L'accord sur l'achat des S-400 pourrait s'inscrire dans le cadre d'un contrat plus large entre l'Arabie et la Russie. L'agence russe Interfax avait rapporté le 29 août que Riyad pourrait acheter pour deux milliards de dollars de matériel militaire, dont 150 hélicoptères, plus de 150 chars T-90S, environ 250 véhicules blindés et « plusieurs dizaines » de systèmes antiaériens. Les contrats sur la vente de chars et d'hélicoptères « devraient être signés cette année », a précisé l'agence.
L'Arabie saoudite a longtemps acheté la plupart de ses armes aux États-Unis, mais elle négocie depuis quelques années avec la Russie, pays à la recherche de nouveaux marchés pour ses exportations d'armement. En cas d'acquisition du S-400 et probablement de nouveaux avions de chasse américains F-15, les Saoudiens auront ainsi renforcé leurs capacités défensives vis-à-vis de l'Iran, selon M. Karasik. Selon des informations non confirmées début septembre, Riyad était sur le point de finaliser un contrat pour l'achat de 72 F-15 Strike Eagles avec leurs armements et systèmes de radar de pointe. Les Saoudiens disposent déjà d'équipements antiaériens français et américains, dont des batteries Patriot. Mais le S-400 aurait une plus grande portée que le Patriot.
Par le contrat, Riyad entend ainsi persuader Moscou d'amener Téhéran à renoncer à ses ambitions nucléaires militaires. « Je pense que les Saoudiens voient cela comme un moyen d'amener les Russes à servir de canal de contact avec l'Iran », selon M. Karasik. Riyad cherche aussi à exprimer son mécontentement pour les problèmes qu'il rencontre avec ses fournisseurs traditionnels, dont la bureaucratie américaine et le processus politique d'approbation des contrats d'armements.
Analystes et diplomates disent ignorer ce auquel serviraient les hélicoptères, chars, transports de troupes et autres équipements militaires. Pour certains, ces acquisitions seraient liées aux rivalités administratives entre la puissante garde nationale, contrôlée directement par le roi Abdallah, et le ministère de la Défense et le ministère de l'Intérieur.
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