Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

L'opposition syrienne ouvre sa première "ambassade" au Qatar

Moscou et Téhéran dénoncent l'entrée de l'opposition syrienne à la Ligue arabe

Le "Premier ministre" de l'opposition syrienne Ghassan Hito (second à droite), le chef de la Coalition syrienne d'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib (centre), l'"ambassadeur" de l'opposition au Qatar, Nizar al-Hiraki (gauche) lors de l'inauguration de l'"ambassade" de l'opposition syrienne à Doha, au Qatar, le 27 mars 2013. AFP /KARIM SAHIB

L'opposition syrienne a ouvert mercredi sa première "ambassade" dans le monde au Qatar au lendemain de l'obtention du siège de la Syrie à la Ligue arabe, selon un journaliste de l'AFP.

Le chef démissionnaire de la coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz Al-Khatib, et le ministre d'Etat des Affaires étrangères du Qatar Khaled Al-Attiya ont inauguré les locaux de cette "ambassade de la Coalition nationale syrienne", dont les bureaux ont été offerts par Doha.

Le drapeau de la révolution syrienne a été hissé sur le bâtiment, une villa dans le quartier diplomatique de Doha mise à la disposition de l'opposition par le Qatar, alors que l'hymne national syrien était joué. "C'est la première ambassade au nom du peuple syrien spolié de ses droits pendant cinquante ans", a déclaré M. Khatib dans un discours.

 

M. Nizar Haraki, nommé "ambassadeur" de la Coalition au Qatar en février, a indiqué à l'AFP qu'il devait présenter "bientôt" ses lettres de créance à l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani.

La Coalition indique avoir des "ambassadeurs" dans plusieurs pays, dont la France, la Libye, la Turquie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, mais ils n'ont pas de mission diplomatique.

 

La cérémonie d'ouverture intervient au lendemain de l'octroi du siège de la République syrienne à Ahmad Moaz Al-Khatib et au "Premier ministre" intérimaire Ghassan Hitto, suscitant la colère de Damas.

Le Qatar est le principal bailleur de fonds de l'opposition syrienne et a fait le forcing pour imposer l'octroi par la Ligue arabe, réunie en sommet mardi à Doha, du siège de Damas à la Coalition.

 

Un octroi dénoncé mercredi l'octroi par Moscou et Téhéran.

"La décision prise par la Ligue sur la Syrie est illégale et infondée, parce que le gouvernement syrien était et reste le représentant légal auprès de l'Onu", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

 

"Attribuer le siège de la Syrie au soi-disant gouvernement provisoire est un dangereux précédent pour la Ligue arabe", a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, cité par les médias.

"Ce geste marque dans les faits la fin du rôle de la Ligue (arabe) dans la région", a ajouté le ministre adjoint des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l'agence officielle Irna.

 

Dans un entretien avec l'agence iranienne Fars, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil a pour sa part affirmé que la population syrienne était "déçue par la Ligue arabe et ne la reconnaît plus". "L'émir du Qatar, la plus grande banque de soutien au terrorisme de la région, a débuté sa présidence de la Ligue arabe en procédant à son détournement par de l'argent et du pétrole sales", écrit en outre l'agence de presse officielle SANA.

 

L'Iran, principal allié régional de Damas, dénonce régulièrement le soutien des pays occidentaux et de certains pays arabes aux rebelles syriens, qualifiés de "terroristes".

 

Mardi, les pays arabes ont également proclamé leur droit d'armer l'opposition contre le régime syrien. Selon le patron de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi, il s'agit "d'établir un équilibre sur le terrain" entre l'opposition et le régime, dans le but de parvenir à une "solution politique". Seuls Bagdad et Alger ont exprimé leurs réserves et le Liban s'est distancié du texte.

 

(Lire aussi : La bombe Aoun : Les propos de Khatib à la Ligue sont « acceptables »...)

 

Sur ce point, l'ancien secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, acteur d'une médiation avortée l'an dernier, a estimé qu'armer les adversaires du président Assad ne permettra pas de mettre fin au conflit en Syrie.

"Je ne vois pas une intervention militaire en Syrie. Nous avons trop attendu, et je ne suis pas certain que cela n'aggraverait pas les choses", a-t-il dit lors d'une conférence mardi soir à Genève.

"Quant à une militarisation accrue du conflit, je ne suis pas sûr que c'est la meilleure façon d'aider le peuple syrien. Celui-ci attend que le massacre s'arrête. Ceux qui sont loin de la Syrie sont ceux qui veulent y faire entrer des armes", a-t-il ajouté.

 

Le président démissionnaire de la Coalition nationale, Ahmad Moaz Al-Khatib, s'est, pour sa part, dit "surpris" par le refus des Etats-Unis d'étendre leur parapluie antimissiles aux bastions rebelles en Syrie. "Il y a une volonté internationale pour que la révolution ne triomphe pas", a accusé M. Khatib. "Mais le peuple qui a défié l'injustice et la tyrannie va poursuivre son chemin" jusqu'à la victoire, a-t-il poursuivi en soulignant que sa demande d'un parapluie antimissiles était motivée par "la protection des civils", cibles d'attaques meurtrières de la part des troupes de Bachar al-Assad.

 

Mardi, en réponse à une demande de M. Khatib, la Maison Blanche a indiqué que l'Otan ne fournirait pas de batteries de missiles Patriot pour protéger les zones contrôlées par les rebelles en Syrie. Il existe déjà un "parapluie antimissiles" côté turc, le long de la frontière avec la Syrie: des missiles Patriot sont en place dans cette région pour intercepter tout missile qui serait tiré depuis le côté syrien de la frontière. "Nous sommes au courant de cette demande", a répondu le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. "Pour l'instant, l'Otan n'a pas l'intention d'intervenir militairement en Syrie".

 

(Reportage : A Alep, on vend son électroménager pour acheter à manger)

 

Assad en appelle aux leaders du Brics

Le président syrien Bachar el-Assad a, de son côté, demandé au sommet du Brics réuni à Durban, en Afrique du sud, d'agir pour "arrêter la violence" dans son pays et mettre un terme à la "souffrance" de son peuple causée par les sanctions internationales.

 

"J'appelle les leaders du Brics à travailler ensemble pour arrêter immédiatement la violence en Syrie afin de garantir le succès de la solution politique. Cela nécessite une volonté internationale claire d'assécher les sources du terrorisme, l'arrêt de son financement et de son armement", écrit-il dans sa lettre envoyée mercredi à son homologue sud-africain Jacob Zuma, qui préside le sommet.

 

(Lire aussi : La guerre syrienne... sur la terre comme au Web)

 

Le groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) réunit les pays émergents et ceux-ci s'étaient tous abstenus lors du vote de la résolution du Conseil de sécurité sur l'intervention en Libye.

 

"Je vous exprime l'aspiration du peuple syrien à travailler avec les pays du Brics comme une force juste qui essaie d'apporter la paix, la sécurité et la coopération entre les pays, loin de l'hégémonie et de l'injustice imposées à nos peuples et à nos nations depuis des décennies", ajoute Bachar el-Assad.

 

Sur le terrain, les accrochages se poursuivaient en Syrie. L'aviation a bombardé Erbine, dans la province de Damas et le quartier de Qaboun, dans le nord-est de la capitale, alors que les rebelles ont pris trois petites positions de l'armée à Quneitra, sur la plateau du Golan, non occupé par Israël, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)

La violence a fait mardi 127 morts, dont 47 civils, 55 rebelles et 25 soldats, selon l'OSDH.

 

 

Lire aussi

La loi des Syries, l'éditorial de Issa Goraieb


Sleiman aux Arabes : Aidez le Liban à préserver sa politique de distanciation ...

 

 

L'opposition syrienne a ouvert mercredi sa première "ambassade" dans le monde au Qatar au lendemain de l'obtention du siège de la Syrie à la Ligue arabe, selon un journaliste de l'AFP.
Le chef démissionnaire de la coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz Al-Khatib, et le ministre d'Etat des Affaires étrangères du Qatar Khaled Al-Attiya ont inauguré les locaux de cette "ambassade de la...

commentaires (5)

Le qatar démocratique est en train de faire éclater la ligue des arabe... mais puisque qu'il persiste et signe en octroyant une ambassade a une entité qui ne représente que la mauvaise moitié de l'opposition Syrienne, celle qui représente la violence et le projet sioccidental, il vient en réalité de s'octroyer un coup de poing dans l'œil et un autre dans les minuscules parties basses... et puis... 3 fois rien c'est égal à rien!

Ali Farhat

19 h 24, le 27 mars 2013

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Le qatar démocratique est en train de faire éclater la ligue des arabe... mais puisque qu'il persiste et signe en octroyant une ambassade a une entité qui ne représente que la mauvaise moitié de l'opposition Syrienne, celle qui représente la violence et le projet sioccidental, il vient en réalité de s'octroyer un coup de poing dans l'œil et un autre dans les minuscules parties basses... et puis... 3 fois rien c'est égal à rien!

    Ali Farhat

    19 h 24, le 27 mars 2013

  • A quand une ambassade à Moscou, à Pékin et à Téhéran ?

    SAKR LEBNAN

    18 h 33, le 27 mars 2013

  • Une vraie mascarade arabe tribale . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 56, le 27 mars 2013

  • C'est drôle les hebreux n'ont rien dit ....! lol

    M.V.

    15 h 16, le 27 mars 2013

  • Voilà, maintenant l'Iran prétend dire à la Ligue Arabe ce qu'elle doit faire et ne pas faire. Mettez, vous, le régime syrien dans votre ligue persienne... mais gare à en subir les conséquences néfastes... car les données changent... et rien n'est plus comme il l'était il y a quelques jours...

    SAKR LEBNAN

    14 h 04, le 27 mars 2013

Retour en haut