Egypte : Un opposant annonce qu'il va être jugé après une manifestation en 2012

Le militant égyptien pro-démocratie et opposant aux Frères musulmans, Alaa Abdel Fattah, va comparaître devant la justice sous l'accusation d'avoir participé à une attaque contre le quartier général de l'ancien candidat à la présidence égyptienne, Ahmed Shafiq, a-t-il annoncé jeudi à l'AFP.

M. Abdel Fattah, qui a été emprisonné sous le régime précédent du président Hosni Moubarak, a précisé qu'il avait reçu une lettre lui annonçant qu'il allait, ainsi que 12 autres personnes, être jugé.

Parmi les inculpés, figurent sa soeur et Mona Seif, une militante pour les droits civiques. Ils sont accusés d'avoir pris part à une attaque contre les bureaux de Ahmed Shafiq en mai dernier.

L'attaque contre les bureaux de Ahmed Shafiq est survenue après que l'ancien Premier ministre de Hosni Moubarak eut atteint le second tour de l'élection présidentielle finalement remportée par Mohamed Morsi.

"Il est clair qu'ils ont ciblé toutes sortes d'activistes", a poursuivi Abdel Fattah. La lettre précisait que la décision de sa comparution avait été prise le 3 mars, a-t-il ajouté.

L'activiste et bloggeur Abdel Fattah avait été "relâché temporairement" mardi après s'être rendu à la justice qui l'accusait d'"incitation à la violence" en lien avec les échauffourées de vendredi dernier entre manifestants et islamistes devant le siège des Frères musulmans.

D'autres opposants à Mohamed Morsi ont également été placés sous contrôle judiciaire.

Ahmed Shafik lui même a quitté le pays après sa défaite contre M. Morsi et doit être jugé par contumace pour corruption.

M. Abdel Fattah a été l'un des principaux opposants au président Moubarak et s'était joint au concert de ceux qui exigeaient son départ.

L'opposant avait également été emprisonné par les militaires qui avaient assuré la transition entre le départ de Hosni Moubarak et l'élection de M. Morsi en juin dernier. Il était accusé d'implication dans un incident qui avait vu en octobre 2011 des soldats réprimer une manifestation de chrétiens qui avait fait plus de 20 morts.

A la suite des violents incidents de vendredi dernier devant le siège des Frères musulmans, Mohamed Morsi, ancien dirigeant de ce mouvement islamiste, a menacé dimanche de prendre "les mesures nécessaires" contre ceux qui étaient impliqués.