Rechercher
Rechercher

Culture - Cimaises

Sérénité et impressionnisme des toiles de Rima Saab

Un fouillis de couleurs pour une peinture impressionniste moderne. Sentiments évanescents et impalpables surgis des paysages d’une Inde fabuleuse. Mais aussi d’une lumière intérieure. Dix-neuf toiles, frémissantes d’une vie mystérieuse, signées Rima Saad à l’Espace Kettaneh Kunigk.

« L’Aube », une acrylique de Rima Saab.

Parcours atypique pour Rima Saab, une femme peintre qui met sous le boisseau ses études d’ingénieur en computer et communications, entreprises à l’AUB, pour embrasser la carrière d’artiste. Artiste à part entière depuis son obtention d’un diplôme en arts visuels (ALBA) et un DES en beaux-arts de l’UL.
Passionnée de peinture, elle se lance à chevalet et pinceaux éperdus dans le combat visant à capter la lumière, mélanger les couleurs et donner vie à un monde intérieur qu’elle ramène, en toute beauté, au premier plan. Celui des toiles où, par-delà un tachisme d’un test psychologique à la Rorschach, émergent des paysages au symbolisme parfois simple, parfois secret, presque codé.
D’un séjour en Inde, l’Himalaya est resté une image frappante. Une montagne qui renaît au détour d’un dessin, d’une touffe de géranium, d’un coucher de soleil, de cimes enneigées, d’une forêt de pins profonde, d’un arbre décharné, d’une cascade entre rocaille et précipice.
En touches superposées (pourtant la toile, lisse au regard comme un miroir au tain clair, donne l’impression d’une incroyable légèreté de la matière) les couleurs à l’huile absorbent, en toute subtilité, les nombreuses couches d’acrylique ainsi que divers pigments savamment dilués et répartis.
Avec la grâce, la minutie, la transparence et l’aspect aérien des œuvres japonisantes, ces toiles ont des phosphorescences magnétiques. Troublante et séduisante orchestration, tel un cachemire ramagé, de sinueuses tonalités, douces ou sourdes, sombres ou vivaces, fluides ou opaques, où s’harmonisent fuchsia éclatant, terre de Sienne brûlée, ocre chaud, sable crème caramel, jaune verdi, vert marine, vert repos, vert jungle vibrante de vie...
Narration picturale originale où l’écriture sanskrit (l’artiste parle et écrit cette langue indo-européenne, apanage d’une élite sociale et de textes religieux hindous) s’inscrit sur l’espace d’une représentation comme un fragment de discours qui vient délicatement se greffer et se poser sur un paysage, un pan de ciel, un silence...
«Mes toiles ne sont pas nécessairement ce que j’ai vu ou visité. Mes toiles c’est ce que je vois à l’intérieur de moi, dit Rima Saab avec un sourire confucéen. Mes jardins sont dans mon cœur. Oiseaux, montagnes et ciel sont dans mon âme...Par la méditation et la contemplation, je quête la paix en moi. Je me retire pour explorer mon intérieur.»
Pour ce monde simple et habité d’une certaine sérénité, les symboles sont profusion. Un arbre, c’est la générosité des personnes qui donnent, une montagne, c’est un signe divin, l’eau, c’est la fluidité, l’aube, c’est l’espoir... Et les géraniums? Pas de réponse. L’interrogation achoppe et Rima Saab a brusquement le silence du marbre. Au visiteur de décoder...
De toute évidence, ce sont des tableaux avec lesquels on aimerait vivre. Ils respirent calme, paix et immatérialité. Pour percer le mystère de cette peinture qui ne laisse pas indifférent, Rima Saab a ces propos éclairants: «Une peinture est réussie quand on ne s’en lasse pas, quand vous lui découvrez chaque jour quelque chose de nouveau et si elle vous introduit dans un monde de sérénité.»
En devanture de la galerie, cinq photographies travaillées sur ordinateur, reliquat d’une exposition précédente dédiée au «digital media art». Les murs de Beyrouth et les façades des demeures, anciennes et moins anciennes, jettent leur paquet de souvenirs, de graffitis, de violence révélée ou cachée, de décrépitude, de gloire enfouie et évanouie, de misère étalée à ciel ouvert.
«C’est un cri d’amour à ma ville», dit l’artiste en parlant de cette série d’images qui interpellent le visiteur dès l’entrée. Sur ces murs si éloquents, captés en un regard chargé d’humanisme et de tendresse, on y lit l’identité des Libanais. Rima Saab dixit. Et aussi, elle souffle comme dans un murmure: «J’ai voulu montrer là la beauté qui habite le vrai cœur des Libanais.»

* À l’espace Kettaneh Kunigk (Tanit) jusqu’au 15 janvier 2013. L’Ébéniste, centre Gefinor, bloc E, Clemenceau, Hamra. Tél. : 01/738706.
Parcours atypique pour Rima Saab, une femme peintre qui met sous le boisseau ses études d’ingénieur en computer et communications, entreprises à l’AUB, pour embrasser la carrière d’artiste. Artiste à part entière depuis son obtention d’un diplôme en arts visuels (ALBA) et un DES en beaux-arts de l’UL. Passionnée de peinture, elle se lance à chevalet et pinceaux éperdus dans le...

commentaires (7)

On dirait une illustration pour Bilbo le Hobbit...dans une forêt méchante,et pleine de sortilèges....

GEDEON Christian

05 h 15, le 28 décembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • On dirait une illustration pour Bilbo le Hobbit...dans une forêt méchante,et pleine de sortilèges....

    GEDEON Christian

    05 h 15, le 28 décembre 2012

  • Quelqu'un peut-il expliquer ce que veut dire le mot "IMPRESSIONNISME", en général, dans les arts et surtout la peinture, que j'avais pratiquée aussi ? Est-ce d'être impressionné, en ne pouvant pas comprendre ce qu'on voit ? Pourtant, des imbéciles paient des fortunes pour des oeuvres qu'ils ne comprennent pas.

    SAKR LEBNAN

    03 h 16, le 28 décembre 2012

  • Intriguante cette toile, ca vous donne envie de voir les autres oeuvres de la dame.

    Fady Challita

    13 h 03, le 27 décembre 2012

  • Même PICASSO à ses débuts a dû aussi supporter.....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 39, le 27 décembre 2012

  • Le peintre a dit ....Mes toiles c’est ce que je vois à l’intérieur de moi,..... Franchement, elle doit être vraiment torturée de l'intérieur si l'on voit la photo affichée dans notre journal préféré. Pour moi, néophyte, simple sans complexe de la vie...un beau tableau: c'est la nature, un portrait, des fruits, une nature même morte...Mais un tableau appréciable... Cette image affichée représente quoi alors?? un gribouilli?? Une torture et un mal être? Bref... Si l'on doit donner un avis et exprimer sa liberté d'expression... C'est NUL. En espérant le meilleur pour cette peintre et qu'elle retrouve le chemin de l'art, un jour.

    jean-Pierre EL KHOURY

    09 h 38, le 27 décembre 2012

  • E X C E L L E N T travail, ; et très SUBTIL au demeurant....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 08, le 27 décembre 2012

  • Que celle ou celui qui a pu comprendre ce que représente cette toile lève la main ! Impressionnisme : Un GRAND MOT derrière lequel se cache et l'ignorance du peintre, qui ne sait pas ce qu'il a peint, et celle du public qui ne comprend RIEN mais applaudit quand même bêtement.

    SAKR LEBNAN

    19 h 02, le 26 décembre 2012

Retour en haut