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À La Une - Liban

Sacrilège à Byblos : le musée de la citadelle cambriolé

Une trentaine de pièces antiques volées.

Le ministre Layoun au musée de Jbeil. Photo ANI

Il y a sept ans, des inconnus ont pénétré dans le musée du palais de Beiteddine et ont fait main basse sur des bijoux en or. Les voleurs n’ont jamais été appréhendés, les objets jamais retrouvés et le fait divers s’est évaporé dans les brumes de l’oubli.


Lundi à l’aube, la même histoire s’est répétée dans le musée de la citadelle de Byblos, où une trentaine de pièces antiques ont été volées. Dans le butin, une dizaine de burins et de pointes de flèche en silex ; un moule-buste à collier en pierre, la tête d’une statuette portant une inscription hiéroglyphique et des poteries variées. L’ensemble, appartenant à diverses périodes de l’histoire et provenant du site même de Byblos, a été emporté par des inconnus qui ont défoncé la porte et sont entrés par effraction dans le musée, a déclaré à L’Orient-Le Jour le ministre de la Culture, Gaby Layoun. Le ministre qui s’est dit « choqué par ce vol, qui est une atteinte intolérable au patrimoine culturel du Liban », a passé sa journée à Jbeil pour suivre de près l’affaire. Il ajoute que les experts de la police ont ouvert une enquête pour savoir comment les voleurs ont pu échapper sans problème au service de sécurité, chargé de protéger 24h/24 les institutions officielles, dont les musées et leurs biens. Selon le ministre, les pièces dérobées peuvent être n’importe où mais ne peuvent pas quitter le pays, car la législation libanaise interdit l’exportation et le commerce de ces biens culturels. Et au cas où elles sortiraient illégalement du territoire, leur transaction sera difficile sur les marchés européens en raison des accords régionaux et internationaux visant à lutter contre le trafic illicite des antiquités.


Nous n’en sommes pas là toutefois, car selon les spécialistes, ces silex dont « on a des centaines de spécimens » et ces céramiques aux mille morceaux recollés ne rentrent pas dans la catégorie d’objets à grande valeur commerciale. De fait, « le musée de Byblos est un musée didactique et les objets qu’il renferme ne sont pas importants en eux-mêmes, mais dans le message qu’ils véhiculent pour conter l’histoire de la cité antique. Ils sont néanmoins répertoriés et s’ils apparaissent sur le marché, ils peuvent être saisis par Interpol et les différents services de police. Mais oser s’attaquer à un musée est en soi un sacrilège » fait observer Tania Zaven, archéologue responsable du site. Un site qui offre un témoignage exceptionnel sur les débuts de la civilisation phénicienne qui, dès l’âge de bronze, donne l’un des premiers exemples d’organisation urbaine dans le monde méditerranéen et qui est directement et matériellement associée à l’histoire de la diffusion de l’alphabet phénicien (dont l’humanité est toujours largement tributaire), avec les inscriptions d’Ahiram, de Yehimilk, d’Elibaal et de Shaphatbaal.

 

 

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