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Culture - Exposition

Christoff Baron, quand le bois raconte

Sur les planches usagées de palette et d’échafaudage, Christoff Baron a apposé sa signature. Ce travail qui rend hommage à la classe ouvrière est accroché sur les cimaises de la galerie Aïda Cherfan jusqu’au 25 mai.

Christoff Baron, devant une carte de jeu grandeur plus que nature.

Colette KHALAF

 

«Je suis né dans une famille d’ouvriers entre les planches d’échafaudage et de madrier.» C’est ainsi que se présente ce jeune artiste au regard clair. «J’ai voulu donc ajouter ma signature à ce monde humble. Non seulement pour rendre hommage à cette classe ouvrière, mais aussi pour la sortir de l’anonymat.»
Après des études d’ingénierie mécanique et de littérature et après avoir exercé des métiers successifs (professeur de français, journaliste spécialiste de jeux vidéo, illustrateur et éducateur spécialisé), Christoff Baron se consacre
à la peinture.

Le bois à travers le temps
Son support de prédilection sera le bois «après avoir tâté quelque peu la toile», dira-t-il. C’est sur cette surface veineuse et noueuse que Baron pourra raconter des histoires. Des histoires de polar, mais aussi de groupes unis par un lien indicible et enfin, plus particulièrement dans cette exposition, des histoires de jeux de hasard. «L’argent occupe une place primordiale en Europe à cause de la crise, est-ce pour aspirer à plus de légèreté que j’ai voulu aborder cette question?» se demande l’artiste. Probablement. Mais ces thèmes qui s’imbriquent l’un dans l’autre ne sont qu’un «alibi» pour s’infiltrer dans la grande histoire. Des personnages de cartes à jeu (Esther ou Charlemagne) jusqu’aux ambiances très noires de Chicago («atmosphère élégante», dira-t-il), ce sont les époques de l’histoire qui sont décrites, créant un lien entre des disciplines sans rapport évident. En puisant son inspiration dans l’œuvre d’écrivains – Les Frères Karamazov de Dostoïevski, Lolita de Nabokov – ou de cinéastes (Sydney Lumet), il célèbre ainsi l’œuvre d’autres artistes.
Son travail artistique s’inscrit sur les traces laissées par le maçon ou le peintre de chantier. «Je ne ponce jamais, dit Baron, sauf la silhouette à peindre, mais si je rencontre un nœud ou une veine dans le bois, je la garde tout en modifiant ma peinture en fonction du support.» C’est ce contraste entre l’anonymat et la signature, entre le travail de l’ombre et de la lumière, ce mélange d’élaboré et de fortuit que l’artiste aime graver sur ce bois. Évoquer la maison sous son aspect le plus élémentaire, à savoir les planches de bois qui en ont été la charpente, voilà ce que ce travail sensible et tactile offre à voir. Une sorte d’écriture picturale, car– il faut bien le dire – l’artiste aime à taquiner la plume de temps en temps. Il publie d’ailleurs son premier roman noir intitulé Silver Rose en 2013.
«Je ne peux me passer de la peinture, ajoute-t-il, mais j’aime aussi écrire. D’ailleurs j’ai envie dans le futur de consacrer une moitié d’année pour une discipline, et la seconde moitié pour l’autre.»

Colette KHALAF
 
«Je suis né dans une famille d’ouvriers entre les planches d’échafaudage et de madrier.» C’est ainsi que se présente ce jeune artiste au regard clair. «J’ai voulu donc ajouter ma signature à ce monde humble. Non seulement pour rendre hommage à cette classe ouvrière, mais aussi pour la sortir de l’anonymat.» Après des études d’ingénierie mécanique et de...

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