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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Mode en folie... et anglicisme

Sacs Élie Saab. Photo Imaxtree

À chaque « fashion week » son événement. La question pour cette saison printemps-été 2013 était : qui est la nouvelle femme Saint Laurent ? Pour ceux qui n’ont pas suivi l’actualité « modesque » voici l’explication : tout juste arrivé en mars 2012, Hedi Slimane, le nouveau directeur artistique de la griffe de luxe Yves Saint Laurent, décide de délocaliser ses studios de création... à Los Angeles ! Le microcosme de la mode est en émoi. La capitale de la mode aurait-elle perdue son aura? Un changement n’arrivant jamais seul, désormais la griffe s’appelle : Saint Laurent Paris. Les grands noms de la mode tels Vivienne Westwood et Azzedine Alaïa étaient parmi les 500 invités impatients de découvrir ce que le créateur de 44 ans leur avait réservé pour la saison printemps-été 2013. Nous revoilà à la question du début : qui est la nouvelle femme Saint Laurent? Les rédactrices de mode sont unanimes, le couturier a puisé dans les pièces iconiques du vestiaire YSL : smokings, sahariennes, gros nœuds de mousseline... À sa manière plus rock, Hedi Slimane a repris les codes de la maison sans les copier. Comme ailleurs, dans l’industrie de la mode « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Des incontournables grandes maisons de couture, Hermès, Dior, Lanvin, Valentino, on ne retiendra malheureusement que les invités du premier rang. Les marques l’ont bien compris, ce n’est plus tant le produit qui compte, mais la personne qui porte le produit. Alors les rédactrices de mode et autres acheteurs se serrent, peut être à contrecœur, pour faire de la place « front-row » aux « it-girls » et autres bloggeurs. Ce sont eux les nouveaux prescripteurs d’opinions qui twittent sans cesse pour faire vivre à leurs « followers » l’effervescence du show.
Les défilés durent en moyenne 10 minutes, ils ne sont que la partie visible de l’iceberg et pourtant certains paieraient pour assister à un défilé comme le très convoité et fermé Miu Miu. Une carte d’invitation ça se choie, et on le considère comme un sésame car Paris est la plus importante des « fashion weeks » avec quatre-vingt-seize défilés et les griffes les plus importantes sont là.
Paris c’est aussi Coco Chanel, qui était plus que jamais présente au défilé de la maison avec l’abondance des perles, mais la patte de Karl est plus que visible : les perles parsèment les vestes et jupes corolles, les sweats couture, et même une robe en jean aux poches plaquées. Il a cette capacité et cette imagination de redessiner les codes Chanel dans le décor, le vêtement, l’accessoire et l’attitude. Tout le monde n’est pas Karl Lagerfeld. Il a été le premier à faire des photos avec son Ipad, sauf qu’aujourd’hui cet objet high-tech est devenu l’accessoire essentiel à posséder lors d’un défilé. Problème : à l’instant où la première silhouette apparaît, un mur d’Ipad se lève et masque le « catwalk ». Résultat : ceux qui ne suivent pas la tendance souffrent de torticolis aigu à force d’essayer d’y voir quelque chose.
L’accessoire, le vrai cette fois, n’est plus accessoire. La ponctuation de l’allure se fait grâce à lui. Élie Saab l’intègre sans détour à sa collection prêt-à-porter avec des sacs bien rigides. Il nous confie, d’ailleurs, qu’il a créé ses silhouettes pour une femme dynamique qui n’a pas besoin de rentrer chez elle avant de sortir le soir. Côté backstage, les plus grandes rédactrices de mode étaient là pour féliciter Rabih Kayrouz. Elles ont même pris le temps de poser avec lui avant de filer in extremis au défilé Hermès. Il faut savoir que les défilés s’enchaînent et la Fédération française de la couture met à la disposition des journalistes accrédités un bus pour être sûrs qu’ils ne rateront pas le défilé suivant.
L’intérêt de cette semaine est aussi la rencontre avec de nouveaux talents.Ils ne font pas encore de défilés mais des présentations, en général dans un hôtel ou un show-room. L’occasion d’aller à la rencontre de Rani Zakhem, un créateur singulier. Il pense avant tout aux femmes, 99 % des femmes, celles qui ne font pas un 34, celles qui ont des formes et qui ont aussi droit à la mode. À l’inverse, à la sortie du défilé Léonard, une dame d’un certain âge se dit « choquée » par la maigreur des mannequins qui ne « mettent pas en valeur les incroyables silhouettes de cette grande maison ».
Quant à une l’anomalie de cette folle semaine elle est dans tous ces anglicismes qu’on emploie, à commencer par « fashion week ». « J’ai couru tout Paris avec mes STILLETOS, ma HAIR-STYLIST m’a fait des tresses SO Valentino pour le défilé Guy Laroche, la présentation Zuhair Murad était AMAZING au Crillon. Honey, je suis tombée nez à nez sur Alain Delo(i)n au backstage Élie Saab. »
Au Liban, c’est normal, à Paris, c’est nouveau...
À chaque « fashion week » son événement. La question pour cette saison printemps-été 2013 était : qui est la nouvelle femme Saint Laurent ? Pour ceux qui n’ont pas suivi l’actualité « modesque » voici l’explication : tout juste arrivé en mars 2012, Hedi Slimane, le nouveau directeur artistique de la griffe de luxe Yves Saint Laurent, décide de délocaliser ses studios de...

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my tailor is rich

Talaat Dominique

04 h 22, le 10 octobre 2012

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  • my tailor is rich

    Talaat Dominique

    04 h 22, le 10 octobre 2012

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