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Culture - En librairie

La thérapie par les contes, les dessins et la sculpture

Avec beaucoup d’intelligence et de finesse, dans un langage non hermétique aux néophytes, Camille Labaki et Alessandra Duc Marwood illustrent et présentent les « Langages métaphoriques dans la rencontre en formation et en thérapie : sur les traces d’Edith Tilmans-Ostyn », aux éditions Érès*.

L’une des nombreuses illustrations enfantines.

Camille Labaki est psychologue, psychothérapeute et formatrice. Alexandra Duc Marwood est psychiatre et psychothérapeute pour enfants et adolescents, thérapeute de famille. Elles sont toutes les deux coformatrices dans la postformation proposée par Edith Tilmans-Ostyn, l’une à Bruxelles et l’autre à Lausanne.
«Ce livre est né dans une tâche de soleil à Bruxelles», affirment en chœur les deux auteures. «En effet, c’est lors d’une pause entre deux sessions de formation codirigées avec Edith Tilmans-Ostyn que cette dernière nous a proposé de partager dans un ouvrage nos expériences sur ce qu’elle enseigne depuis 30 ans. L’idée nous a plu d’emblée.»
«Il s’agissait, pour moi, de partager ma passion pour ce formidable outil qu’est la métaphore», affirme Camille Labaki. «En thérapie, parfois les patients ne trouvent pas les mots pour dire leur souffrance ou se sentent gênés par les questions trop directes des thérapeutes. Le recours à la métaphore relationnelle permet à chacun de trouver un chemin pour s’exprimer à travers la manière dont il représente l’autre ou soi-même.» En rencontre individuelle ou de couple, à tous les âges de la vie, parler de soi comme d’un ours triste ou d’un tigre affamé signifie beaucoup de choses. «Les images mènent ensuite tout naturellement au monde des contes qui nous livrent un espace imaginaire où explorer les bonnes raisons de changer ou de ne pas changer dans sa vie», ajoute Labaki.
La richesse du langage symbolique n’en finit pas d’intéresser les intervenants en psychiatrie.
«J’ai l’oreille d’un psychanalyste et je travaille comme systémicienne», aime à répéter Labaki qui, après de longues années à Bruxelles, est rentrée au pays et a ouvert un cabinet à Adma.
Dans cet ouvrage, les deux formatrices mettent ainsi en dialogue la technique proposée par Tilmans-Ostyn pour présenter ensuite comment chacune a enrichi sa pratique clinique.
Écrit à quatre mains, ce livre est divisé en trois thèmes. Chacun d’eux est abordé d’abord dans sa dimension théorique. Il est présenté ensuite à la manière que propose Édith dans sa formation. Et, enfin, dans son utilisation clinique. «Nous avons décidé de l’écrire en alternance, et d’écrire assez naturellement l’un ou l’autre de ses chapitres en fonction de notre expérience clinique.»
Dans le premier chapitre, Camille Labaki aborde la «création du système formatif». «En fait, il s’agit de la création d’une fratrie groupale où les participants à une cession de formation doivent se sentir suffisamment en confiance pour pouvoir se lancer dans ce travail sur les métaphores. Les analogies sont évidentes entre la création d’un système thérapeutique et celle d’un système formatif.»
Alessandra Duc Marwood détaille, dans le deuxième chapitre, «la création de l’espace thérapeutique». «L’analogie avec la relation amoureuse est évidente, dit-elle. Lorsqu’on rencontre quelqu’un, ce qu’on attend de la relation est fortement imprégné des histoires passées. De manière similaire, la rencontre avec un thérapeute est très fortement influencée par ce que les gens ont vécu auparavant dans leur relation thérapeutique, ou par ce qu’ils en ont entendu dire par les personnes qui les entourent.»
Il est donc important, comme thérapeute qui reçoit les nouveaux patients, de pouvoir nous intéresser à ce que ces derniers attendent de la relation, de pouvoir s’intéresser à ce qu’ils ont comme représentation et surtout de pouvoir enfin leur permettre de mettre en mots afin de les rendre cocréateurs avec les psychologues le ou les psychiatres qui les reçoivent.
Dans le chapitre intitulé «S’il vous plaît dessine-moi une métaphore», Wood explore, sur les traces de Tilmans-Ostyne, toute la richesse du questionnement du dessin introduit par cette dernière dans ses méthodes sur la métaphore. «Dessiner est devenu un langage commun à tous les âges: adultes, enfants, personnes âgées. C’est une alternative à l’utilisation de certains mots, certaines pensées qui nous entraînent dans des schémas de communication inefficaces et sans cesse répétés.»
Les quatre chapitres suivants sont consacrés à l’utilisation des métaphores.
Marwood propose un voyage au pays-conte et propose quelques outils pour «apprendre a créer un conte en respectant quelques-unes des règles de base qui évitent de trop mettre de soi dans un conte que l’on adresse aux autres».
Le dernier chapitre qui concerne l’utilisation des sculptures a été écrit à quatre mains. Labaki raconte l’utilisation des sculptures en formation. Marwood de leur utilisation en thérapie.
L’originalité de ce livre? «Il permet des allers-retours entre l’universalité des contes et des métaphores et la singularité des rencontres, que ces dernières soient dans un cadre formatif ou dans un système thérapeutique», indique Labaki.
Il s’adresse à tout intervenant auprès d’enfants adolescents, adultes, ou jeunes familles dans l’idée de permettre d’ouvrir l’espace de la rencontre à des représentations plus riches et plus variées.

* Camille Labaki signera l’ouvrage le jeudi 6 septembre, de 17h à 20h, à la librairie Antoine, place Ajami, Souks de Beyrouth.
Camille Labaki est psychologue, psychothérapeute et formatrice. Alexandra Duc Marwood est psychiatre et psychothérapeute pour enfants et adolescents, thérapeute de famille. Elles sont toutes les deux coformatrices dans la postformation proposée par Edith Tilmans-Ostyn, l’une à Bruxelles et l’autre à Lausanne. «Ce livre est né dans une tâche de soleil à Bruxelles», affirment en...

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Mais au Liban... les dophins ont bon dos...

M.V.

08 h 55, le 04 septembre 2012

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Commentaires (4)

  • Mais au Liban... les dophins ont bon dos...

    M.V.

    08 h 55, le 04 septembre 2012

  • Avec ce qui se passe dans ce pays, il faut bien de vraies méthodes thérapeutiques pour soigner les gens ; çes choses dont on parle ne sont que des passa-tempo !

    SAKR LEBNAN

    03 h 57, le 03 septembre 2012

  • Les meilleures thérapies, les plus efficaces, se font en compagnie des dauphins.... c'est prouvé scientifiquement... Il en manque au Liban.... À bon entendeur salut...

    Nayla Tahan Attié

    01 h 56, le 03 septembre 2012

  • Help , a quand ? la publication des discours de nos politiciens subliminaux... métamorphosés ...en BD agréablement dessinées..? juste pour nous aider a sortir de notre cauchemar quotidien et poursuivre notre longue thérapie...

    M.V.

    21 h 52, le 02 septembre 2012

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