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Économie - Technologies

L’Irak mise sur le téléphone portable pour développer son secteur bancaire

Le projet doit permettre de sécuriser les échanges en limitant les mouvements d'espèces.
Seuls 20 % des Irakiens ont un compte en banque, mais 70 % de la population a un téléphone portable. Alors pour développer son secteur bancaire, Bagdad compte lancer d'ici à un an un vaste système de paiement, virement et retrait par mobile.
Dans un pays considéré comme l'un des plus corrompus au monde, ce projet doit permettre de sécuriser les échanges en limitant les mouvements d'espèces. Et pour les banques, la multiplication des transactions au sein d'une plateforme numérique unifiée sera source de profits, affirment les promoteurs de cette initiative.
« C'est un projet très important (pour) augmenter la capacité du secteur bancaire privé », estime Sinan al-Chabibi, gouverneur de la Banque centrale irakienne (BCI), épaulée dans cette initiative par l'Agence américaine d'aide au développement international (USAid). « Ce qui compte dans la finance, c'est la vitesse des mouvements, la rapidité de circulation des informations », ajoute-t-il, espérant que le projet se concrétise « d'ici à un an ».
Aujourd'hui, seuls 20 % des Irakiens possèdent un compte bancaire, selon des experts. Un taux inférieur à la moyenne des pays en développement (28 % des adultes), eux-mêmes déjà très en dessous des pays développés (81 % des adultes), selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2010.
En Irak, on explique cette situation par un manque de confiance dans l'institution bancaire, mais pas seulement.
« Il y a aussi la longue période de guerres, de sanctions internationales et d'isolement du pays qui ont empêché la modernisation des banques, la situation de la sécurité qui complique les déplacements, la faible densité de banques », déclare à l'AFP Indrajit Roy Choudhury, un expert indien auprès de la banque publique Trade Bank of Iraq (TBI).
La plupart des Irakiens sont payés en liquide et n'éprouvent pas la nécessité de se lancer dans des démarches bancaires fastidieuses pour placer un salaire qu'ils dépensent dans le mois. D'autres touchent leur paie par un chèque qu'ils s'empressent d'encaisser, sans le déposer.
« La situation évolue petit à petit avec l'ouverture de succursales dans les provinces, l'installation de distributeurs, le paiement des employés par virement, l'apparition de produits financiers adaptés aux besoins des particuliers », ajoute M. Roy Choudhury.
L'Irak table sur la popularité du portable - le taux de pénétration du mobile est de l'ordre de 70 % - pour accélérer le développement du secteur.
« L'expérience montre que les services financiers sur mobile attirent initialement les jeunes avant de se développer graduellement au sein des générations plus âgées », explique à l'AFP Carl Rosenquist, un consultant spécialisé dans ce domaine, qui, avant de participer au projet irakien, a déjà travaillé sur des projets similaires aux Philippines, en Mongolie, à Trinité-et-Tobago, en Jamaïque ou au Kenya.
Un simple appel téléphonique permettra au particulier de se créer un compte. Il pourra effectuer des virements, payer des factures depuis son portable, qui lui servira même à effectuer des achats ou des retraits d'argent chez des agents agréés rémunérés à la commission.
Ce projet s'inscrit dans un programme plus vaste de 15 à 20 millions de dollars visant l'unification du système bancaire irakien.
« L'obstacle principal qui reste à franchir est l'ensemble des règlements à mettre en place », estime M. Rosenquist, qui déplore que les banques irakiennes ne soient pas tenues d'être liées au système de paiement central.
« La loi est très en retard. Il y a un système mais toutes les banques ne sont pas membres. (...) Si son utilisation n'est pas rendue obligatoire, alors tout cela est inutile. »

(Source : AFP)
Seuls 20 % des Irakiens ont un compte en banque, mais 70 % de la population a un téléphone portable. Alors pour développer son secteur bancaire, Bagdad compte lancer d'ici à un an un vaste système de paiement, virement et retrait par mobile.Dans un pays considéré comme l'un des plus corrompus au monde, ce projet doit permettre de sécuriser les échanges en limitant les mouvements...

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