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Lifestyle - France

La corrida restera une « exception culturelle » préservée

Le Conseil constitutionnel autorise dans certaines villes du Sud la tauromachie, source importante de revenus touristiques.

La tauromachie sera uniquement tenue dans des régions où elle représente une « tradition locale ininterrompue ». Jon Nazca/Reuters

N’en déplaise aux défenseurs des animaux, la corrida continuera de faire vibrer les aficionados dans les arènes françaises. Ainsi en a décidé hier le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction du pays, en rejetant un recours d’associations qui militent contre la tauromachie. Le Conseil constitutionnel français avait été saisi par plusieurs associations anticorrida qui réclamaient que cette pratique soit interdite sur l’ensemble du territoire, au nom du principe d’égalité.
Actuellement, la corrida est autorisée en France uniquement dans les régions, essentiellement du sud de la France, qui peuvent faire la preuve d’une « tradition locale ininterrompue » mais peut être sanctionnée ailleurs pour cruauté envers les animaux.
Selon le Conseil, il n’est pas anticonstitutionnel de prévoir des « différences de traitement » entre les régions à tradition tauromachique et les autres. Le Comité radicalement anticorrida (CRAC) a aussitôt dénoncé une décision « politique » du Conseil constitutionnel, accusant le gouvernement français d’avoir « défendu la corrida ». Il a notamment mis en cause le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, d’origine espagnole, qui avait récemment déclaré son « amour » de la tauromachie, « une culture qu’il faut préserver ». À l’inverse, les anticorrida avaient reçu le soutien de plusieurs personnalités françaises, au premier rang desquelles l’ancienne actrice Brigitte Bardot, militante de la cause animale, épaulée par deux autres monstres sacrés du cinéma français, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Le CRAC, qui compte 4 000 adhérents, avait annoncé qu’en cas de « défaite », il entendait épuiser tous les recours internes et saisir, si nécessaire, la Cour européenne des droits de l’homme. Il compte aussi sur les réseaux sociaux et la pression de l’opinion publique pour porter le combat au sein de l’Assemblée nationale par le dépôt d’une nouvelle proposition de loi pour l’abolition de la corrida.
Les Français semblent toutefois partagés sur le sujet. Selon un sondage IFOP paru jeudi, 48 % d’entre eux sont favorables à l’interdiction de la corrida contre 42 % qui souhaitent qu’elle continue d’être autorisée. Dans les régions de tradition taurine, une majorité (50 %) se prononce en faveur du maintien des corridas, une pratique à fort retentissement économique. Dans des villes comme Arles et Nîmes, dans le Sud, la tauromachie est une source de revenus touristiques importante, les corridas constituant le principal centre d’intérêt des Ferias, grandes fêtes populaires.
Hier, Luc Jalabert, le directeur des arènes d’Arles, a salué la « sagesse » du Conseil constitutionnel. « Cette décision est une excellente nouvelle. Le Conseil constitutionnel garantit les libertés culturelles et valide l’exception culturelle », a renchéri André Viard, président de l’Observatoire national des cultures taurines (ONCT). En Espagne, où le mouvement anticorrida a pris de l’ampleur ces dernières années, la Catalogne a interdit début 2012 la tenue de corridas. Au Portugal, autre pays du sud de l’Europe à forte tradition taurine, la mise à mort du taureau est interdite dans les arènes depuis le XVIIIe siècle.

(Source : AFP)
N’en déplaise aux défenseurs des animaux, la corrida continuera de faire vibrer les aficionados dans les arènes françaises. Ainsi en a décidé hier le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction du pays, en rejetant un recours d’associations qui militent contre la tauromachie. Le Conseil constitutionnel français avait été saisi par plusieurs associations anticorrida qui...

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