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Tunisie : des manifestants brandissent des chaussures contre une ministre

Des dizaines de manifestants brandissant des chaussures se sont rassemblés vendredi à Tunis pour réclamer la démission de la ministre des Affaires de la Femme, Sihem Badi, alors que d'autres sont venus pour la soutenir, dénonçant "une campagne" qui vise à nuire son image.

 

"Badi dégage", "gouvernement de terrorisme, ministre du viol", "y en a marre des nouveaux Trabelsi" (famille de l'épouse de l'ex président Zine El Abidine Ben Ali), scandaient les manifestants brandissant des chaussures.

 

Ils faisaient notamment référence à une photo vivement critiquée par les médias, montrant Mme Badi tenant les chaussures de l'épouse de Ben Ali, prise fin décembre au premier jour de la mise en vente des biens de l'ex couple présidentiel déchu.

 

Mme Badi est très critiquée depuis des mois par une partie de la société civile lui reprochant ses bonnes relations avec Ennahda, le parti islamiste qui dirige le gouvernement tunisien et qui est régulièrement accusé de vouloir revenir sur les acquis de la femme en Tunisie.

"Cette femme ne représente pas la femme tunisienne, au contraire elle n'a fait que ternir son image", a lancé à l'AFP une juriste, Lilia Ben Kheder.

 

Selon cette dernière, Mme Badi "n'assume pas son rôle en tant que ministre des Affaires de la Femme et de la Famille,

et n'a rien fait pour garantir les droits de l'enfance depuis sa nomination" fin 2011.

 

En face de cette foule, des manifestants pro-gouvernement criaient leur soutien à la ministre. "Le peuple veut Badi de nouveau", "le peuple est musulman et ne cède pas", "la Tunisie est islamique et non laïque", scandaient-ils.

"Je soutiens Sihem Badi parce qu'elle est un exemple de la femme musulmane civilisée", a indiqué un étudiant, Seif Majeri, dénonçant "une campagne visant à nuire à son image et atteindre le gouvernement".

 

Les appels au départ de Mme Badi se sont multipliés notamment après le viol d'une fillette de trois ans dans un jardin d'enfant à la Marsa, dans la banlieue nord de Tunis. Le principal suspect s'est révélé être le gardien de cette garderie, qui a été arrêté.

 

Suite à ce viol et dans une première réaction à la presse, la ministre des Affaires de la Femme et de la Famille, qui est notamment en charge des crèches, a affirmé que c'était un membre de la famille de la petite fille qui était coupable.

Cinquante députés de l'Assemblée nationale constituante ont signé jeudi une motion de censure contre Mme Badi, selon l'agence officielle TAP.

Des dizaines de manifestants brandissant des chaussures se sont rassemblés vendredi à Tunis pour réclamer la démission de la ministre des Affaires de la Femme, Sihem Badi, alors que d'autres sont venus pour la soutenir, dénonçant "une campagne" qui vise à nuire son image.
 
"Badi dégage", "gouvernement de terrorisme, ministre du viol", "y en a marre des nouveaux Trabelsi" (famille de...