Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Nucléaire

Téhéran continue de jouer au chat et à la souris avec la communauté internationale

« À terme, l'Iran pourrait (...) exercer une influence positive en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Liban, dans les territoires palestiniens », affirme el-Baradei
L'Iran répondra la semaine prochaine au projet de transfert d'uranium faiblement enrichi présenté par l'Agence internationale de l'énergie atomique, laquelle croit savoir que Téhéran envisage favorablement ce plan. « Nous donnerons notre réponse à (Mohammad) el-Baradeï (directeur général de l'AIEA) la semaine prochaine », a déclaré Ali Ashghar Soltanieh, représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, à la télévision iranienne.
L'AIEA a proposé cette semaine que l'Iran expédie la majeure partie de son stock d'uranium faiblement enrichi en Russie, où il serait enrichi à un niveau supérieur, puis en France, où il serait converti en combustible pour un réacteur de Téhéran servant à fabriquer des isotopes à usage médical. Washington, Moscou et Paris ont adhéré à cette idée.
Petite lueur d'espoir, selon l'AIEA, l'Iran a indiqué à Mohammad el-Baradei « étudier la proposition dans le détail et dans un esprit favorable, mais qu'il lui fallait encore du temps jusqu'au milieu de la semaine prochaine pour apporter sa réponse ». L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Ashgar Soltanieh, cité par la télévision d'État iranienne de langue anglaise Press TV, a déclaré: « L'Iran examine en détail les différents aspects de l'accord proposé sur la livraison provisoire de combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran. » « Après une évaluation finale, je transmettrai le résultat à M. el-Baradei lorsque je retournerai à Vienne la semaine prochaine », a-t-il ajouté.
Dans une interview publiée hier par le site Internet de l'hebdomadaire français L'Express M. el-Baradei a souligné « si nous obtenons cet accord, tout deviendra possible. À terme, l'Iran pourrait (...) exercer une influence positive en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Liban, dans les territoires palestiniens ».
Quelques heures plus tôt, hier, l'Iran avait toutefois paru rejeter implicitement l'offre de la communauté internationale. « L'Iran aimerait acheter du combustible pour son réacteur de recherche de Téhéran dans le cadre d'une proposition claire », avait déclaré un négociateur chargé du dossier, cité par la télévision. « Nous attendons une réponse constructive et susceptible d'établir la confiance », a-t-il ajouté.
De leur côté, les États-Unis ont fait savoir que les dernières déclarations venues de Téhéran ne constituaient pas à leurs yeux une réponse officielle aux propositions de l'AIEA. Le président Barack Obama « attend comme tout le monde de connaître la position définitive d'el-Baradeï », a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche, Bill Burton.
De sources diplomatiques occidentales, on précise que le projet el-Baradeï engage l'Iran à transférer d'ici à la fin de l'année 1 200 de ses 1 500 kg d'uranium faiblement enrichi. Le compromis mis au point à Vienne à l'issue de laborieuses tractations permettrait, s'il était mis en œuvre, de tester dans un premier temps la volonté des Iraniens de n'utiliser l'uranium enrichi qu'à des fins civiles. Ensuite, en cas de succès de la méthode, viendrait le temps de négociations plus larges, comme le veulent les Occidentaux, sur des garanties iraniennes d'un renoncement à tout programme nucléaire militaire en échange d'une vaste coopération commerciale et technologique. Aux termes de l'accord de Vienne, la quantité d'uranium faiblement enrichi (LEU) dont disposerait l'Iran serait inférieure au seuil permettant de produire suffisamment d'isotope fissile pour la fabrication d'une bombe atomique.
Dès la fin des négociations de Vienne, la délégation iranienne avait laissé entendre que Téhéran demanderait probablement des amendements au projet el-Baradeï. Un diplomate d'un pays en voie de développement ayant des liens étroits avec Téhéran a déclaré à Reuters: « Je crois que les Iraniens préféreraient étaler les transferts de LEU à l'étranger plutôt que de l'envoyer en une seule fois. Ils ne souhaitent pas perdre ce qui constitue leur principal atout dans les négociations, alors que se profilent des pourparlers élargis aux questions stratégiques. »
En outre, les dirigeants iraniens ne souhaitent pas fournir une réponse rapide et claire pour ne pas prêter le flanc aux critiques de l'aile dure des religieux, qui refusent tout compromis avec l'Occident sur la souveraineté nucléaire.
L'Iran répondra la semaine prochaine au projet de transfert d'uranium faiblement enrichi présenté par l'Agence internationale de l'énergie atomique, laquelle croit savoir que Téhéran envisage favorablement ce plan. « Nous donnerons notre réponse à (Mohammad) el-Baradeï (directeur général de l'AIEA) la semaine...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut