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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Les Palestiniens accusent les États-Unis de jouer les briseurs de paix

Netanyahu triomphe après avoir gagné le soutien des États-Unis sur la colonisation.
L'Autorité palestinienne a opposé hier une fin de non-recevoir aux pressions américaines et israéliennes en faveur d'une reprise des négociations, exprimant ses inquiétudes sur l'avenir du processus de paix au Proche-Orient. Selon le négociateur palestinien Saëb Erakat, le processus de paix est « à un tournant critique » en raison du refus d'Israël de « répondre à ses obligations » de gel total de la colonisation en Cisjordanie occupée. « Faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils fassent davantage de concessions afin d'accommoder l'intransigeance d'Israël n'est pas la réponse », a souligné M. Erakat dans un communiqué au ton tranchant. « Les Palestiniens ne peuvent accepter la poursuite de la construction des colonies ou la colonisation de la terre palestinienne en violation des lois internationales », a ajouté M. Erakat, en affirmant que depuis 2003, le nombre des colons israéliens en Cisjordanie a augmenté de 17 %.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a rejeté samedi une demande de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, de reprendre les négociations avec Israël sans attendre un arrêt de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Lors d'une visite à Jérusalem, Mme Clinton a plaidé en faveur d'une relance des négociations « dès que possible » et sans condition préalable et s'est rangée sans ambiguïté du côté du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en saluant ses propositions « sans précédent » sur une limitation de la colonisation. Jusqu'à récemment, l'administration Obama - comme la majeure partie de la communauté internationale - avait demandé à Israël de geler totalement la colonisation avant un redémarrage des pourparlers de paix.
La colonisation, qu'Israël refuse de stopper complètement, constitue la principale pierre d'achoppement à la reprise des discussions de paix. « Israël ne devrait pas se voir offrir la moindre excuse pour poursuivre la construction d'implantations », a rétorqué hier Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président Abbas. « Nous considérons que toutes les activités de colonisation sont illégales », a-t-il ajouté, en les qualifiant de « principal obstacle sur le chemin de la paix ». Il a répété que les Palestiniens ne retourneraient à la table des négociations qu'en échange d'un arrêt de la colonisation en Cisjordanie. Même son de cloche du côté de la Ligue arabe, dont le secrétaire général, Amr Moussa, a écarté hier toute reprise des négociations de paix tant qu'il n'y aurait pas de gel de la colonisation israélienne. « S'il n'y a pas de gel des colonisations (...), quel est le but de (nouvelles) négociations ? Ce n'est pas sérieux », a-t-il affirmé en marge d'une conférence sur la gouvernance mondiale organisée à Marrakech (Maroc) par l'Institut français des relations internationales.
Du côté des dirigeants israéliens, le ton était hier à la satisfaction, sinon à la jubilation. « J'espère beaucoup que les Palestiniens vont comprendre qu'ils doivent s'engager dans le processus de paix, car c'est dans leur intérêt comme dans le nôtre », a plaidé M. Netanyahu au début du conseil des ministres hebdomadaire. Pour le Premier ministre de droite, qui bénéficie d'un soutien populaire sur cette question, la revendication des Palestiniens d'un gel total des colonies représente un « prétexte et un obstacle » au retour à la table des négociations.
Enfin, poursuivant sa tournée diplomatique, Mme Clinton s'est rendue hier à Marrakech, où elle doit poursuivre ses efforts en vue de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. La chef de la diplomatie américaine rencontrera ses homologues arabes aujourd'hui et demain à la 6e édition du Forum pour l'avenir, une manifestation organisée conjointement par le Maroc et l'Italie. La situation au Proche-Orient et le dialogue Occident-Islam seront les deux principaux thèmes abordés lors d'un dîner-débat ce soir au Forum pour l'avenir. Le Forum pour l'avenir est une initiative commune des États membres du G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) et d'une vingtaine de pays de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, ainsi que de la Commission européenne et de la Ligue arabe.
L'Autorité palestinienne a opposé hier une fin de non-recevoir aux pressions américaines et israéliennes en faveur d'une reprise des négociations, exprimant ses inquiétudes sur l'avenir du processus de paix au Proche-Orient. Selon le négociateur palestinien Saëb Erakat, le processus de paix est « à un tournant...

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