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Culture - Littérature

Un vivifiant parfum de liberté souffle sur les livres en Tunisie

Un vivifiant vent de liberté souffle sur l'édition en Tunisie depuis la "révolution du jasmin" et la fin de la censure, et les professionnels invités au Salon du livre de Paris applaudissent le formidable appétit de lire de leurs concitoyens et l'envie d'écrire qui renaît.

Depuis deux mois, les Tunisiens s'arrachent la nouvelle édition de "Notre ami Ben Ali".

"C'est très simple, plus personne n'avait de livres. Même les bibliothèques des gens éduqués étaient vides. Une horreur !", résume l'éditeur Moufdi Bachari.
"Sous Ben Ali, la censure était terrible, omniprésente, pour les écrivains tunisiens, comme pour la plupart des auteurs étrangers qui étaient interdits", ajoute-t-il.
Depuis le 22 janvier, les "autorisations préalables" que les libraires tunisiens devaient demander au ministère de l’Intérieur pour importer des livres ont été levées, ce qui équivaut à la fin de la censure.
"Les livres étaient interdits à la vente, confisqués à l'aéroport, y compris les romans, et leurs propriétaires menacés de prison ou emprisonnés. Plus personne n'osait tenter d'en importer", poursuit le patron des Éditions Bachari, d'origine algérienne, mais qui a passé une grande partie de sa vie en Tunisie et vit désormais à Paris.
Aujourd'hui même, raconte-t-il, une grande librairie de Tunis lui a commandé "Le Djihadisme, l'Islam à l'épreuve de l'Histoire" du sociologue algérien Liess Boukra. "Avant, cela aurait été impensable et... impossible", assure-t-il.
"Nous sommes tellement heureux de notre nouvelle liberté d'expression et d'édition. Cela redonne à beaucoup d'écrivains l'envie d'écrire et à la population, en particulier les jeunes, celle de lire", renchérit Zaied Tijani, de l'Espace Carthage, chargé de diffusion et d'exportation de livres.
Depuis deux mois, les Tunisiens s'arrachent en particulier deux livres sur leur propre pays, interdits auparavant : "La régente de Carthage" et la nouvelle édition de "Notre ami Ben Ali", que La Découverte a publiée le 10 février. Les libraires ont commandé dès fin janvier 1 500 exemplaires de chaque ouvrage.
Le journaliste Nicolas Beau, coauteur de ces deux livres, a d'ailleurs fait une grande tournée dans les librairies tunisiennes en février.
Les deux titres sont en cours de traduction en arabe et sortiront aux Éditions Mohamed Ali, précise M. Tijani.
Un autre ouvrage, "Ben ali le ripou" que son auteur, Béchir Turki, a achevé d'écrire fin décembre, remporte un grand succès.
"Maintenant, il va y avoir une extraordinaire liberté de choix, qui contrecarrera tous ces livres de propagande imposés", se réjouit Lilia Kharrat, conservatrice de la bibliothèque de Nabeul, près d'Hammamet.
"Cependant, je commandais déjà beaucoup d'ouvrages scientifiques et techniques, notamment pour l'éducation des jeunes. Et sur les rayonnages, il y a environ 60% de livres en arabe et 40% en français. La culture ne doit pas être partisane", commente Mme Kharrat, dont la seule crainte est de voir les islamistes confisquer les espoirs de la révolution lors des élections de juillet. "Ce serait terrible, surtout pour nous, les femmes", ajoute-t-elle.
Une vingtaine d'exposants sont venus de Tunisie. Et leur stand du Salon du livre affiche en grand un texte de l'Union des éditeurs de ce pays qui "félicite le peuple tunisien, fier de sa révolution".
"C'est très simple, plus personne n'avait de livres. Même les bibliothèques des gens éduqués étaient vides. Une horreur !", résume l'éditeur Moufdi Bachari."Sous Ben Ali, la censure était terrible, omniprésente, pour les écrivains tunisiens, comme pour la plupart des auteurs étrangers qui étaient interdits", ajoute-t-il.Depuis le 22 janvier, les "autorisations préalables" que les...

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