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À La Une - Liban - Technologies

ArabNet : le Moyen-Orient, un vivier de jeunes talents créatifs

Le forum ArabNet a rassemblé plus de 80 participants et 600 responsables d’entreprise afin de d’examiner les dernières tendances et les innovations de l’industrie du Net, ainsi que les obstacles auxquels elle est confrontée. Les industries numériques et créatives au Moyen-Orient étaient à l’honneur cette année – un domaine en pleine croissance mais relativement jeune, qui dispose de moyens de financement souvent limités.

Le ministre des Télécommunications, Nicolas Sehnaoui, lors de la cérémonie d’ouverture de la quatrième édition du forum ArabNet. Photo Chamoun Daher

La quatrième édition du plus grand forum de l’industrie du Net dans le monde arabe, ArabNet, a pris place hier à Beyrouth. Cet événement porte cette année sur le thème des industries numériques et créatives.
Organisé en collaboration avec la Banque du Liban (BDL), ArabNet, créé en 2010, a pour objectif d’augmenter le contenu, les services et les applications du Web dans la région en favorisant un écosystème d’entrepreneuriat.
Son inauguration à l’hôtel Hilton-Habtoor s’est déroulée en présence du ministre des Télécommunications, Nicolas Sehnaoui, qui représentait le président de la République, Michel Sleiman, et de nombreux officiels et représentants du secteur privé.


Plus de 80 participants et 600 hauts responsables d’entreprises, développeurs, designers, ou encore blogueurs ont répondu présent à ce rendez-vous d’envergure régionale. Au programme sur deux jours, des conférences, des débats et des ateliers de travail permettant aux professionnels du secteur de débattre du potentiel des industries numériques et créatives, de la transition du support traditionnel vers le numérique, mais aussi des limites et des contraintes qui entravent le développement de ces industries, notamment sur le plan de l’entrepreneuriat.

Le Liban, pôle créatif régional
Le rôle-clé du Liban sur le plan des industries numériques et créatives n’a pas manqué d’être mis en avant, celui-ci constituant un réservoir inépuisable d’idées novatrices dans une région présentant un potentiel de développement très prometteur. À titre d’exemple, les revenus de la vente de musique en ligne sont prévus de bondir de 31 % à l’échelle mondiale d’ici à 2015 pour atteindre près de 8 milliards de dollars, et la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) devrait bénéficier de l’un des plus forts taux de croissance de la région, a indiqué le site arabnet.me.
Le Liban et, dans une plus large mesure, le Levant, « constituent un pôle pour la musique, la production vidéo, la mode, la nourriture, le design, les arts et les tendances culturelles (...) Le pays du Cèdre est également au cœur de la production au Moyen-Orient, une source d’inspiration créative pour les agences », a souligné le fondateur et PDG d’ArabNet, Omar Christidis.


« Les Libanais ont beaucoup de talent ; ce sont des passionnés et des contributeurs significatifs sur le plan des nouvelles technologies. En termes de conception d’applications, le niveau technique des start-up locales que nous soutenons par le biais du réseau BizSpark est équivalent à celui que l’on trouve à l’international », a renchéri le responsable stratégie plate-forme de Microsoft Liban, Ghassan Chahine, au cours d’un entretien avec L’Orient-Le Jour.
Une énergie créative, portée par une vitesse de connexion Internet aujourd’hui « multipliée par 15 pour le réseau fixe et par 18 pour la téléphonie mobile », selon le ministre Sehnaoui, qui s’est traduite par l’explosion des start-up spécialisées dans le numérique au cours des dernières années, au Liban et dans la région MENA.

Beaucoup d’idées, peu de moyens
« Le taux de chômage, notamment parmi les jeunes, a explosé dans le monde. L’une des solutions-clés à avoir émergé est la multiplication des initiatives entrepreneuriales (...) qui ont prouvé, en ces temps difficiles, qu’elles avaient la capacité de stimuler la création d’emplois et redynamiser l’économie – pilier de la stabilité sociale et économique », a affirmé le vice-gouverneur de la BDL, Saad Andari.


Mais l’entrepreneuriat numérique au Liban et dans la région MENA, s’il bénéficie d’une rare capacité de créativité et d’innovation, demeure freiné par de nombreux obstacles – dont, notamment, le manque de financements. « La région est un désert en ce qui concerne les financements de démarrage des start-up », a ainsi déploré le directeur exécutif de la compagnie jordanienne Oasis500, Usama Fayyad, lors d’une session portant sur l’écosystème entrepreneurial, modérée par Ben Rooney, du Wall Street Journal. « La création d’emplois est portée par la création de compagnies, mais encore faut-il trouver les financements nécessaires pour lancer ces dernières », a-t-il poursuivi.


De fait, les participants ont unanimement dénoncé le nombre insuffisant de sociétés de capital-risque et de mentors. « Sans compter que l’écosystème moyen-oriental souffre de graves lacunes au niveau de l’éducation ; il est très en retard par rapport au reste du monde », a relevé, pour sa part, le président de l’organisation à but non lucratif de soutien aux entrepreneurs, Endeavor Egypt, Khalid Ismail. Il a souligné que les entrepreneurs en herbe manquent cruellement d’expérience – un repoussoir pour tout investisseur potentiel. « Il y a une grande disproportion entre le buzz créé et les vraies réussites » d’un petit nombre de start-up, a ajouté de son côté la présidente du forum MIT pour la région panarabe, Hala Fadel. « Tout le monde se veut entrepreneur aujourd’hui, a renchéri M. Fayyad, mais en réalité la grande majorité des candidats n’a pas le niveau. »


Beaucoup de chemin reste donc à parcourir pour les jeunes entrepreneurs arabes spécialisés dans les industries numériques et créatives. Pourront-ils contrebalancer leur inexpérience avec leur sens de l’innovation, et des résultats concrets verront-ils le jour ? « Il faut en moyenne 10 ans pour une start-up, à partir de sa naissance, pour obtenir des résultats. Je dirais que l’écosystème de la région MENA a encore quatre ou cinq ans devant lui avant de voir l’apparition de vraies success stories », a affirmé Mme Fadel.

 

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