue journée. « Dès que nous avons inspecté l'état du lion, nous avons appelé la gendarmerie, dit-elle. Les forces de l'ordre ont rédigé un procès-verbal en présence du propriétaire, de membres de Beta et de deux vétérinaires. »
Ont-ils pu établir les circonstances dans lesquelles ce lion a été amené au Liban ? « C'est impossible, souligne Mme Husseini. À chaque fois que nous interrogions le propriétaire, nous avions droit à une version différente. Au début, il prétendait détenir les papiers légaux. Ensuite, il a dû avouer n'en avoir aucun. Parfois, il disait être en possession de l'animal depuis qu'il était bébé, et d'autres fois, il affirmait l'avoir importé depuis quelque temps seulement, etc. »
La loi libanaise pénalise-t-elle les responsables de cruauté envers les animaux ? « Pas vraiment, répond-elle. Nous avons obtenu ce jugement en notre faveur non pas en raison de la maltraitance, mais parce que l'animal en question est un lion, un animal dont l'importation au Liban doit faire l'objet d'une procédure particulière, sans compter qu'il y a des contraintes internationales. » D'ailleurs, le lion n'est pas définitivement tiré d'affaire. « Le jugement stipule que nous avons la charge du lion jusqu'à ce qu'il retrouve la forme, poursuit-elle. Après cela, c'est le juge qui décidera si l'animal doit être rendu à son propriétaire, ou envoyé par nous à un sanctuaire à l'étranger. Nous devons tous faire pression pour cette seconde option : le lion a assez souffert, il faut lui donner la chance de vivre dignement dans un lieu approprié pour son espèce. »
Pour en revenir à la journée et la nuit d'hier, une fois le jugement en poche, l'ONG a dû faire face à la colère du propriétaire pour sortir le lion de l'impasse où il se trouvait, littéralement. « Le félin avait été placé dans une cage derrière le pet shop, dans une sorte de ruelle sombre, raconte Helena Husseini. Des membres de Beta étaient continuellement présents sur place pour s'assurer que le lion ne serait pas transporté ailleurs. Nous avons finalement fait appel aux services d'une grue avec son élévateur pour transporter la cage. »

Des soins médicaux urgents
La présence de Mounir Abi Saïd, propriétaire de « Animal Encounter » à Aley, aux côtés des membres de Beta a permis de transporter le félin au refuge équipé pour recevoir des animaux sauvages. Il s'est avéré, après examen, que le lion est un mâle âgé d'environ deux ans. « Il a la crinière vers le bas non seulement parce qu'il est jeune, mais en raison d'une maladie de peau causée par le manque d'hygiène et la sous-alimentation », explique Mme Husseini.
Des soins lui sont administrés depuis son arrivée au refuge, mais un examen de sang est nécessaire pour déterminer, notamment, la cause de ce gonflement constaté au niveau de l'estomac. Les services d'un vétérinaire spécialisé en gros félins devront probablement être requis. Pour l'instant, le lion reste extrêmement faible, ne réagissant presque pas à ce qui l'entoure.
« Nous avons reçu de très nombreux messages de sympathie, précise la vice-présidente de Beta. Certaines personnes ont offert des donations pour aider à financer l'opération de sauvetage du lion. » Notons que le budget nécessaire inclut quelque six à sept kilos de viande tous les jours, sans compter les soins médicaux et, plus tard, si tout se passe bien, le transfert de l'animal vers un sanctuaire à l'étranger. Il est possible de faire des donations à l'association pour contribuer à l'entretien du félin, notamment en espèces, dans le cas des bouchers par exemple.
L'histoire de ce lionceau se termine bien pour l'instant. L'opération de sauvetage sera définitivement réussie si elle est clôturée par son transfert vers un lieu où il retrouvera sa vocation de roi de la jungle.

S.B.
Il est affamé, il a le ventre anormalement gonflé, il ne peut même pas se tenir sur ses pattes frêles. Quand il a été découvert par l'association Beta grâce à un coup de fil anonyme (voir L'Orient-Le Jour du vendredi 28 août), le jeune lion souffrait d'une maltraitance atroce depuis une période indéterminée....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut