La chambre d'application des peines (cour d'appel) devait se prononcer jeudi sur un appel du parquet, qui n'est pas d'accord avec le choix du tribunal d'application des peines (TAP) de Paris de reporter l'examen de cette demande de libération conditionnelle dans l'attente d'un hypothétique arrêté d'expulsion signé par le ministère de l'Intérieur.
Mais son délibéré a été prorogé au 11 avril, a-t-on indiqué de source judiciaire.
Le parquet considère que compte tenu de l'absence de cet arrêté d'expulsion, le TAP aurait dû déclarer la demande de libération conditionnelle irrecevable.
Or le TAP a déjà reporté à deux reprises l'examen de la demande de libération, en novembre puis en janvier, comme s'il voulait laisser la possibilité au ministère de l'Intérieur de prendre cet arrêté indispensable à la sortie de prison de M. Abdallah.
Lors d'une conférence de presse jeudi soir, le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a annoncé une escalade dans ses mouvements pour réclamer la libération de l'ancien activiste libanais.
"La France continue de retarder la libération de Georges Ibrahim Abdallah, qui est détenu pour des raisons politiques (...)", a lancé Joseph Abdallah, le frère du détenu.
"Le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah annonce la tenue de manifestations quotidiennes devant l'ambassade de France au Liban à partir du 25 mars 2013 et jusqu'au 11 avril 2013", a-t-il ajouté.
Mercredi soir, des affrontements ont éclaté devant la résidence de l'ambassadeur de France à Beyrouth entre forces de sécurité et des partisans de l'ancien activiste libanais détenu en France, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Selon l'ANI, les échauffourées ont éclaté lorsque les manifestants ont tenté de dépasser les barricades devant la résidence de l'ambassadeur. Aucune personne n'a été transféré à l'hôpital, a précisé l'agence libanaise, alors que plusieurs médias libanais ont fait état de blessés parmi les manifestants.
Le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a maintes fois dénoncé le retard et la procrastination de la justice française dans ce dossier.
Dans leur première décision d'ajournement, le 21 novembre 2012, les juges français avaient émis un avis positif sur cette demande de remise en liberté à laquelle le parquet est opposé.
Si la cour d'appel venait à considérer que le TAP n'aurait pas dû ajourner sa décision, elle devrait nécessairement statuer elle-même sur le fond de la demande de libération conditionnelle et, logiquement, la rejeter, en l'absence d'arrêté d'expulsion.
L'ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), arrêté en 1984 puis condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats de deux diplomates, un Américain et un Israélien, en est à sa huitième demande de libération conditionnelle.
Si en revanche la cour d'appel confirmait la décision d'ajournement, le TAP aurait la possibilité de fixer une nouvelle date d'examen de la demande de libération conditionnelle. Il risquerait alors de buter une nouvelle fois sur l'absence d'arrêté d'expulsion...
Les soutiens de l'ancien militant, âgé de 61 ans et détenu à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), l'estiment "séquestré par l'État français sur pressions états-uniennes". Le département d'Etat ainsi que des élus de toutes tendances du Congrès américain avaient réitéré mi-janvier leur opposition à une sortie de prison.
commentaires (3)
On nous les a boursoufflés avec cette histoire...
SAKR LEBNAN
14 h 37, le 22 mars 2013