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Yémen: violents heurts à Sanaa, déploiement de l'armée à Aden

Plus de 25 Yéménites ont été blessés dans de nouveaux affrontements jeudi à Sanaa entre des étudiants et des partisans du pouvoir, alors que l'armée se déployait en force à Aden, autre foyer de contestation, au lendemain de manifestations d'une rare violence.
Les manifestants, estimés à quelque 2.000 personnes, pour la plupart des étudiants, ont été attaqués dès leur sortie du campus par des partisans du Congrès populaire général (CPG), armés de gourdins et de pierres.
"Le peuple réclame la chute du régime", répétaient d'une seule voix les étudiants, certains ripostant à coups de pierres à leurs attaquants.
Quinze manifestants ont été blessés, ainsi que dix partisans du CPG, selon le correspondant de l'AFP. Les forces de sécurité ont tiré en l'air pour tenter de séparer les deux parties.
Selon des témoins, des partisans du CPG ont également tiré à balles réelles.
Un photographe de l'AFP a été blessé à la tête par une pierre alors qu'un vidéaste travaillant pour l'AFP a été frappé par des partisans du pouvoir.
Les heurts entre les jeunes et les partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978, se produisent quotidiennement depuis cinq jours.
Mercredi, au moins dix étudiants ont été blessés lors d'affrontements similaires, alors que les manifestants tentaient de marcher vers le palais présidentiel.
L'opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime, est restée à l'écart de la contestation. Elle n'a plus organisé de manifestation depuis une marche de dizaines de milliers de ses partisans le 3 février, après les promesses de réformes annoncées par le chef de l'Etat.
M. Saleh avait annoncé le 2 février le gel des amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat en 2013, et affirmé qu'il ne chercherait pas à ce que son fils lui succède.
A Aden, principale ville du sud du pays, l'armée s'est déployée en force jeudi, au lendemain de très violents affrontements dans les différents quartiers de la ville entre des manifestants et les forces de l'ordre, qui ont fait deux tués et vingt blessés, selon le correspondant de l'AFP.
Des centaines de personnes avaient défilé jusque tard dans la nuit dans les rues de l'ancienne capitale du Yémen du sud, réclamant la chute du régime.
Dans le quartier de Mansoura, des manifestants ont tenté de prendre d'assaut le poste de police et la prison centrale de la ville.
Dans le quartier de Khor Maksar, ils ont attaqué trois hôtels, brisant leur devanture ainsi que les vitres de commerces sur la rue principale, et coupé la circulation en mettant le feu à des pneus, selon le correspondant de l'AFP.
Des centaines de jeunes ont également défilé dans la nuit dans les quartiers de Crater et Khor Maksar, réclamant la chute du régime, a-t-on ajouté de même source.
Vingt manifestants au moins impliqués dans ces troubles ont été arrêtés jeudi, selon un responsable local, alors que le président Saleh ordonnait la formation d'une commission d'enquête.
A Taez (270 km au sud-ouest de Sanaa), des centaines de jeunes manifestants ont campé, pour la sixième journée consécutive, sur un carrefour de la ville, rebaptisé "Place de la liberté", à l'instar de celle qui fut l'épicentre du soulèvement contre le régime égyptien.
"Ali, dégage", "Après Moubarak, Ali", affirment les banderoles installées par les protestataires, qui ont appelé à une journée de manifestations vendredi, selon les habitants.
A Ebb (190 km au sud-ouest de Sanaa), des centaines ont également manifesté jeudi, appelant à la chute du régime, selon des témoins.
La chute des présidents tunisien Zine El Abidine Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak à moins d'un mois d'intervalle sous la pression de la rue ont encouragé les mouvements de contestation à travers le monde arabe.
Plus de 25 Yéménites ont été blessés dans de nouveaux affrontements jeudi à Sanaa entre des étudiants et des partisans du pouvoir, alors que l'armée se déployait en force à Aden, autre foyer de contestation, au lendemain de manifestations d'une rare violence.Les manifestants, estimés à quelque 2.000 personnes, pour la plupart des étudiants, ont été attaqués dès leur sortie du...