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Culture - Exposition

Les femmes à la puissance... multiple

La femme de Tarek Butayhi s’expose sous ses différentes facettes à la galerie Art on 56th* jusqu’au 23 février. Un mélange d’expressionnisme et d’abstrait qui éclate sur la toile en une myriade de couleurs.

Une toile grand format baptisée « Voyeurisme ».

La femme est au centre de la toile de Tarek Butayhi. Après avoir terminé ses études à la faculté de beaux-arts à Damas, le jeune artiste syrien n’aura de cesse d’explorer l’image féminine.
Cet idéal féminin n’est ni rabelaisien, ni botérien, ni même croqué selon l’imaginaire de David Hamilton, éthérées ou diaphanes. L’image n’est pas non plus onirique ni un quasi-mirage. Les femmes pour Butayhi sont réelles. Et bien contemporaines. Leurs jambes sont comme celles des femmes de François Truffaut. «Elles arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie.»

Conflit de couleurs
On la voit de dos, assise devant un café, marchant d’un pas sûr et déterminé ou même étendue, accroupie ou rêvassant. On croit l’apercevoir furtivement au bout de la rue. Elle est en mouvement. Dans toutes les positions quotidiennes, ces femmes sont sans identité aucune. On les suppose pourtant libanaises car l’artiste les a croquées alors qu’il est établi depuis quelque temps au Liban. Il les a guettées. Il les a pensées. Elles sont sans visage. Leurs traits sont précis, mais leur expression bien lisible. C’est là la magie des pinceaux et des brosses de Butayhi qui parvient par de simples hachures, des traits prompts et hardis à reproduire les rêves, les angoisses, les questionnements d’une femme, à représenter son regard alors qu’on ne perçoit même pas ses yeux sur la toile.
Selon Youssef Abdelbeki, un artiste syrien qui a suivi la trajectoire de Butayhi, ce dernier mène un combat continu avec la toile. Il y a comme une violence évidente qui se lit entre l’opposition de couleurs fortes et moins accentuées, entre le trait rectiligne bien distinct et la flaque floue qui s’en va s’étaler informe sur l’espace.
Le travail de Butayhi est une aventure qui commence et le mène vers des horizons qu’il ne connaît pas encore. Débridées et libres, ses œuvres portent une signature particulière. Cette figure féminine qu’il crée de ses propres mains ressemble à cette terre glaise qu’il pétrit en lui donnant des formes diverses. À les regarder de loin, le trait vous agresse, vous repousse mais en observant d’un peu plus près, on est vite séduit, intrigué par ces femmes anonymes qui portent en elles les milliers de fantasmes masculins. Elles semblent vous inviter à les suivre, à les comprendre tout en n’imposant rien car toutes ces silhouettes ont la démarche indépendante, l’allure libre. Alors le regard a bien envie de tenter l’aventure et de deviner ce qu’elles dissimulent dans la poignée de leur main ou dans ce clin d’œil qu’elles semblent vous jeter.

*Art on 56th (Gemmayzé). Tél. : 01/570331.
La femme est au centre de la toile de Tarek Butayhi. Après avoir terminé ses études à la faculté de beaux-arts à Damas, le jeune artiste syrien n’aura de cesse d’explorer l’image féminine.Cet idéal féminin n’est ni rabelaisien, ni botérien, ni même croqué selon l’imaginaire de David Hamilton, éthérées ou diaphanes. L’image n’est pas non plus onirique ni un...

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