La recherche de nouveaux sons
Très vite, Youmna décide de se cultiver musicalement. À 25 ans, elle fait partie de la troupe Walkabout Drum Circle qui la forme et lui permet de se familiariser avec la polyrythmie. «J’ai appris comment faire rencontrer plusieurs voix dans une même pièce musicale, ce qui est important pour moi qui suis dans une quête de remise en question de la structure des chansons et la recherche de nouveaux sons», affirme-t-elle.
C’est un jour de Noël, quatre ans plus tôt, lors de la préparation habituelle des cartes de vœux pour la quatrième année consécutive de son emploi, que surgit le déclic. «Au lieu de me rendre à mon lieu de travail, je me suis dirigée vers l’Université antonine et je me suis inscrite en licence de musicologie.» C’est alors l’étude de la renaissance culturelle arabe (la Nahda) et la découverte, enfin, du monde de la musique arabe dont les règles sont totalement différentes de la musique occidentale à laquelle Youmna a été jusqu’alors exposée. Elle choisit le oud car c’est un instrument oriental qui fait partie de sa culture et qui, selon ses mots, «doit y rester».
Musique personnelle en recherche
Non conventionnelle dans sa façon d’aborder les instruments, Youmna poursuit une maîtrise de musicologie à l’Université antonine. En 2012, elle participe à un programme musical d’échange aux États-Unis, Onebeat, soutenu par l’ambassade américaine ainsi que Found sound nation, une équipe de production qui conçoit et met en œuvre des collaborations et des projets musicaux et encourage la créativité musicale. Sélectionnée parmi trente-deux personnes dans le monde, elle y fait la rencontre de Kyungso Park, musicienne originaire de la Corée du Sud, qui l’initie au Gayageum (instrument de musique traditionnel de Corée, de la famille des cithares). «Kyungso m’a expliqué un peu comment fonctionnait la musique sud-coréenne. J’ai découvert que les musiques arabe et sud-coréenne avaient des points communs et se rejoignaient», confie la musicienne. Elle se lie aussi d’amitié avec Piotr Kurek, un artiste polonais, et forme ainsi un trio, YPK, qui se produit dans un stage circulaire, dos à dos, lors d’un concert à New York.
En 2011, elle réalise un deuxième CD, «Hal bent aabalha tghanni» (cette fille a envie de chanter) – mixé et enregistré par Fadi Tabbal au Tunefork recording studios –, composé de cinq chansons qui traduisent les états d’âme de Youmna dans sa chambre où elle crée des chansons sur les petits touts et les petits riens de la vie.
Musique personnelle et en constante recherche, dont la douceur de la voix ne doit pas tromper sur le contenu, Youmna se produira le 7 février au Yukunkun.
Maya SOURATI
Site web : www.soundcloud.com/youmna-saba
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