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Culture - Festival

Le théâtre vole au secours de la planète en péril

Le message des scientifiques et des écologistes sur l’impact de l’homme sur la terre est relayé par des livres ou des films, trop souvent dans l’indifférence générale : le théâtre prend le relais et vole à son tour au secours de la planète.
« La préoccupation du réel est un mouvement important dans le spectacle contemporain, beaucoup d’artistes veulent prendre une parole sur le monde et s’intéressent aux questions politiques ou économiques », explique à l’AFP Vincent Baudriller, codirecteur du festival d’Avignon.
« Comme la question écologique devient fondamentale, ils s’en emparent », ajoute-t-il.
Cette année, le festival propose pas moins de trois spectacles qui ont à voir avec l’écologie, dont deux de Katie Mitchell. Dix milliards met un vrai scientifique en scène qui imagine ce que deviendra notre planète déjà malade avec 10 milliards d’habitants. « Elle donne un autre endroit d’expression à une parole qui n’est pas assez entendue », relève Vincent Baudriller.
Avec Les Anneaux de Saturne, une adaptation d’un livre de W.G. Sebald, Katie Mitchell suit la promenade sur la côte d’un homme inquiet du devenir d’un monde en état d’érosion.
Thomas Ostermeier présentera Un ennemi du peuple de Ibsen, où un praticien intègre qui dénonce une pollution de l’eau est mis au ban de la société, la démocratie étant plombée par des intérêts économiques.
La tendance se développe ailleurs : le Kaai Theater, à Bruxelles, propose un festival sur le risque écologique, Burning Ice, avec performances, conférences, expositions. Le festival « Reims Scènes d’Europe » a prévu de faire de l’environnement sa thématique principale en 2013.
Pour sensibiliser le public, les spectacles savent manier l’humour comme Avenir radieux, une fission française, un one-man-show décapant de Nicolas Lambert sorti cet automne et qui sera joué au off d’Avignon. Présenté cet hiver à Paris, Laissez-nous juste le temps de vous détruire suit les aléas de bobos parisiens qui, installés à la campagne, multiplient les écogestes.
« Dès 8h je prépare le repas de midi, qui cuit à 2 à l’heure dans le cuiseur solaire. Je fabrique la sciure pour les toilettes sèches, je sors le compost le vendredi. Deux fois par semaine, je me retrouve à grimper à l’éolienne pour décoincer les pales. Je récupère l’eau de la douche avec des seaux, je la fais chauffer sur le feu pour la vider dans la machine à laver. Je suis épuisée. Habiter, simplement habiter, est devenu un travail à plein temps. Je veux partir d’ici. Je veux retourner à Levallois. »
« La solution est politique et collective, pas individuelle », affirme Emmanuelle Pireyre, l’auteure.
Théâtre sur le net aussi : la journaliste de Libération Laure Noualhat offre régulièrement sa « minute nécessaire » pour la planète, sous l’intitulé Bridget Kyoto, avec des sketches enlevés. Le dernier en date est un « éloge de la bêtise » parce que, dit-elle, « en termes d’environnement, la bêtise mène le monde depuis si longtemps qu’il était temps de lui rendre l’hommage qu’elle mérite ».
Le cycle « Chroniques du réchauffement » de la compagnie Vertical Détour regarde le monde à travers le prisme du réchauffement climatique. Plus didactique, le théâtre de l’Écocitoyen propose des spectacles interactifs aux collectivités sur le commerce équitable, les déchets, l’eau, l’énergie, le bio, et fait du théâtre « un laboratoire de pistes de solutions ».
Les enfants ne sont pas oubliés, avec les contes ou marionnettes de la compagnie « Les atomes crochus », les spectacles « écolo-rigolos » de « Pile Poil et compagnie ». Ou encore Garbage land, alias « le pays des ordures », un conte musical qui tourne dans des écoles ou lycées.
Le message des scientifiques et des écologistes sur l’impact de l’homme sur la terre est relayé par des livres ou des films, trop souvent dans l’indifférence générale : le théâtre prend le relais et vole à son tour au secours de la planète.« La préoccupation du réel est un mouvement important dans le spectacle contemporain, beaucoup d’artistes veulent prendre une parole sur...

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