Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

L'opposition syrienne refuse la démission de son chef

L'ASL ne reconnaît pas le Premier ministre rebelle.

Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib. Osman Orsal/Reuters

La Coalition nationale de l'opposition syrienne a refusé dimanche la démission de son chef Ahmed Moaz al-Khatib, et lui a demandé de reprendre son travail. "M. Khatib continuera à ce stade à diriger la coalition", dit-elle dans un communiqué.

 

Plus tôt dans la journée, le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, avait annoncé sa démission de son poste à la tête de la Coalition nationale, reconnue comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d'organisations internationales.

 

"J'annonce ma démission afin de pouvoir oeuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d'une organisation officielle", a indiqué M. Khatib dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

"Durant ces deux dernières années, nous avons été égorgés par un régime d'une brutalité sans précédent, alors que le monde nous observait", a ajouté M. Khatib dans son communiqué.

"Toutes les destructions des infrastructures syriennes, la détention de dizaines de milliers de personnes, l'exil forcé de centaines de milliers d'autres (...) n'ont pas suffi pour que la communauté internationale prenne une décision afin de permettre au peuple de se défendre, a-t-il indiqué.

 

M. Khatib a démissionné plus de quatre mois après avoir été choisi à la tête de la Coalition nationale formée à Doha sous la pression de la communauté internationale qui avait appelé les opposants au régime de Damas à s'unir.

"Notre message à tous, c'est que seul le peuple syrien va prendre sa décision. J'ai fait une promesse à notre grand peuple que je démissionnerai si une ligne rouge était franchie. Aujourd'hui, j'honnore ma promesse", a affirmé M. Khatib.

 

 

La position du Qatar

Dimanche, les autorités du Qatar ont déploré la démission de M. Khatib et l'ont exhorté à reconsidérer sa décision.

"C'est je pense un moment très important pour les Syriens, surtout à un stade où tout le monde ou presque (à la Ligue arabe) a accepté d'attribuer le siège de l'Etat syrien à l'opposition", a expliqué cheikh Hamad ben Jassim al Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. "Nous espérons donc que les choses seront rectifiées. Nous avons le sentiment qu'il est important qu'il (Khatib) ne laisse pas passer cette occasion", a-t-il ajouté.

 

La démission surprise de M. Khatib intervient quelques jours après l'élection sans précédent d'un Premier ministre chargé d'administrer les territoires rebelles en Syrie, Ghassan Hitto, alors que la révolte contre le président Bachar el-Assad est entrée dans sa troisième année.

 

Dimanche aussi, le coordonnateur politique et des médias au sein de l'Armée syrienne libre (ASL) Louaï Mouqdad a annoncé que l'ASL ne reconnaît pas Ghassan Hitto "comme Premier ministre car la Coalition nationale ne l'a pas choisi par consensus".

Ces boulversements au sein de l'opposition interviennent alors que la tension est montée d'un cran dimanche sur le plateau du Golan. Le nouveau ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a promis de répondre "immédiatement" à tout tir syrien venant du plateau du Golan, mettant en garde le régime de Damas contre toute "violation de la souveraineté" israélienne.

 

 

Incidents "très sérieux" au Golan

Des soldats israéliens postés dans la partie du Golan occupée par Israël avaient auparavant ouvert le feu sur une position militaire syrienne après avoir essuyé des tirs du territoire syrien pour la deuxième fois en 24 heures, selon un porte-parole militaire israélien.

"En début de journée, des tirs qui venaient de Syrie ont visé des soldats de l'armée israélienne", a indiqué le porte-parole. "Les soldats ont riposté avec précision en direction d'un poste syrien d'où venaient ces tirs", a-t-il ajouté, précisant qu'aucun blessé israélien n'était à déplorer.

On ignorait dans l'immédiat si les tirs syriens provenaient des forces du président Bachar el-Assad ou des rebelles présents dans la région.

(Lire aussi: Les idées de Paris sur une aide militaire à l’ASL)

 

Moshé Yaalon, un ancien chef d'état-major, a affirmé qu'Israël considérait ces incidents comme "très sérieux".

"Nous ne permettrons pas à l'armée syrienne ou à tout autre organisme de violer la souveraineté israélienne en tirant sur notre territoire", a ajouté le ministre.

 

Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe depuis 1967 quelque 1.200 km² du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale, environ 510 km² restant sous contrôle syrien.

 

Samedi, des balles tirées de Syrie avaient touché des véhicules militaires israéliens circulant dans la partie sud des hauteurs du Golan occupé, occasionnant de légers dégâts mais pas de blessés, selon l'armée israélienne.

 

Depuis le début de la guerre en Syrie il y a deux ans, la situation s'est tendue sur le plateau du Golan mais les incidents - obus syriens tombant côté israélien et tirs de semonce israéliens - sont restés jusqu'à présent limités.

Les dirigeants israéliens attribuent la chute récurrente de projectiles syriens en territoire sous contrôle israélien à des "erreurs de tirs", en raison de la proximité des combats entre les troupes du régime de Damas et les rebelles.

 

 

Avancée des rebelles

Les rebelles syriens ont récemment pris le contrôle dans le sud du pays d'une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, a affirmé dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"La bande de 25 km se trouvant entre la localité de Mouzayrib (à la frontière jordanienne) et Aabdyne (à la lisière du Golan), est désormais hors du contrôle du régime" de Bachar el-Assad, a affirmé l'OSDH.

Selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays, "les rebelles ont pris ces derniers jours plusieurs barrages gouvernementaux. Les forces du régime ont perdu beaucoup d'hommes tandis que les insurgés se sont emparés de plusieurs véhicules, d'armes et de munitions" dans le sud de la Syrie.

Samedi, des combattants de la "brigade des Martyrs de Yarmouk", des jihadistes du Front al-Nosra et d'autres groupes s'étaient emparés d'une position de l'armée régulière à l'est de la localité de Sahm al-Golan, dans la province de Deraa (sud), après le retrait des forces du régime, selon cette ONG basée en Grande-Bretagne.

Les violences ont fait samedi 108 morts à travers le pays, dont 28 civils, 48 rebelles et 32 soldats, selon l'OSDH).

 

(Lire aussi: « Tambours de l’amour »*, une fenêtre romanesque sur la révolution syrienne)

La semaine dernière, une source au sein des services de sécurité à Damas avait "déploré le changement d'attitude de la Jordanie qui a ouvert depuis une dizaine de jours sa frontière et laisse passer des jihadistes et des armes croates achetées par l'Arabie saoudite".

Selon cette source, près de 2.500 rebelles, entraînés et lourdement équipés, avaient pénétré dans la région de Deraa ces dernières semaines.

 

 

Lire aussi

A Alep, après neuf mois de combats, la vie reprend ses droits


Front uni Obama-Abdallah à Amman sur la question syrienne

 

Pour mémoire

Assad : « C’est quoi un jet lag ? »

La Coalition nationale de l'opposition syrienne a refusé dimanche la démission de son chef Ahmed Moaz al-Khatib, et lui a demandé de reprendre son travail. "M. Khatib continuera à ce stade à diriger la coalition", dit-elle dans un communiqué.
 
Plus tôt dans la journée, le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, avait annoncé sa démission de son poste à la tête de la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut