Le réalisateur fait lire par des comédiens face caméra ces notes souvent bouleversantes qui racontent au jour le jour la déportation du peuple arménien par les Turcs, sous le regard indifférent de leurs alliés allemands.
Les photos et films de l'époque sont rares, les autorités turques les ayant interdits, mais les témoignages sont forts. "Un massacre aurait été plus humain que cette déportation", écrit même un consul des États-Unis d'alors. Les déportations ont duré une année et plus d'un million d'Arméniens en sont morts.
Le documentaire a également le mérite de situer ce génocide dans son cadre géopolitique, depuis la révolution de 1908 en Turquie jusqu'à l'assassinat en 2007 du journaliste turco-arménien Hrant Dink, à Istanbul, et à la condamnation par quelques pays du génocide arménien.
Dans un entretien aux Nouvelles d'Arménie Magazine, le directeur adjoint des programmes d'Arte, Emmanuel Suard, a expliqué pourquoi la chaîne culturelle franco-allemande avait choisi de diffuser ce documentaire.
"Ce sujet (du génocide arménien, ndlr) est toujours polémique, on le sait. Il suscite un courrier volumineux tout comme la thématique kurde et le sujet israélo-palestinien" a souligné M. Suard. Selon lui, alors qu'un processus de "réconciliation" a été engagé "entre deux pays qui se sont fait longtemps la guerre", ce film apparaît comme "extrêmement sérieux, le diffuser nous semble donc faire partie de notre mission", a expliqué M. Suard.
"Aghet" a notamment reçu le prix du meilleur film documentaire de la Télévision allemande en 2010.
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