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Lifestyle - Objets et Histoire

De Kheops à Napoléon, que d’ail, que d’ail...

Condiment bon marché et facile à trouver, l’ail (Allium sativum) est apparu en Asie centrale, dans les plaines de l’est de la mer Caspienne, il y a plus de 5 000 ans. Il s’est implanté très rapidement dans toute l’Asie et l’Europe par le biais des tribus nomades, des explorateurs et des colporteurs. Toutes les grandes civilisations en ont fait, à un moment ou à un autre, l’apologie. Un papyrus égyptien, daté de 1 550 avant J.-C., mentionne l’ail et cite ses nombreuses qualités médicinales et ses diverses applications thérapeutiques, notamment dans l’hypertension artérielle, contre les tumeurs et les parasites.
Les esclaves participant à la construction des pyramides d’Égypte avaient droit à une ration d’ail quotidienne, pour leur donner des forces et leur permettre de se protéger des maladies. La renommée de l’ail était telle que Kheops, pharaon d’Égypte de la IV° dynastie, fit graver une gousse d’ail au sommet d’une des pyramides de Gizeh.
Chez les Grecs et les Romains, l’ail était reconnu comme ayant des vertus toniques, cardio-vasculaires et anti-infectieuses. Il était ainsi très utilisé par les soldats et les athlètes pour son pouvoir fortifiant qui leur permettait d’améliorer leurs performances sportives. Homère, poète grec du VIIIe siècle avant J.-C., l’évoque dans son célèbre poème L’Odyssée : l’ail permet au héros, Ulysse, de ne pas être transformé par Circé en porc et les sauve, ses compagnons et lui-même. Au Moyen Âge, il était un des rares moyens de se prémunir des épidémies de peste, lèpre, choléra ou typhus, et était également utilisé comme vermifuge contre les oxyures. Il était considéré comme un excellent aphrodisiaque, surtout chez les hommes. Henri IV en consommait tous les jours ! Louis Pasteur démontre en 1858 que l’ail, grâce à l’allicine, peut détruire certaines bactéries et le référence comme un antibiotique naturel puissant. En 1916, le gouvernement anglais demande à la population de donner de l’ail pour l’armée britannique afin de lutter contre la septicémie et la gangrène dans les hôpitaux. Durant la Seconde Guerre mondiale, les médecins russes utilisèrent l’ail quand la pénicilline n’était plus disponible. Au cours du XXe siècle, la médecine moderne met en évidence son rôle protecteur sur le système cardio-vasculaire, et des comprimés à base d’ail permettent de profiter actuellement de ses bienfaits sans ses inconvénients, notamment la mauvaise haleine (halitose) et l’indigestion, et on croit que l’insuccès, en 1813, de la campagne de Napoléon Ier, qui eut toujours pour l’ail une grande répugnance, car il lui causait des douleurs d’estomac, est dû, en partie, à un ragoût assaisonné d’ail qu’il mangea fort mal ! Cela semble paradoxal, mais les faits sont relatés par Daru, aide de camp de l’empereur. C’était au lendemain de la bataille de Dresde (26, 27 août 1813), où Napoléon avait porté à la coalition de l’Europe un coup si terrible. Séparés de leurs alliés, poursuivis par Vandamme, les Autrichiens fuyaient en désordre vers la Bohême. Pour achever sa victoire, Napoléon résolut de soutenir Vandamme et d’écraser totalement l’armée de Bohême. Au milieu de sa marche, il se sent pris de douleurs d’estomac tellement violentes qu’il lui est impossible d’aller plus loin et qu’il se fait ramener en arrière. Il se croit alors empoisonné, et, s’abandonnant à son destin, il reste quelque temps dans l’inertie la plus complète. Mais bientôt, on découvre l’explication de ce mal étrange : ce n’était qu’une indigestion causée par un ragoût dans lequel on avait mis de l’ail.
Cependant, Vandamme, se croyant soutenu, s’était engagé imprudemment dans les défilés de la Bohême et se laissait surprendre à Kulm (30 août). De ce fait, la victoire de Dresde restait sans résultat. « Et voilà, disait Napoléon à Daru en lui racontant cette histoire, à quoi tiennent les plus grands événements ! Ceci sera peut-être irréparable. »
Napoléon ne croyait pas si bien dire. Il est, en effet, certain que si Napoléon avait continué sa marche derrière Vandamme, c’en était fait de l’armée de Bohême. D’autre part, la coalition privée de l’appui des Autrichiens était irrémédiablement condamnée à la défaite, et peut-être un nouvel Austerlitz aurait-il couronné la campagne. Par conséquent, pas de campagne de France, pas d’abdication, pas de Waterloo, pas de Sainte-Hélène. Et voilà comment un méchant ragoût assaisonné d’ail fut une des causes de la chute de Napoléon Ier. Petites causes, grands effets ! Ail ! ! !

 

Sources principales : passeportsante.fr ; naturosante.fr ; francepittoresque.com ; gralon.net

Condiment bon marché et facile à trouver, l’ail (Allium sativum) est apparu en Asie centrale, dans les plaines de l’est de la mer Caspienne, il y a plus de 5 000 ans. Il s’est implanté très rapidement dans toute l’Asie et l’Europe par le biais des tribus nomades, des explorateurs et des colporteurs. Toutes les grandes civilisations en ont fait, à un moment ou à un autre,...

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