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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Les talibans pakistanais opposent une vive résistance

Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le Waziristan du Sud et le nombre de déplacés pourrait atteindre les 200 000 âmes.
Les talibans continuaient d'offrir hier une âpre résistance à l'armée pakistanaise qui a intensifié son offensive lancée la veille dans le district tribal du Waziristan du Sud, où plus de 100 000 personnes ont été déplacées. L'armée a revendiqué la mort de 60 rebelles islamistes au deuxième jour de son offensive terrestre et aérienne qui mobilise quelque 20 000 hommes dans ce district extrêmement accidenté du nord-ouest du Pakistan. « Au cours des dernières 24 heures, on a fait état de 60 terroristes tués dans l'opération Rah-e-Nijat. Les pertes des forces de sécurité sont de 5 morts et 11 blessés », indique un communiqué militaire.
Équipés de roquettes et d'armes lourdes, les combattants islamistes ont opposé une vive résistance dans la zone de Sharwangi, la première en territoire des tribus Mehsud, qui composent le gros de l'encadrement et des combattants du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP). L'aviation est entrée en action en menant des raids sur les localités de Ladha et Makeen, dans le nord du district où cinq repaires de talibans ont été détruits, a indiqué à l'AFP un officier, sous le couvert de l'anonymat. L'armée est cependant parvenue à s'emparer du village de Spinkai Raghzai et à mettre en place un check-point près de Kotkai, la ville dont est originaire le chef des talibans pakistanais Hakimullah Mehsud, a affirmé un autre responsable militaire.
Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le Waziristan du Sud, selon l'armée pakistanaise et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). « Environ 100 000 personnes ont été déplacées, elles s'installent dans les districts voisins de Tank et Dera Ismaïl Khan », a déclaré à l'AFP le colonel Waseem Shahid. Les autorités avertissent que le nombre de déplacés pourrait atteindre 200 000 personnes.
Qualifiées par le président américain Barack Obama « d'endroit le plus dangereux du monde pour les Américains », les zones tribales du nord-ouest du Pakistan sont devenues progressivement, depuis la chute, fin 2001 des talibans en Afghanistan, le sanctuaire d'el-Qaëda et une base arrière des talibans afghans, soutenus par les talibans pakistanais dont c'est le fief. Le gouvernement avait annoncé dès juin une offensive majeure dans ce district tribal fief des tribus Mehsud. Le TTP dispose de 20 000 à 25 000 combattants dans les zones tribales, dont 10 000 à 12 000 au Waziristan du Sud, épaulés par des combattants étrangers arabes ou venus d'Asie centrale, estiment les experts. Des responsables militaires ont évoqué une durée de six à huit semaines pour cette offensive, l'objectif étant de terminer avant l'arrivée des premières neiges.
Washington considère qu'el-Qaëda a reconstitué ses forces dans les zones tribales pakistanaises frontalières avec l'Afghanistan. Les drones américains basés en Afghanistan tirent fréquemment des missiles visant el-Qaëda et les talibans dans le nord-ouest du Pakistan et le chef fondateur du TTP, Baïtullah Mehsud, a été tué par l'un d'eux le 5 août au Waziristan du Sud. Pour le venger, le TTP a multiplié les attaques et attentats-suicide, qui ont fait 178 morts ces 12 derniers jours, jusqu'au cœur du pouvoir près d'Islamabad.
Selon des experts, l'offensive au Waziristan pourrait se solder par un désastre pour des troupes entraînées à la guerre conventionnelle et non à la contre-insurrection, dans une région où il est extrêmement difficile d'acheminer chars et pièces d'artillerie lourde. Les nombreuses opérations militaires lancées par le passé n'ont engrangé que des succès limités et l'armée a déjà perdu 2 000 hommes depuis 2002.

Les talibans continuaient d'offrir hier une âpre résistance à l'armée pakistanaise qui a intensifié son offensive lancée la veille dans le district tribal du Waziristan du Sud, où plus de 100 000 personnes ont été déplacées. L'armée a revendiqué la mort de 60 rebelles islamistes au deuxième jour...

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