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Culture - Concert

Dead Can Dance : la renaissance du Phénix

Seize ans qu’on attendait un nouvel album. Sept ans qu’ils n’avaient pas tourné ensemble. Puis un jour est venue la résurrection : « Anastasis », le nouvel opus. Rien de plus approprié pour les légendaires Dead Can Dance que de revenir dimanche soir sur la scène d’un amphithéâtre romain, dans un pays mille fois ravagé, mille fois reconstruit..

Un groupe qui a émerveillé un public venu de plusieurs pays. Photo John Saad

Le Liban, creuset des cultures, pour un groupe qui a fait de la fusion ethnique un art jamais surpassé.
« Anastasis » signifie en grec la résurrection. Premier album studio du duo mythique Dead Can Dance, formé de l’Australienne Lisa Gerrard et du Britannique Brendan Perry, et huitième opus depuis le magnifique Spiritchaser (1996), il marque l’aube d’un nouveau départ pour un groupe qui a affiné l’art de fusionner les genres. Folklore médiéval, mélopées indiennes, mélodies africanisantes, ballades levantines traditionnelles... Le tout teinté d’un son de clavier particulier, sombre, lancinant et porté par la voix extraordinairement puissante de Lisa Gerrard, alliée à la puissance technique du multi-instrumentiste Brendan Perry.

Une voix qui a fait trembler les murs
Pour calmer le public libanais, il y a deux options : le braquer avec une arme semi-automatique ou crier plus fort que lui. Face à Lisa Gerrard, gracieusement campée sur la scène de l’amphithéâtre romain de Zouk, les habituels retardataires à la voix stridente n’avaient, pour une fois, aucune possibilité de gâcher l’ambiance. Pour le plus grand plaisir des nombreux fan(atiques), dont certains sont même venus des quatre coins du monde – à l’instar de ces deux Hollandais qui n’ont pas hésité à prendre l’avion pour venir voir leurs idoles, le concert dans leur pays d’origine étant sold-out.
Dans un décor épuré à la beauté solennelle, Dead Can Dance et leurs musiciens ont surgi, sobres, austères, tout de noir vêtus, acclamés par une foule dense et inhabituellement sage. La part belle était, bien sûr, donnée à Anastasis, avec la quasi-totalité de l’album interprétée ; en titre d’ouverture du concert, un Children of the Sun grandiose, planant, qui a vu un Brendan Perry au chant particulièrement travaillé – et à la présence scénique nettement renforcée.
Là résidait d’ailleurs le grand changement qui a traduit, pour les fans observateurs, un « nouvel ordre » instauré au sein du groupe – qui, rappelons-le, s’est séparé pendant plus d’une décennie, se réunissant brièvement pour une tournée en 2005... Lisa Gerrard, plébiscitée en permanence par le public, a donc su laisser son espace à son partenaire qui a déployé sa maîtrise vocale et ravi les spectateurs libanais avec son hommage vibrant, exécuté au luth, à la culture moyen-orientale.
Mais, clairement, les amateurs étaient venus écouter la Voix. Et Gerrard n’a pas déçu, se « lâchant » à intervalles, canalisant les ères, les cultures du monde entier, dans son langage propre qui transcende les barrières linguistiques pour prendre aux tripes l’Homme.
Les fans de la première époque n’ont pas été oubliés, avec des morceaux tirés de la plupart des albums précédents (Spiritchaser, Toward the Within, The Serpent’s Egg...), et récompensés par une performance magique, intense, puissante, harmonieusement balancée à tour de rôle par les deux complices qui se sont finalement rejoints, côte à côte, pour un rappel intime, inoubliable. À faire renaître... le Phénix de ses cendres.

D .M.
Le Liban, creuset des cultures, pour un groupe qui a fait de la fusion ethnique un art jamais surpassé.« Anastasis » signifie en grec la résurrection. Premier album studio du duo mythique Dead Can Dance, formé de l’Australienne Lisa Gerrard et du Britannique Brendan Perry, et huitième opus depuis le magnifique Spiritchaser (1996), il marque l’aube d’un nouveau départ pour un groupe...

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