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Économie - Liban - Rapport

L’économie libanaise, résiliente face à la crise syrienne, estime Bank Audi

Dans son premier rapport trimestriel pour l’année 2012, Bank Audi a souligné la résistance « remarquable » de l’économie libanaise face à la crise syrienne. Selon le rapport, « bien que le Liban ait été affecté par les troubles régionaux, de telles répercussions ont été contrebalancées par des effets compensatoires parallèles ».
« L’économie libanaise n’a sans doute pas été épargnée par les répercussions indirectes des troubles grandissant en Syrie, a indiqué Bank Audi, dans son premier rapport trimestriel pour l’année 2012. Étant donné la proximité et l’interconnexion, le pays n’est pas à l’abri des effets adverses indirects que les troubles en Syrie ont eus sur le flux de touristes, les échanges commerciaux et l’investissement », poursuit la banque. Mais de telles répercussions demeurent jusqu’à présent contrebalancées par des effets compensatoires parallèles, évitant au pays des scénarios de crise économique tant que les troubles ne se transforment pas en escalade sécuritaire à grande échelle. En effet, dans un contexte de craintes de répercussions des troubles en Syrie, le principal canal de contagion est l’investissement. Les investisseurs sont en train de reporter leurs décisions, indique le rapport, adoptant une attitude d’attente avant d’engager des fonds considérables sur le marché local. La croissance des importations de biens d’investissements était d’à peine 2 % depuis le début de l’année et vire pratiquement au négatif en considérant les importations de biens d’investissements en termes réels. Mais cela a été plus ou moins compensé par une demande de consommation vigoureuse, qui a enregistré une croissance durable, insiste Bank Audi, les importations de biens de consommation affichant une progression de 50 % au cours du premier trimestre de 2012.
En ce qui concerne le secteur touristique, « même s’il est vrai que les développements en Syrie pèsent sur le nombre de visiteurs au Liban venant des pays arabes et entrant par voie terrestre à travers ce pays voisin, indique le rapport, cela semble plus que compensé par les entrées d’expatriés libanais, étant donné que l’activité de l’aéroport de Beyrouth a enregistré une croissance notable de 21,5 % sur base annuelle ».
Les échanges commerciaux semblent quant à eux avoir bien été touchés. Les exportations à travers la Syrie ont en effet diminué de 11 % au cours du premier trimestre, souligne le rapport, le transit de marchandises par voie terrestre en particulier diminuant de 16 % depuis le début de l’année. La part des exportations à travers la Syrie dans le total des exportations libanaises a diminué, passant de 24 % au premier trimestre de 2011 à 18 % au premier trimestre de 2012. Cependant, cela a été compensé par des exportations vers d’autres destinations, le total des exportations libanaises progressant de 20,8 % au cours du premier trimestre de 2012.

Des répercussions positives ?
Étant donné quelques déficiences du côté de l’offre de certains produits syriens locaux en raison de défaillances de production dans le contexte des risques ambiants, une demande croissante de quelques produits libanais s’est manifestée afin de couvrir la pénurie de certains produits, affirme Bank Audi.
L’économie libanaise a connu une amélioration relative au premier trimestre 2012, toutefois sans renouer avec la performance vigoureuse de la période précédant les troubles régionaux et les tensions politiques locales de l’année dernière, a ajouté le premier rapport trimestriel pour l’année 2012.
Les indicateurs du secteur réel ont enregistré une amélioration par rapport à une base faible au premier trimestre de 2011, suggérant une performance relativement alignée sur la prévision de la croissance du PIB réel par le FMI pour l’année 2012 et qui s’élève à environ 3 %. En parallèle, les indicateurs monétaires et financiers reflètent une stabilité continue du marché local en dépit de l’environnement régional difficile, précise Bank Audi. Par ailleurs, il est important de souligner que l’économie libanaise continue de voir sa contrainte extérieure grandir suite à la croissance des déficits extérieurs. L’année 2012 a jusqu’à présent vu le déficit commercial s’élargir de 33 % (contre une expansion de 16 % en 2011). Le déficit commercial du premier trimestre de 2012 a en fait atteint 4 822 millions de dollars contre 3 623 millions de dollars au cours de la période correspondante de 2011, dans le contexte d’une croissance des importations supérieure à celle des exportations. En effet, les importations ont progressé de 30,5 %, indique le rapport, alors que les exportations ont augmenté de 20,8 % sur la période couverte. La balance des paiements a ainsi accusé un déficit de 373 millions de dollars au cours du premier trimestre de 2012, principalement en raison d’une croissance du déficit commercial contrebalançant la progression des flux financiers à l’entrée, prolongeant ainsi la tendance observée l’année dernière.
Au niveau monétaire, les conversions continues en faveur de la livre libanaise suite à la perception prolongée de stabilité locale ont permis à la Banque du Liban (BDL) d’augmenter ses avoirs extérieurs qui ont atteint un niveau record de 32,4 milliards de dollars, soit 82 % de la masse monétaire en livres. Il est à noter qu’une monétisation additionnelle de la dette par la BDL a toutefois été enregistrée, le portefeuille de bons du Trésor en livres détenu par la BDL atteignant un niveau record de 19,4 trillions de livres.
Quant à l’activité du secteur bancaire, elle a débuté avec une performance « quelque peu » satisfaisante, selon les termes de la Bank Audi, « comme le suggèrent ses principaux indicateurs d’activité » avec des dépôts qui ont augmenté de 2,5 milliards de dollars et l’octroi des crédits qui a lui progressé de 1,6 milliard de dollars au premier trimestre de cette année. « En somme, conclut la Bank Audi, il semble que la détérioration actuelle de l’environnement régional constitue un nouvel épisode de résistance remarquable de l’économie libanaise aux chocs externes. »
« L’économie libanaise n’a sans doute pas été épargnée par les répercussions indirectes des troubles grandissant en Syrie, a indiqué Bank Audi, dans son premier rapport trimestriel pour l’année 2012. Étant donné la proximité et l’interconnexion, le pays n’est pas à l’abri des effets adverses indirects que les troubles en Syrie ont eus sur le flux de touristes, les...

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