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Georges Ibrahim Abdallah, la marque sanglante du terrorisme des années 80

Georges Ibrahim Abdallah, 61 ans, incarcéré depuis 28 ans en France pour complicité d'assassinat de deux diplomates, qui reste en prison après un appel de sa mise en liberté, a incarné en France le terrorisme proche-oriental du début des années 80.

Détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), le Libanais a obtenu mercredi sa libération conditionnelle mais il reste en prison en raison d'un appel du parquet sur cette décision.

Cet ancien instituteur libanais, chrétien et polyglotte, fils d'un sous-officier, est considéré comme le fondateur, en 1980, et le chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), mouvement marxiste pro-syrien.

Les FARL ont revendiqué 5 attentats, dont 4 mortels, en France, en 1981 et 1982.

"Je suis un combattant, je ne suis pas un criminel", déclarait devant ses juges cet ancien instituteur glacial et taciturne, à la tête d'une organisation quasi-familiale qui a opéré au Moyen-Orient à la fin des années 70, et en Europe à partir de 1981.

Abdallah milite dès l'âge de 15 ans, tout d'abord au Parti socialiste national syrien (PSNS), puis au Parti populaire syrien (PPS), partisans de la "Grande Syrie" incluant le Liban et la Palestine.

Blessé lors de l'invasion du Liban par Israël en 1978, il adhère, avec son mentor Wadih Haddad au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) de Georges Habache. Lorsqu'il fonde les FARL avec dix personnes -quatre de ses frères et cinq cousins- il a déjà des contacts avec Action directe, les Brigades rouges, la Rote Armee Fraktion (RAF) ou avec le Vénézuélien Carlos.

Attentats pour sa libération en 1985-1986

"L'itinéraire que j'ai suivi a été commandé par les atteintes aux droits de l'homme préparées contre la Palestine", dit-il à son procès à Lyon, en 1986.

Le 24 octobre 1984, Abdallah se présente de lui-même à la police lyonnaise, pour être protégé du Mossad, les services secrets israéliens, dont il se croit la cible. Il présente un passeport algérien alors qu'il a déjà été porteur de passeports maltais, marocain et sud-yéménite. La DST le démasque et un arsenal est découvert dans ses logements.

La "libération immédiate" d'Abdel Kader Saadi (son nom de guerre) sera l'une des revendications du CSPPA (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient), auteur des attentats de 1985-1986 (13 morts, 250 blessés) en France.

Le tribunal correctionnel de Lyon le condamne à 4 ans d'emprisonnement, le 10 juillet 1986, pour sa participation aux FARL.

La cour d'assises spéciale de Paris le condamne à la perpétuité le 28 février 1987 pour complicité d'assassinat. Elle l'a jugé complice de l'agression par balles du consul des Etats-Unis à Strasbourg Robert Homme, le 26 mars 1984, et des assassinats de deux diplomates, l'Américain Charles Ray le 18 janvier 1982 à Paris et l'Israélien Yacov Barsimentov, le 3 avril 1982 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Les FARL considéraient ce dernier comme le chef du Mossad en France.

Les FARL avaient, par ailleurs, revendiqué un attentat manqué en novembre 1981 à Paris, visant le diplomate américain Christian Chapman, et un attentat à la voiture piégée en août 1982 à Paris visant Roderick Grant, conseiller commercial de l'ambassade américaine, qui devait tuer deux démineurs.
Georges Ibrahim Abdallah, 61 ans, incarcéré depuis 28 ans en France pour complicité d'assassinat de deux diplomates, qui reste en prison après un appel de sa mise en liberté, a incarné en France le terrorisme proche-oriental du début des années 80.Détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), le Libanais a obtenu mercredi sa libération conditionnelle mais il reste en prison en...