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Artlab, une galerie démocratique

Avec la galerie Artlab, fruit d’une grande passion pour l’art, Antoine Haddad veut sensibiliser la jeunesse libanaise aux œuvres d’art et à un environnement plus esthétique.

« Eyes » de Catherine Halawi, sur les cimaises d’Artlab.

Antoine est d’abord un collectionneur. De sa première acquisition – « deux aquarelles, à cinq dollars la pièce, achetées dans unvide-grenier au Canada », pour décorer la chambre de sa fille – aux brocantes, galeries, enchères, Antoine est un amateur d’art. C’est en octobre dernier qu’est créée Artlab, une galerie de 100 m2, dans un immeuble des années 50 qui donne sur un petit jardin. Visant les jeunes, elle propose une collection d’art contemporain dans une fourchette de prix très raisonnables. Pourquoi Artlab ? « Car les jeunes témoignent de leur besoin de passer d’un intérieur banal à un environnement esthétique plus développé et riche, dans les limites de leur budget », explique le galeriste.

Une galerie propulsée par le printemps arabe
Les exposants sont, en majorité, de jeunes artistes de la région. « Le Liban étant relativement plus stable, il bénéficie d’un afflux de jeunes artistes, surtout syriens, en quête de marchés plus ouverts et prometteurs pour pouvoir faire connaître leur travaux, d’où un boom d’activités artistiques sans précédent », confie Antoine.
Parmi eux des artistes d’origine syrienne, libanaise, iranienne ou encore française, comme Mohammad Abbas, Thaer Marouf, Houssam Ballan, Gylan Safadi, Amr Safadi, Shadi Abosada, Shadi Abouhala, Michel Karsouny, Afif-Dimitri Haddad, Mansoureh Hosseini, Mahsa Karimi, Morteza Zahedi, Jean-Freddy Rouy et d’autres.
« L’artiste est l’enfant de son environnement, il ne peut pas être tenu à l’écart des événements qui le concernent ; il est même parfois à l’avant. Avec le printemps arabe, il s’exprime désormais plus librement. Il critique ouvertement. Il a repris le pouvoir à travers les mouvements populaires : par les graffitis, la peinture, la sculpture ou les installations. Il se rebelle contre un ordre qui n’a que trop duré », poursuit Antoine.

 

Sensibiliser les jeunes aux œuvres d’art
Avec une ligne artistique qui se veut loin du réalisme classique et de l’abstrait, Artlab exige de ses artistes un sujet d’intérêt et d’actualité, une qualité technique au niveau de la composition, ainsi qu’une variété dans les médiums utilisés. Les inaugurations des expositions voient pour l’instant principalement une affluence de jeunes artistes et de collectionneurs. Antoine est cependant prêt à accueillir des universitaires et des écoliers. « Il est important que les jeunes sachent que la vie comporte plus que les strictes nécessités, qu’il y a un sens de beauté et surtout d’esthétique dans leur existence », confie-t-il.
À long terme, la galerie vise à lancer ses artistes sur la scène internationale. Pour créer un échange culturel, elle a l’intention de travailler avec de jeunes artistes occidentaux dans le cadre d’ateliers ou d’expositions. « Pour moi, Artlab est un endroit modeste par rapport à d’autres galeries, mais c’est une modestie qui ouvre des portes à des artistes inconnus qui n’ont que leur talent », raconte Mira Minkara, du Beirut Art Center.
Artlab lance, le 16 février, l’exposition « Of Women and Flowers » de l’artiste Ayman Fidda, qui sera suivie de « Are We Not Human » de Mohammad Abbas, du 21 févier au 16 mars.

Maya SOURATI

Site web : www.art-lab.me

Antoine est d’abord un collectionneur. De sa première acquisition – « deux aquarelles, à cinq dollars la pièce, achetées dans unvide-grenier au Canada », pour décorer la chambre de sa fille – aux brocantes, galeries, enchères, Antoine est un amateur d’art. C’est en octobre dernier qu’est créée Artlab, une galerie de 100 m2, dans un immeuble des années 50 qui donne sur un...

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