La perspective d'une saisine de la CPI divise profondément le Conseil des droits de l'homme, composé de 47 États membres. La recommandation en ce sens de M. Goldstone a été reprise à son compte par le Mouvement des non-alignés, le groupe africain, l'Organisation de la conférence islamique et le groupe arabe. Cette position a par contre été combattue par le secrétaire d'État adjoint américain pour les Droits de l'homme, Michael Posner, qui a refusé de « mettre sur le même plan moral Israël, un État démocratique qui a le droit de se défendre, et le Hamas qui a répondu au retrait d'Israël de Gaza en terrorisant les civils dans le sud d'Israël ». « Nous demandons aux membres du Conseil (des droits de l'homme) de s'engager avec nous pour arriver à une résolution par consensus qui encourage Israël à enquêter et à traiter ces allégations (...) et qui appelle les Palestiniens à lancer des enquêtes crédibles », a déclaré le représentant américain.
M. Goldstone a évoqué le précédent du président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup depuis mars d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour (ouest du Soudan). Il a « fortement critiqué la timidité des efforts d'Israël pour enquêter (...) et l'échec total des autorités de Gaza pour enquêter sur les groupes armés ».
Par ailleurs, des militants propalestiniens ont annoncé, hier également, avoir déposé une requête devant un tribunal britannique pour l'arrestation du ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, protestant contre sa visite en Grande-Bretagne. Les militants du groupe Campagne de solidarité pour la Palestine (Palestine Solidarity Campaign) prévoyaient de manifester devant l'hôtel du ministre hier soir pour protester contre la participation de M. Barak, qu'ils accusent de crimes de guerre, au congrès du Parti travailliste à Brighton (sud de l'Angleterre). Et un groupe d'avocats a déposé une requête devant le tribunal de Westminster à Londres pour qu'un mandat d'arrêt soit émis, arguant que M. Barak était ministre de la Défense pendant l'offensive israélienne à Gaza. « Nous avons déposé une requête ce matin et attendons une audience », a expliqué l'avocat Tayab Ali. « Ça doit être aujourd'hui, sinon nous courons le risque qu'Ehud Barak quitte le pays », a-t-il ajouté.
commentaires (0)
Commenter