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Youmna Saba, parolière et musicienne des états d’âme

Entre le mur « al-Hitan », les commérages « Hadees bweib », Youmna, elle, est la fille qui veut chanter « Hal bent aabalha tghanni ».

En 2006, Youmna n’a encore aucune connaissance musicale. C’est dans le cadre de l’exposition «Chou tabkha ya mara», au Art Lounge où Nadine Khoury se produit, qu’elle exécute une première performance. Son monde bascule alors dans une marmite musicale. Elle concilie désormais sa passion avec le graphisme, filière dans laquelle elle est licenciée depuis 2005. Plus familière avec les coulisses artistiques underground de Beyrouth, elle fait la connaissance de Fadi Tabbal, musicien et ingénieur du son, alors qu’elle travaille avec lui sur un film d’animation. Elle réalise ensuite, en 2008, un premier album «Min aafesh el-Beit» (Avec le mobilier de la maison). «C’était du collage plus que de la musique. Mes connaissances en musique étaient très limitées», confie la jeune femme.

La recherche de nouveaux sons
Très vite, Youmna décide de se cultiver musicalement. À 25 ans, elle fait partie de la troupe Walkabout Drum Circle qui la forme et lui permet de se familiariser avec la polyrythmie. «J’ai appris comment faire rencontrer plusieurs voix dans une même pièce musicale, ce qui est important pour moi qui suis dans une quête de remise en question de la structure des chansons et la recherche de nouveaux sons», affirme-t-elle.
C’est un jour de Noël, quatre ans plus tôt, lors de la préparation habituelle des cartes de vœux pour la quatrième année consécutive de son emploi, que surgit le déclic. «Au lieu de me rendre à mon lieu de travail, je me suis dirigée vers l’Université antonine et je me suis inscrite en licence de musicologie.» C’est alors l’étude de la renaissance culturelle arabe (la Nahda) et la découverte, enfin, du monde de la musique arabe dont les règles sont totalement différentes de la musique occidentale à laquelle Youmna a été jusqu’alors exposée. Elle choisit le oud car c’est un instrument oriental qui fait partie de sa culture et qui, selon ses mots, «doit y rester».

Musique personnelle en recherche
Non conventionnelle dans sa façon d’aborder les instruments, Youmna poursuit une maîtrise de musicologie à l’Université antonine. En 2012, elle participe à un programme musical d’échange aux États-Unis, Onebeat, soutenu par l’ambassade américaine ainsi que Found sound nation, une équipe de production qui conçoit et met en œuvre des collaborations et des projets musicaux et encourage la créativité musicale. Sélectionnée parmi trente-deux personnes dans le monde, elle y fait la rencontre de Kyungso Park, musicienne originaire de la Corée du Sud, qui l’initie au Gayageum (instrument de musique traditionnel de Corée, de la famille des cithares). «Kyungso m’a expliqué un peu comment fonctionnait la musique sud-coréenne. J’ai découvert que les musiques arabe et sud-coréenne avaient des points communs et se rejoignaient», confie la musicienne. Elle se lie aussi d’amitié avec Piotr Kurek, un artiste polonais, et forme ainsi un trio, YPK, qui se produit dans un stage circulaire, dos à dos, lors d’un concert à New York.
En 2011, elle réalise un deuxième CD, «Hal bent aabalha tghanni» (cette fille a envie de chanter) – mixé et enregistré par Fadi Tabbal au Tunefork recording studios –, composé de cinq chansons qui traduisent les états d’âme de Youmna dans sa chambre où elle crée des chansons sur les petits touts et les petits riens de la vie.
Musique personnelle et en constante recherche, dont la douceur de la voix ne doit pas tromper sur le contenu, Youmna se produira le 7 février au Yukunkun.

Maya SOURATI

Site web : www.soundcloud.com/youmna-saba
En 2006, Youmna n’a encore aucune connaissance musicale. C’est dans le cadre de l’exposition «Chou tabkha ya mara», au Art Lounge où Nadine Khoury se produit, qu’elle exécute une première performance. Son monde bascule alors dans une marmite musicale. Elle concilie désormais sa passion avec le graphisme, filière dans laquelle elle est licenciée depuis 2005. Plus familière avec...

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