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Moyen Orient et Monde - Conflit

La crise yéménite prend un tour de plus en plus régional

L'Iran met en garde les pays de la région contre toute intervention ; Damas soutient le droit de Riyad à défendre son territoire.

Séance de briefing, hier, pour le ministre adjoint de la Défense, le prince Khaled ben Sultan ben Abdel Aziz, en tournée d’inspection des troupes près de la localité frontalière de Khobah. « Nous n’arrêterons les frappes aériennes que lorsque les (rebelles) houthis se replieront à des dizaines de kilomètres de la frontière », a-t-il déclaré. Saudi Press Agency/HO/Reuters

L'Arabie saoudite a averti hier qu'elle poursuivrait ses raids aériens contre les rebelles chiites opérant dans le nord du Yémen jusqu'à leur repli « à des dizaines de kilomètres de la frontière » commune. « Nous n'arrêterons les frappes aériennes que lorsque les (rebelles) houthis se replieront à des dizaines de kilomètres de la frontière », a déclaré le ministre adjoint de la Défense, le prince Khaled ben Sultan ben Abdel Aziz. Le prince Khaled, qui s'exprimait lors d'une tournée d'inspection des troupes près de la localité frontalière de Khobah, semble accréditer les affirmations des rebelles zaïdites, connus aussi sous le nom de Houthis, selon lesquelles l'armée saoudienne mène ses raids en territoire yéménite.
L'Arabie saoudite est intervenue ouvertement le 3 novembre dans la guerre en cours depuis le 11 août entre les rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme, et l'armée yéménite, après la mort d'un garde-frontière saoudien tué par des rebelles qui s'étaient infiltrés à Jabal el-Doukhan, région montagneuse à cheval entre l'Arabie saoudite et le Yémen.
Le prince Khaled a répété hier que ses troupes avaient « nettoyé » les zones frontalières saoudiennes où s'étaient infiltrés des rebelles. « Il n'y a plus aucun » rebelle du côté saoudien, a-t-il assuré dans des déclarations diffusées par la chaîne de télévision satellitaire saoudienne al-Arabiya. « Celui qui s'en approchera s'exposera à la mort », a-t-il prévenu. Il a cependant affirmé que son gouvernement ne permettra le retour dans leurs foyers des Saoudiens ayant fui les combats que « lorsque nous serons certains que leurs régions sont sûres et qu'il n'y a plus d'infiltrations » de rebelles.
Le chef de la rébellion, Abdel Malek al-Houthi, a appelé Riyad à « mettre fin à son agression » contre ses combattants, l'avertissant que « l'escalade de ses agressions (...) n'est pas dans l'intérêt des deux pays », dans des extraits d'un message sonore, diffusés hier soir par la télévision satellitaire al-Jazira. « Nous soulignons notre profond souci d'une entente » avec les Saoudiens, a-t-il ajouté. Il a en outre assuré que son groupe « n'est lié à aucune partie politique étrangère dans les confrontations en cours » avec l'armée yéménite, dans une apparente allusion à l'Iran, Sanaa accusant des « parties iraniennes » de soutenir les rebelles chiites. La rébellion avait affirmé plus tôt que des avions de combat saoudiens avaient repris leurs raids dans le nord du Yémen, tuant deux femmes et blessant un enfant qui se trouvaient dans une maison touchée par une bombe.
Téhéran a, de son côté, mis en garde les pays de la région contre toute intervention au Yémen, sans toutefois nommer l'Arabie saoudite. « Ceux qui jettent de l'huile sur le feu doivent savoir que la fumée qui s'en élévera ne les épargnera pas », a dit l'Iran. Parallèlement, Riyad a obtenu « la solidarité » de ses cinq partenaires du Conseil de coopération du Golfe (CCG), mais aussi le soutien de la Syrie. « Le CCG est toujours solidaire et prêt à se tenir aux côtés de l'Arabie saoudite face aux dangers et aux agressions », a déclaré le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, au terme d'une réunion des chefs de diplomatie du groupe à Doha. La Syrie s'est démarquée de l'Iran en soulignant le droit de l'Arabie saoudite « à défendre son territoire ». « La Syrie condamne les violations perpétrées récemment à l'encontre de l'intégrité du territoire saoudien et affirme son rejet de tout ce qui nuit à la sécurité du royaume et à ses citoyens », a indiqué un responsable cité par SANA. « La Syrie espère que cette crise sera rapidement contenue dans l'intérêt de la sécurité et de la stabilité dans la région », a-t-il ajouté. La Syrie et l'Arabie saoudite, dont les relations sont en crise depuis des années, ont récemment opéré un rapprochement avec une rare visite à Damas du roi Abdallah d'Arabie saoudite le 8 octobre.
Dans le même temps, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit « extrêmement préoccupé » par l'escalade du conflit. Le nombre des déplacés par la guerre entre rebelles et armée yéménites depuis 2004 est désormais de 175 000 personnes, a indiqué le HCR, soulignant que la plupart des nouveaux arrivants provenaient de la région de Khobah où ils s'étaient déjà réfugiés après avoir fui les combats à Saada (nord du Yémen).

L'Arabie saoudite a averti hier qu'elle poursuivrait ses raids aériens contre les rebelles chiites opérant dans le nord du Yémen jusqu'à leur repli « à des dizaines de kilomètres de la frontière » commune. « Nous n'arrêterons les frappes aériennes que lorsque les (rebelles) houthis se replieront...

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