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Lifestyle - Reportage

La relation franco-allemande revisitée à Strasbourg à travers l’architecture

Quelque 400 œuvres et objets, pour certains jamais exposés, jalonnent « Interférences », un parcours érudit à travers les deux siècles écoulés.

Une exposition qui cartographie l’apport franco-allemand à l’urbanisme. Frédérick Florin/AFP

Les tourments de l’histoire n’ont pas empêché les idées et les hommes de circuler sans cesse entre la France et l’Allemagne. C’est ce que montre une exposition foisonnante à Strasbourg, sous le prisme inédit de l’architecture.
Plans, dessins d’architectes, maquettes d’édifices et de villes, photos, textes : quelque 400 œuvres et objets, pour certains jamais exposés, jalonnent « Interférences », un parcours érudit à travers les deux siècles écoulés (1800-2000). Présentée au Musée d’art moderne et contemporain de la capitale alsacienne (jusqu’au 21 juillet), cette coproduction franco-allemande le sera ensuite à partir d’octobre au Deutsches Architekturmuseum de Francfort.
On y croise des grands noms de l’architecture. Côté allemand, Karl-Friedrich Schinkel, ou encore Rudolf Schwarz. Côté français, Viollet-le-Duc, inspirateur du mouvement de l’Art nouveau, ou le contemporain Jean Nouvel. « L’exposition commence à une période où la notion d’architecture nationale n’existait pas et se termine dans une période où elle n’a plus aucun sens », résume Hartmut Franck, historien de l’architecture et l’un des commissaires de l’exposition. Au fil des années, c’est tantôt la France qui incarne la modernité pour son voisin allemand, tantôt l’inverse. Dans les décennies qui suivent la Révolution française, « Interférences » montre ainsi, textes et dessins à l’appui, comment des architectes allemands cherchent l’inspiration à Paris. Plus tard, « l’influence des travaux du baron Haussmann à Paris est très présente dans les plans d’extension de Berlin » dans les années 1860, souligne M. Frank, avant d’expliquer comment, à la fin du siècle, ce sera au tour de l’urbanisme allemand d’influencer les Français.
L’annexion de l’Alsace-Moselle en 1871 va donner à l’Empire allemand l’occasion d’imprimer sa marque dans les territoires conquis. Strasbourg, très présente dans l’exposition, en est l’incarnation la plus marquante. Les visiteurs pourront d’ailleurs prolonger l’exposition par les parcours guidés proposés par la ville de Strasbourg dans la « Neustadt », ce quartier érigé à partir de 1880 par les Allemands autour du centre historique. Ils y bâtirent plus de 10 000 édifices, triplant la surface de la ville et offrant un terrain d’expérimentations pour nombre d’architectes. La municipalité strasbourgeoise compte obtenir l’inscription de ce quartier sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco d’ici à 2016. « En 1940, quand Hitler visite Paris, les gens qui l’accompagnent disent qu’il connaît mieux Paris que le guide », raconte encore Jean-Louis Cohen, historien de l’architecture et lui-aussi commissaire de l’exposition.
Dans l’histoire plus récente, les « interférences » n’ont pas faibli entre les deux pays. Depuis la réunification allemande, l’exposition met en lumière la « porosité sans précédent » entre les milieux professionnels de l’architecture et de l’urbanisme franco-allemand. L’art a aussi sa place au fil de ce cheminement chronologique qui propose notamment d’admirer une peinture de Victor Hugo ou une autre de Fernand Léger (Les Constructeurs, 1950).
« Interférences » bénéficie du label de l’Année franco-allemande, à l’occasion du cinquantenaire du traité de l’Élysée. L’exposition est accompagnée d’un livre-catalogue réunissant une vingtaine d’auteurs et quelque 500 illustrations.

(Source : AFP)
Les tourments de l’histoire n’ont pas empêché les idées et les hommes de circuler sans cesse entre la France et l’Allemagne. C’est ce que montre une exposition foisonnante à Strasbourg, sous le prisme inédit de l’architecture.Plans, dessins d’architectes, maquettes d’édifices et de villes, photos, textes : quelque 400 œuvres et objets, pour certains jamais exposés,...

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