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À La Une - Vendredi saint

François célèbre la Passion au Vatican et pour la première fois au Colisée

Des célébrations ont eu lieu dans le monde entier, notamment à Jérusalem, où des milliers de pèlerins ont parcouru la célèbre Via Dolorosa.

Un pèlerin américain a reconstitué la Passion du Christ le long de la Via Dolorosa (Chemin douloureux) dans la Vieille Ville de Jérusalem, hier. Gabi Tibbon/AFP

Le pape François a commémoré hier solennellement la Passion du Christ dans la basilique Saint-Pierre, avant de présider au Colisée le traditionnel chemin de croix au lendemain d’une cérémonie inédite de lavement des pieds dans une prison de Rome. Sous les ors et marbres de la basilique, le prédicateur de la Maison pontificale, le père capucin Raniero Cantalamessa, a comparé l’Église à un « vieil édifice » et appelé François à la « ramener à la simplicité et à la linéarité de ses origines ».
Alors que le pape, l’expression grave, revêtu de la chasuble rouge aux couleurs de la Passion, l’écoutait attentivement, le prédicateur a déclaré que cette mission avait été confiée par Dieu au XIIIe siècle à saint François d’Assise, dont le nom a été repris par le 266e pontife de l’Église catholique : « Va et répare ma maison. » Et d’ajouter qu’« au fil des siècles, pour s’adapter aux exigences du moment, les vieux édifices sont remplis de cloisons, d’escaliers, de salles ». Désormais, les « adaptations » qui se sont succédé « ne répondent plus aux exigences. Il faut avoir le courage d’abattre tout cela », a-t-il affirmé. De plus, il a énuméré les obstacles à l’annonce de l’Évangile : « Les murs diviseurs (...), l’excès de bureaucratie, les restes d’apparats, lois et controverses passés, devenus de simples détritus. » Par la suite, le pape est allé embrasser le Christ en croix, qui lui était tendu par un officiant, posant doucement sa main sur le visage affaissé de Jésus crucifié.

Chemin de croix
Le marathon pascal devrait se poursuivre de manière classique après la nouveauté qu’avait constituée le lavement des pieds dans un centre de détention romain pour mineurs. Seul changement de taille annoncé : François a voulu que plusieurs lectures et processions soient raccourcies dans les célébrations qui auront lieu avant dimanche, a déclaré le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. « Cela répond au désir de simplicité du pape. Il a une grande austérité dans sa manière de célébrer la liturgie », a-t-il souligné.

 

(Analyse: En lavant les pieds à deux musulmans, le pape a posé un geste inédit)

 

Dans la nuit, François a présidé le traditionnel chemin de croix au Colisée, priant avec les milliers de fidèles pour l'Orient en guerre et contre l'avortement et l'euthanasie. Le pape âgé 76 ans, portant un long manteau blanc, a suivi avec concentration les méditations du chemin de croix et ses 14 stations. Il n'a pas porté la croix lui-même. Il s'était installé comme son prédécesseur Benoît XVI sur une terrasse du Palatin, sous un dais rouge, dominant le célèbre amphithéâtre où des milliers de chrétiens avaient été martyrisés aux premiers siècles.
A l'arrière-plan, une grande croix sur laquelle des torches étaient allumées illuminait la nuit profonde. Une foule dense de quinze mille personnes environ, dont beaucoup portaient des lumignons, était très recueillie au cours de la commémoration de la montée de Jésus au Golgotha.
Des séminaristes chinois, des familles italiennes, des religieuses du Liban et du Nigeria, des jeunes du Brésil -où se dérouleront les prochaines Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) fin juillet en présence du pape François- ont porté la croix sur le parcours autour du Colisée.

 

Le pape François lors de la ceremonie du chemin de croix au Colisée.

AFP PHOTO/GABRIEL BOUYS

 

 

Les méditations commandées par Benoît XVI au patriarche Raï
Les méditations ont mis l'accent sur les guerres au Moyen-Orient, sans citer nommément le conflit syrien : "Que le sang des victimes innocentes soit la semence d'un Orient plus fraternel" qui redevienne "berceau des civilisations".
Leur rédaction avait été confiée à deux jeunes Libanais par le cardinal maronite Béchara Boutros Raï, selon le souhait du pape Benoît XVI.


François a rappelé le voyage de son prédécesseur au Liban en septembre, rendant hommage aux musulmans : "Nous avons vu alors la beauté et la force de la communion des chrétiens de cette terre et de l'amitié de tant de nos frères musulmans et de beaucoup d'autres".
Un chant des chrétiens maronites en arabe accompagnait la cérémonie.

Les textes des deux jeunes Libanais ont plaidé en faveur des "Eglises orientales -en proie à diverses difficultés", parfois même à "la persécution". Les méditations ont aussi porté sur les menaces dans les pays occidentaux, que selon l'Eglise, constituent : l'avortement, l'euthanasie, les manipulations génétiques.
Elles ont renvoyé dos à dos "fondamentalisme violent" et "laïcisme aveugle qui étouffe les valeurs de la foi et de la morale au nom d'une supposée défense de l'homme".

 

(Lire aussi: Les méditations du chemin de croix écrites par des jeunes du Liban)


Le pape François a clos de quelques mots simples cette cérémonie qui s'est déroulée dans un profond recueillement : "En cette nuit une seule parole doit demeurer, c'est la Croix elle-même. La Croix de Jésus est la Parole par laquelle Dieu a répondu au mal du monde". Parfois, a relevé le pape jésuite, "il nous semble que Dieu ne répond pas au mal, qu'il demeure silencieux". "En réalité, Sa réponse est la Croix du Christ : une Parole qui est amour, miséricorde, pardon". "Les chrétiens doivent répondre au mal par le bien", a-t-il recommandé.

 

Hier, la Passion du Christ a été fêtée un peu partout dans le monde, notamment aux Philippines où des catholiques ont été provisoirement cloués sur des croix ou se sont flagellés, formes de dévotion réprouvées par l’Église du pays. Et à Jérusalem, des dizaines de milliers de pèlerins – chrétiens espagnols, indiens, sri-lankais, philippins notamment – ont parcouru la Vieille ville sous la surveillance de la police israélienne, en suivant la célèbre Via Dolorosa.

(Source : AFP)

 

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