Mélange de passé et de présent
Un programme riche et varié que cet hommage à une voix - et on ne le dira jamais assez - a laissé plus d'un ébahi. Nourrie de cette terre de miel et d'encens, la voix de Wadih el-Safi a des résonances quasi surnaturelles. En interprétant en solo ou en duo certains de ses grands tubes, l'artiste a su contredire l'adage «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait». Entouré des deux grands interprètes zahliotes, Najwa Karam et Waël Kfoury, il a confirmé qu'il menait encore la danse et que ses modulations vocales s'adaptaient à tous les âges et toutes les époques. Émue et médusée, l'audience semblait possédée par ce talent si généreux.
Les dabkés, danses du terroir, étaient également de la fête, assurant ainsi la liaison entre les différents tableaux et les prestations alternées des trois artistes. Ainsi, c'est sur fond de projections où se profilait la douceur de vivre qu'évoluait tout ce petit monde coloré et grouillant.
Telle une reine phénicienne, Najwa Karam, comme coulée dans un fourreau doré puis blanc albâtre, s'avancera pour entonner cette chanson composée en 2002 avec Wadih el-Safi et intitulée W'kberna, et qui dépeint les relations père-enfant. Quant à Waël Kfoury, il aura choisi Qatalouni 3oun al-soud pour accompagner el-Safi. Par la suite, les deux jeunes artistes interpréteront des airs puisés dans leur répertoire et dans celui du grand chanteur, avant de quitter le public dans une grande finale.
À eux trois, et après une dabké baalbackiote, ils interpréteront les plus beaux airs de jadis, faisant ainsi fusionner le passé et le présent. Une grande fête dont se souviendront toujours les Libanais avec, cependant, ce petit bémol qu'il est important de relever: la mauvaise organisation de ce jour particulier (présence des officiels oblige) et dont le public fait toujours les frais.
commentaires (0)
Commenter