Selon le quotidien espagnol Expansion, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a également appelé M. Zapatero. Le chef des conservateurs espagnols Mariano Rajoy a durement critiqué l'« improvisation » de M. Zapatero, l'accusant d'avoir, par ses tergiversations, fait de l'Espagne un « pays sous protectorat ». Les partenaires européens « ont imposé des devoirs, dicté les chiffres et fixé les délais », a-t-il lancé. Le chef du gouvernement s'était jusqu'ici bien gardé de risquer de briser la paix sociale qui règne en Espagne, malgré un chômage de 20 % de la population active. Les grands syndicats, UGT et CCOO, qui n'ont pas pour habitude de contester durement le pouvoir socialiste, ont timidement réagi, se contentant d'évoquer de probables mobilisations. Avec ces mesures, M. Zapatero a mangé son chapeau à plus d'un titre. Au plus fort des attaques spéculatives contre l'Espagne la semaine dernière, il avait soutenu mordicus qu'il n'adopterait pas de mesures d'austérité supplémentaires pour ne pas entraver la timide reprise économique (+0,1 % du PIB au 1er trimestre) après une profonde récession entamée fin 2008. M. Zapatero a également reconnu hier que « la croissance pour l'année à venir serait inférieure de quelques décimales » à la prévision officielle de 1,8 %, jugée optimiste par beaucoup d'analystes. Il a aussi dû se résoudre à réduire l'aide au développement, alors qu'il se targuait de faire de l'Espagne l'un des premiers pays riches à atteindre les objectifs du millénaire en y consacrant au moins 0,7 % du PIB. M. Zapatero s'est défendu d'improviser, affirmant que nul ne pouvait prédire la panique qui s'est emparée des marchés la semaine dernière. L'Espagne s'était brutalement retrouvée sous le feu d'investisseurs semblant craindre qu'elle ne prenne le même chemin que la Grèce, sauvée de la banqueroute par l'UE et le FMI. Les annonces de M. Zapatero n'ont pas entraîné de fortes variations à la Bourse de Madrid. L'indice Ibex-35 a terminé sur une hausse modeste, au niveau européen, de 0,81 %.
Économie - Budget
L’Espagne se résout sous pression à une rude cure d’austérité
OLJ / le 13 mai 2010 à 00h42
Selon le quotidien espagnol Expansion, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a également appelé M. Zapatero. Le chef des conservateurs espagnols Mariano Rajoy a durement critiqué l'« improvisation » de M. Zapatero, l'accusant d'avoir, par ses tergiversations, fait de l'Espagne un « pays sous protectorat ». Les partenaires européens « ont imposé des devoirs, dicté les chiffres et fixé les délais », a-t-il lancé. Le chef du gouvernement s'était jusqu'ici bien gardé de risquer de briser la paix sociale qui règne en Espagne, malgré un chômage de 20 % de la population active. Les grands syndicats, UGT et CCOO, qui n'ont pas pour habitude de contester durement le pouvoir socialiste, ont timidement réagi, se contentant d'évoquer de probables mobilisations. Avec ces mesures, M. Zapatero a mangé son chapeau à plus d'un titre. Au plus fort des attaques spéculatives contre l'Espagne la semaine dernière, il avait soutenu mordicus qu'il n'adopterait pas de mesures d'austérité supplémentaires pour ne pas entraver la timide reprise économique (+0,1 % du PIB au 1er trimestre) après une profonde récession entamée fin 2008. M. Zapatero a également reconnu hier que « la croissance pour l'année à venir serait inférieure de quelques décimales » à la prévision officielle de 1,8 %, jugée optimiste par beaucoup d'analystes. Il a aussi dû se résoudre à réduire l'aide au développement, alors qu'il se targuait de faire de l'Espagne l'un des premiers pays riches à atteindre les objectifs du millénaire en y consacrant au moins 0,7 % du PIB. M. Zapatero s'est défendu d'improviser, affirmant que nul ne pouvait prédire la panique qui s'est emparée des marchés la semaine dernière. L'Espagne s'était brutalement retrouvée sous le feu d'investisseurs semblant craindre qu'elle ne prenne le même chemin que la Grèce, sauvée de la banqueroute par l'UE et le FMI. Les annonces de M. Zapatero n'ont pas entraîné de fortes variations à la Bourse de Madrid. L'indice Ibex-35 a terminé sur une hausse modeste, au niveau européen, de 0,81 %.
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