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Économie - Liban - Management

Le team building, une stratégie managériale en vogue ?

Les entrepreneurs opérant au Liban - qu'il s'agisse de nationaux ou d'étrangers - ont de plus en plus recours à un nouveau phénomène managérial : le team building, dans le souci d'améliorer la productivité de leurs compagnies.

Le team building ou « consolidation d'équipe » se présente comme étant un levier d'amélioration et de performance dans le management au quotidien d'une équipe de travail, afin d'en optimiser le processus.
Concept d'origine anglo-saxonne, il se définit comme une pédagogie active et ludique alternant plusieurs modes.
Des activités sportives aux réalisations artistiques, en passant par les activités d'ordre intellectuel, les objectifs du team building sont les mêmes : générer un changement dans la qualité du travail, renforcer la cohésion, la collaboration, la communication, la créativité, la confiance et enfin favoriser la flexibilité et la rapidité de l'équipe de travail.
La demande grandissante, de nombreux consultants et prestataires d'activités touristiques et sportives ont badgé leurs prestations « team building » pour profiter de sa valeur ajoutée.

Stratégie nouvelle ?
Pendant longtemps et jusqu'à aujourd'hui, les entreprises libanaises ont eu majoritairement recours à des sociétés de consultation en management, leur offrant des formations techniques et théoriques sur les meilleurs moyens d'optimiser leur production et rendement professionnels.
Colloques, formations, séminaires pour les responsables des ressources humaines ou de départements spécifiques représentaient alors la plus-value dans laquelle investissait l'entreprise.
Le team building a pour nouveauté la réalisation d'un travail sur la cohésion de l'ensemble de l'équipe - du plus haut au plus bas de la chaîne de production - sur son bien-être, via des activités physiques/sportives de plein air où la compétition, mais aussi la solidarité, sont les éléments essentiels mis en avant pour faire évoluer le groupe.
Serge Soueid de Lebanese Adventure insiste sur l'essentielle différence entre le « outing », qui consiste à organiser une simple sortie du staff, et le team building qui a un aspect à 100 % pédagogique et éducationnel appuyé.
L'intervention a généralement lieu à trois niveaux.
D'une part, en apportant un support au niveau des conditions cadres des équipes (clarification des choix organisationnels, des indicateurs de performance, des orientations clients, etc). D'autre part, en intervenant sur la conduite du groupe (objectifs, compétences requises, prise de décision, etc). Enfin, en travaillant sur la responsabilité individuelle (place et contribution de chacun).
Elle offre donc des avantages certains au bien-être personnel et professionnel des individus et à l'effectivité du groupe de travail.

Une alternative économique aux sociétés d'écotourisme
Progressivement et de bouche à oreille, le développement rapide du team building attire de plus en plus d'entrants sur le marché, tant du côté des offreurs que des demandeurs. « La demande et l'offre sont quasi égales », explique Camille Assaf, professeur de management et directeur du centre d'études des marchés et de la distribution de l'USJ.
Nécessitant des activités de plein air, de préférence en pleine nature, les prestataires de team building sont soit eux-mêmes des opérateurs de tourisme responsable /écotourisme, soit ont recours à ces derniers.
Une aubaine pour les sociétés d'écotourisme et de sports extrêmes qui ont trouvé là un nouveau créneau à suivre pour assurer souvent la survie de leur entreprise. Elles constituent aujourd'hui plus de 80 % des prestataires de team building.

Un marché local encore non conquis ?
Si le processus de consolidation d'équipe commence lorsqu'il existe une préoccupation concernant certains problèmes, le team building est aussi nécessaire pour prévenir tout problème pouvant surgir au sein de l'entreprise, notamment lorsque celle-ci évolue dans une société où l'instabilité politique est quasi constante.
Le problème des entreprises libanaises, explique Nidal Ghorayeb d'Esprit nomade, c'est « qu'elles n'attendent que l'arrivée des problèmes importants pour se réveiller sur leurs besoins managériaux ».
Ce qui explique la rareté des budgets consacrés à ce type de stratégie managériale par les entreprises locales et par là même, la difficulté d'acquérir ces activités dans le courant de l'année.
Néanmoins, pour Serge Soueid de Lebanese Adventure qui a commencé à offrir des prestations team building il y a déjà 7 ans, la demande est en constante augmentation.
Pour lui, 2009 a été une bonne année avec « plus de 50 % de l'accroissement de la demande ». Les entreprises libanaises sont « de plus en plus nombreuses », explique-t-il, précisant que plus de 50 % de ses clients sont de grandes entreprises nationales.
Son de cloche différent chez Jihad Kachaami d'Exit to Nature, prestataire de team building depuis 2006. « 90 % de nos clients sont étrangers », explique-t-il. « Ils connaissent déjà le concept de team building et sont disposés à investir dedans », ajoute-t-il.
Une absence encore numériquement importante de clients libanais due - entre autres - à la non-compréhension totale du concept en soi et aux prix des prestations : le team building est certes accessible à tous, mais cher au demeurant.
S'agissant de prestations sur mesure étudiées au cas par cas, celles-ci coûtent en moyenne un minimum de 100 dollars par personne et aucun plafond de prix n'est affiché. Tout est fonction du type de programme voulu par la compagnie cliente, le nombre d'employés, la longueur du programme et les moyens nécessaires pour la réalisation de celui-ci.
Il semble donc nécessaire à l'ensemble des prestataires de team building locaux - et tous s'y accordent - d'informer les potentiels clients sur l'apport indéniable de cette pratique et d'éduquer la société libanaise sur les bienfaits de cette stratégie, afin d'espérer fonctionner à plein régime.
Le team building est de plus en plus un phénomène de mode auquel adhèrent les entrepreneurs libanais en quête de changement et d'accroissement de leur production, explique Serge Soueid. Mais l'adhésion d'une société globale à un tel concept nécessite du temps, ajoute-t-il.
Somme toute, le team building n'est que pari gagnant tant pour les entreprises clientes conditionnées aux aléas politico-économiques nationaux que pour les sociétés d'écotourisme offreuses qui ont du mal à intégrer l'idée de tourisme durable dans une société libanaise plus attirée par le luxe et la facilitation de la vie que par la responsabilisation des consciences face à un environnement naturel en dégradation.
Le team building ou « consolidation d'équipe » se présente comme étant un levier d'amélioration et de performance dans le management au quotidien d'une équipe de travail, afin d'en optimiser le processus.Concept d'origine anglo-saxonne, il se définit comme une pédagogie active et ludique alternant plusieurs modes.Des...

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