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Économie - Finances

La France a évité le pire en 2009, mais son déficit commercial reste lourd

Le déficit commercial français, qui avait explosé à un niveau record en 2008, s'est légèrement résorbé en 2009, mais il reste extrêmement lourd, seule la baisse du prix du pétrole ayant permis à la France d'éviter le pire.

Le commerce extérieur a enregistré en 2009 un déficit de 43,03 milliards d'euros.

Pour la sixième année consécutive, la France a ainsi davantage importé qu'exporté, contrairement à son principal partenaire, l'Allemagne, qui continue d'engranger les excédents commerciaux.

Le commerce extérieur a enregistré en 2009 un déficit de 43,03 milliards d'euros. Hormis le déficit de 55,14 milliards enregistré en 2008, c'est la plus mauvaise performance de ces dernières années. Et cette tendance ne devrait pas s'inverser: le gouvernement, qui tablait sur un déficit de 42,4 milliards pour 2009, pense qu'il se creusera à nouveau, à 45 milliards, cette année.

Selon les Douanes, qui ont publié ces chiffres vendredi, l'allègement de la facture énergétique, lié au repli du prix du pétrole et du gaz, est la principale explication de la légère amélioration de 2009. "Notre facture pétrolière a diminué d'environ 18 milliards", a reconnu la secrétaire d'État au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac devant la presse, se félicitant néanmoins d'une performance "encourageante".

Pourtant, "sans la chute du cours du pétrole, le déficit hexagonal se serait encore creusé l'année dernière, dans la mesure où la plupart des secteurs industriels (...) ont vu leurs soldes commerciaux se dégrader", relève Alberto Balboni, du cabinet d'études Xerfi. "Tout au plus pourra-t-on dire que le pire a été évité", estime-t-il.

Les résultats de l'an dernier doivent être analysés avec précaution, puisqu'ils sont caractérisés par un effondrement généralisé du commerce mondial, dans le sillage de la crise financière et économique.

En France, les échanges ont ainsi connu leur plus forte baisse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et ce dans tous les secteurs à l'exception de la pharmacie: -17,1% à l'exportation et -17,7% à l'importation.

Signe que la reprise concerne aussi le commerce, un certain rebond s'est engagé au 3e trimestre, tiré notamment par l'automobile grâce aux dispositifs de prime à la casse instaurés par plusieurs gouvernements européens. Mais, nuancent les Douanes, ce rebond reste "fragile", "comme l'atteste le tassement des exportations en fin d'année".

Selon Alberto Balboni, "la bonne nouvelle est la nette réduction du déficit avec l'Allemagne", mais "malheureusement, les principaux excédents commerciaux de la France, vis-à-vis notamment du Royaume-Uni et de l'Espagne, ont eux aussi fondu comme neige au soleil".

Les tendances structurelles, elles, ne sont guère encourageantes. "Le nombre d'entreprises qui exportent a continué à diminuer en 2009", a déploré Anne-Marie Idrac.

Pour Thierry Mayer, du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii), "cette baisse régulière depuis 1999-2000 est une énigme totale, puisque dans le même temps on avait un boom du commerce mondial" jusqu'à la crise des deux dernières années. "Contrairement à l'Allemagne et aux États-Unis, on a du mal à avoir en France de petites entreprises qui grossissent pour devenir exportatrices", constate ce professeur à Sciences-Po. "Du coup les sociétés françaises sont de moins en moins performantes en termes d'innovations technologiques et d'innovation de produits", prévient-il. "On est en train de payer le sous-investissement public dans la recherche qui a commencé vers le début ou le milieu des années 1990."

Pour la sixième année consécutive, la France a ainsi davantage importé qu'exporté, contrairement à son principal partenaire, l'Allemagne, qui continue d'engranger les excédents commerciaux.
Le commerce extérieur a enregistré en 2009 un déficit de 43,03 milliards d'euros. Hormis le déficit de 55,14 milliards...

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