Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Rencontre

Charles-Henri de Lobkowicz, un prince contemporain

Il porte sur le passé un regard d'avenir, avec une notion aiguë du présent, voire de l'instant. « Aujourd'hui raconte l'histoire », dit-il. Le prince Charles-Henri de Lobkowicz possède l'élégance naturelle d'un prince du passé et l'humour très british d'un prince actuel.

Charles-Henri de Lobkowicz devant une œuvre de Marc Quinn. Photo Michel Sayegh

Son regard bleu-vert de connaisseur détaille une des sublimes pièces de Marc Quinn, la caresse pour la centième fois avec la même précaution et le même amour. Puis il sourit, heureux...
Dans cet espace, que le trio qu'il forme avec Francesca Amfitheatrof et Emmanuele Bonomi a transformé en galerie exclusivement créée pour l'exposition*, ce féru d'art navigue comme un poisson dans l'eau. Les toiles, explosant de couleurs et de gaieté, semblent parfaitement bien s'assortir avec le personnage, très éclatant, et exprimer l'humeur du prince Charles-Henri de Lobkowicz.
On ne sait trop, en l'attendant, s'il faut l'appeler Votre Altesse Sérénissime, Votre Altesse, Altesse... Pour toute indication, il dira, souverain : « J'ai un prénom, vous savez ! »
Difficile toutefois d'aborder avec tant de légèreté un descendant de rois de France, petit-fils du prince François Xavier de Bourbon-Parme et de Madeleine de Bourbon-Busset, petit-neveu de l'impératrice Zita d'Autriche et fils du prince Édouard de Lobkowicz et de Françoise de Bourbon-Parme... Mais lorsque d'emblée il lance, avec une délicieuse autodérision : « Nous possédons des portraits de famille assis devant un piano, ou debout solennellement les bras croisés. Vous m'imaginez, installé dans un fauteuil avec un labrador à mes pieds ? », le ton est donné. « Je préfèrerais avoir cette toile de Quinn », dit-il en s'avançant vers une œuvre impressionnante représentant la pupille d'un œil. « L'œil, c'est le miroir de l'âme. »


Un parcours qui baigne dans l'art
Très amusé par la vie nocturne et même par les soirées mondaines, mariages princiers et autres banquets auxquels il participe parfois, il avoue : « On a l'air coincé parce qu'on est bien habillé ! C'est assez sympathique, vous savez, on y rencontre les grands dirigeants de ce monde. Mais je n'ai pas trop le temps pour cela... »
Car son temps, précieux, Charles-Henri de Lobkowicz, qui réside à Londres, « le centre du monde artistique », l'a mis au service de l'art contemporain. « Ce n'est pas étonnant, j'ai grandi dans une famille qui collectionnait toujours des pièces d'art de son temps. D'où ma passion pour des artistes de ma génération. » Diplômé d'histoire de l'art, économie et sciences politiques de l'Université de Duke, en Caroline du Nord, le prince a suivi une éducation cosmopolite entre l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse et la France, avec de fréquentes visites au Liban, escale affective et donc naturelle. Ses parents, grands amis du pays du Cèdre, ont fondé l'Ordre de Malte Liban et y ont planté de nombreux témoignages d'amitié ainsi que 12 centres hospitaliers. « Après, poursuit-il, j'ai été banquier. Ce n'était pas une passion, mais ça marchait bien. Petit à petit, naturellement, mes clients me parlaient de leurs investissements, je leur parlais d'art. Ils me demandaient des avis sur de belles collections et de beaux investissements. Mes conseils leur ont été profitables. Ceci entraînant cela, j'ai quitté la banque et j'ai pu faire ce que j'aimais follement. Aujourd'hui, l'art contemporain représente des sommes et des placements aussi. Bien qu'il ne faut acheter qu'avec passion. »
Le mot-clé est une fois de plus lâché par ce gentleman passionné... à froid. Passion pour ses deux métiers qui ont fini par se retrouver, passion pour le talent, pour l'émotion que ce savoir-faire génère chez l'autre, pour cet échange privilégié entre une œuvre et une personne. Passion enfin pour le Liban et son peuple, « des gens ouverts au monde, qui ont la capacité de faire des rencontres, de nombreux voyages, qui sont à l'aise avec eux-mêmes et qui n'ont rien à prouver. « J'aime ce pays où rien n'est possible et tout se fait, souligne Charles-Henri de Lobkowicz, et que je résume en deux mots : courage et pardon. J'y ai décelé une demande de culture. Je veux y passer du temps, ramener du beau, de l'art et de la vie. » « Nous voulions, pour cette exposition qui s'est montée très rapidement, un artiste mondial et des œuvres spécifiques, parmi les meilleures, souligne-il en chœur avec sa complice Francesca Amfitheatrof. Ce n'est que le début d'un voyage, car nous reviendrons tous les six mois avec une nouvelle exposition qui sera, à chaque fois, extrêmement différente et inattendue. »
Différent et inattendu, il l'est aussi, ce prince très glamour, qui conclut, avec cette même légèreté : « Je n'aime pas la malhonnêteté, l'injustice, la méchanceté gratuite, les familles désunies, les choses qui heurtent. Tout ce qui est déshumanisant. »

Son regard bleu-vert de connaisseur détaille une des sublimes pièces de Marc Quinn, la caresse pour la centième fois avec la même précaution et le même amour. Puis il sourit, heureux...Dans cet espace, que le trio qu'il forme avec Francesca Amfitheatrof et Emmanuele Bonomi a transformé en galerie exclusivement créée pour l'exposition*,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut